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gimliamideselfes
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3,0
Publiée le 5 mai 2018
Présenté en version restaurée sur Mubi par Nicolas Winding Refn, Marée nocturne fait donc partie de ces séries B que Refn veut mettre en avant avec son service de VOD et encore une fois la qualité est assez discutable. Alors on n'est pas face à un navet ou à un nanar comme ça pouvait être le cas avec Hot Thrills and Warm Chills, mais à un film assez intrigant, du moins dans sa première moitié et qui finit par se perdre un peu dans la seconde. On a Dennis Hopper qui joue un jeune harceleur de rue, d'ailleurs les dialogues sont assez gênants tant il insiste, qui rencontre une belle jeune femme contre laquelle tout le monde le met en garde. Ses deux anciens amants auraient disparu et été retrouvés morts quelques jours plus tard. Bien que plutôt lent le film sait instaurer un certain mystère avec cette vieille dame qui rôde et fait peur à la jeune femme... avec sa séance de cartomancie, ses avertissements. On sent que quelque chose se trame. Le film commence sur un ton plutôt léger et devient au fur et à pensant de plus en plus pesant et lourd... Jusqu'au moment où il m'a perdu dans ses délires, dans ses rêves... même si sa fin qui ne résout pas tout et laisse planer quelques doutes de manière pas forcément très subtile rattrape un peu une dernière demi-heure un peu poussive. On sent que c'est un film qui est trop long pour ce qu'il veut raconter mais qu'il fallait combler. Tout est lent, trop lent, inutilement lent, même pour installer l'ambiance. Reste que c'est une curiosité à voir pour son atmosphère, une séquence étrange avec un poulpe en plastique et un jeune Dennis Hopper plutôt bon.
La collection Vintage classiques de Wild side déterre de singulières petites pépites du cinéma fantastique américain. « Marée nocturne » fait penser aux films produits par Val Lewton pour la sophistication du scénario et l’art de la suggestion, et même aux films européens littéraires s’affranchissant des conventions de genre pour actualiser des thèmes mythologiques (Cocteau, Malpertuis de Krümel d’après Jean Ray, pour en plus le décors portuaire et le personnage de marin). Il n’y a aucune concessions aux facilités spectaculaires et le réalisateur sait préserver l’intérêt ésotérique et psychanalysant de la figure de la sirène, de l’amour tragique qui lui est porté. Dennis Hopper est en total contre-pied avec ses interprétations ultérieures très appuyées de mauvais garçons, psychopathes, drogués… dans son rôle de jeune marin candide et amoureux. Seul défaut, fréquent dans le genre fantastique, de l’œuvre : une fin trop lourdement et laborieusement rationnelle.