Il fallait quand même de fameuses bollocks pour ré-animer la franchise Mortal Kombat au cinéma, les deux premières tentatives, aujourd’hui vieilles d’un quart de siècle, ayant coché toutes les cases du nanard plaqué or des années 90 (même si la première des deux reste malgré tout la meilleure adaptation de jeu vidéo de son époque, c’est dire le niveau général). Comme la franchise a eu largement le temps, sur onze jeux, de développer son lore, le scénario du film mêle fondamentaux (le tournoi) et références aux multiples combattants apparus au fil des épisodes. De toute façon, il faudra évidemment se montrer très indulgent au niveau du fond : ‘Mortal Kombat’ est un film d’arts martiaux, c’est-à-dire quelque chose qui repose sur la dialectique sophistiquée des gentils qui combattent les méchants. Même s’il n’y avait pas eu de scénario du tout, il est vraisemblable que l’ensemble aurait quand même fonctionné correctement. Même remarque sur les acteurs, auxquels on demande avant tout de la performance physique : peu importe que le héros, inventé pour les besoins du film, ait un charisme d’huître, que Kano soit devenu une sorte d’Irlandais à l’humour d’adjudant-chef et que Sonya Blade provienne de la même ferme où ils élèvent toutes leurs actrices blondes en Australie : on leur demande de la culbute, de la clé-de-bras, de l’éclatage de rotule et du brisage de mâchoire crédible, pas d’être capable de jouer dans une pièce de Tennessee Williams. Au fond, quitte à transposer le concept de Mortal Kombat à l’écran, qu’est ce qu’on en attend…ou plutôt, qu’est ce que les versions des années 90 n’avait pas compris et qui les rendait tellement insipides ? Tout simplement qu’on ne nous (re)fasse pas le coup de la pudibonderie et des limites à ne pas franchir : Mortal Kombat, ce sont des “fatalities” dégueulasses, des colonnes vertébrales arrachées, des boîtes crâniennes émiéettées, des coeurs extraits de la poitrine sans anesthésie,...bref, de l’ultra-violence gratuite, excessive, complaisante…marrante, en fait. A ce niveau, il faut quand même reconnaître que ce ‘Mortal Kombat’ tient du petit miracle, toutes proportions gardées : Simon McQuod a décidé de se montrer aussi radical que les derniers épisodes en date sur Playstation, tout en ne se planquant pas derrière une volonté de décalage car le propos est supposé rester totalement premier degré. Dès lors, considérant la nature même du concept de Mortal Kombat, on peut dire que cette adaptation comble toutes les attentes qu’on nourrissait envers elle et que les autres variables du film ne sont ni plus ni moins limitées qu’on s’y attendait et donc, sans importance particulière.