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Sylvain P
341 abonnés
1 358 critiques
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3,5
Publiée le 7 février 2012
Comme toujours, Anaïs Demoustier est parfaite dans ce rôle très difficile d'étudiante se prostituant pour ne pas finir comme ses parents, dans la banalité d'un quotidien moyen qui la terrifie. Joanna Kulig, dans un rôle d'exilée, ne démérite pas non plus. « Elles » est un film provoquant, qui fait réfléchir sur notre place dans la société et les avis tranchés de nos contemporains. L'horrible personnage de Juliette Binoche, de bourgeoise ne pouvant s'empêcher de juger les autres du haut de son piédestal, met en scène le contraste entre ces destins.
Un film sans concessions sur la prostitution moderne où Juliette Binoche se confronte à ses idées reçues et remet en perspective sa vie de femme. Les intentions sont bonnes et Malgorzata Szumowska n'y va pas par quatre chemins pour défendre son point de vue, quitte à choquer. Les femmes de son film ne sont ni des victimes ni des nymphomanes. Ce sont des individus libres, ou qui pensent l'être. On peut ne pas être d'accord avec elle, trouver son discours prétentieux et vain, mais reconnaissons lui une liberté de ton assez efficace. Et les actrices sont toutes excellentes.
De manière on ne peut plus classique, "Elles" nous fait découvrir la prostitution estudiantine comme un choix de ces jeunes femmes. L'héroïne se rapproche de plus en plus d'elles, comprenant leur choix. Tout aussi classiquement, on tente de nous faire croire qu'il s'agit d'un dangereux risque lorsque les clients sont violents, irrespectueux ou pervers. On ne peut pas critiquer la prostitution "volontaire" comme un risque qu'il faut condamner et l'élever au même niveau que celles qui sont enlevées, violées, battues et l'en passe pour qu'elles fassent ce métier. Le sujet est donc très mal abordé, accentuant les prises de conscience d'une Binoche peu impliquée. On ne retiendra en fait que les charmes d'une Joanna Kulig qui nous donne envie de casser son plan d'épargne logement pour s'offrir ses charmes. Conclusion : plutôt que nous révéler une conscience, le film nous donne envie d'être client. Quand je vous dis que c'est raté.
Eh bien ma foi je ne me range pas à la majorité des critiques (médiocres)... Ce film est bien mené et le rôle des actrices (principalement) n'est pas des plus faciles et pourtant très bien interprété... Le sujet est rondement mené et on en vient assez rapidement à faire la corrélation entre ce monde "invisible" des prostituées et la réalité "hypocrite" de la journaliste... La fin est explicite! Deux mondes qui se touchent... et qui se méconnaissent. Troublant. Intéressant...
Sortir un nouveau film sur la prostitution quelques mois après L’APOLLONIDE était déjà une tâche délicate mais quand, en plus, le sujet est survolé en grands coups de clichés superficiels, cela devient une mission perdue d’avance. J’ai longtemps attendu de voir les deux personnages d’étudiantes devant se prostituer se dévoiler psychologiquement et expliquer comment leur dépendance à l’argent leur a fait perdre toute dignité. En vain. Je n’ai pu voir qu’une longue suite de scènes de sexe sans intèret. C’est, au bout d’une heure, que le personnage de la journaliste qu’incarne Juliette Binoche, dont l’intensité dramatique du jeu n’est plus à prouver, est développé à travers un tiraillement entre sa vie quotidienne étriquée et cette liberté sexuelle qu’elle découvre grâce à ce reportage. Certaines femmes y verront sans doute un message féministe, pour ma part j’y ai vu un premier film maussade, démagogique et maladroit.
Bof, vraiment bof ce film… Je ne trouve pas de qualificatif plus explicite pour décrire mon impression à la fin de ce long-métrage. Il n’est pas vraiment ennuyeux, mais le sujet, l’histoire et la mise en scène sont désespérément insipides voire froids. On suit en parallèle une journée d’une journaliste dont le couple bat de l’aile et les interviews qu’elle a réalisés avec deux étudiantes qui se prostituent pour subvenir à leurs besoins. Le sujet de la prostitution estudiantine n’est pas réellement inédit, il est plutôt mainstream ces derniers mois, du coup on n’est pas vraiment choqué ni réellement intéressé. La mise en scène dans ces deux temporalité accouche d’une ambiance un peu décousue et plate qui n’arrive jamais à générer une quelconque émotion. Le voyeurisme de certaines séquences n’apporte rien que de la nudité presque gratuite, où comme souvent ce sont les femmes qui sont le plus dénudées. C’est, on peut dire, compréhensible quand un homme réalise, c’est assez exaspérant quand c’est une femme qui tombe dans le même travers putassier. L’interprétation est bonne, mais ce bon point ne rachète pas la faiblesse de l’ensemble. En somme un film inintéressant et froid sur un sujet faussement scandaleux enchâssé dans une histoire sans début ni fin qui lasse rapidement le spectateur qui se demande où veut en venir la réalisatrice et ce qu’elle veut dire avec cette œuvre. À voir à la rigueur pour les fans de Juliette Binoche et/ou pour ceux qui sont d’humeur voyeuriste.
Très intéressant de voir la prostitution traitée par le regard d'une femme surtout que Malgorzata Szumowska a une très jolie mise en scène dirigeant ses acteurs avec beaucoup de finesse. Juliette Binoche est biensûr au top et Anaïs Demoustier et Joanna Kulig sont très convaincantes. Sur le fond je ne dirai pas que le scénario apporte un quelconque nouvel élément mais cette réalisatrice dresse le portrait de ces 3 femmes sous une forme efficace ponctuée de quelques séquences provocantes et le choix judicieux de Bethoveen pour les ornementer même si c'est un morceau déjà si souvent utilisé...
Un film qui me semble pas assez approfondie, en rapport d'une B.A qui le laissait présager. Malgré de bons acteurs le film s'effiloche lentement et m'a laissé sur ma faim. Dommage.
Partie sur un sujet fort et tout autant tortueux, ce Elles à tout pour être un projet intriguant. Si la réalisation très crue possède un certain partie pris artistique tout à fait excellent. Si Juliette Binoche joue avec une justesse remarquable. Et si le reste du casting est parfait, on peut regretter le côté trop féministe, documentariste et quelque peu frivole de l'histoire. Dommage car le potentiel était là mais on est juste devant un regard romantique de la prostitution (hormis le coup de la bouteille de vin) et non vers un dialogue à coeur ouvert de tous les parties qui, à l'image du récent Polisse, aurait pu émouvoir et marqué les esprits. Dommages.
Voila un film dont on ne sait pas ce qu'il veut montrer ou prouver... Sous un titre sibyllin et un scénario annoncé (cf. la presse) comme plutôt sulfureux se cache un "machin" d'une platitude extrême et qui ne nous apprend rien. Ce n'est pas un documentaire ni une réflexion approfondie sur un thème pourtant intéressant mais généralement passé sous silence, sauf en de très rares occasions. C'est juste un essai à mon avis raté sur un couple et un foyer en perdition, le tout pimenté (si on peut dire, tout reste très sage) de quelques scènes un peu (lamentablement) "olé-olé". On a connu Juliette Binoche plus inspirée, tant pour son choix du film que pour sa manière de le jouer (la scène, à mon avis totalement inutile, de masturbation dans la salle de bain est pathétique et non crédible). Un beau ratage : c'est vraiment dommage car il y avait matière à faire beaucoup, beaucoup mieux.
Il y a quelques années un livre avait défrayé la chronique : "Mes chères études". Le bouquin levait en effet le voile sur le phénomène, peut-être pas si récent, de celles qui se prostituent pour financer leurs cours. "Elles" aborde ce même sujet dans une fiction qui a certainement dû être inspirée par les recherches de ses auteurs. Si le mâle peut se réjouir de certaines scènes chaudes avec Anaïs Demoustier et Joanna Kulig qui a une poitrine, il faut bien l'avouer, fort abondante, il m'a semblé toutefois que ce film ratait son coup. Si la réalisatrice montre une ou deux choses vraies sur le monde de l'escorting, elle passe à côté du sujet et ne ma paraît pas en décrire la réalité actuelle. Après, ce n'était peut-être pas son objectif, mais j'en doute. Et puis la comparaison de cet univers avec celui de cette journaliste bourgeoise engoncée dans son train-train conjugal qu'elle fait se télescoper me semble un peu tirée par les cheveux. Reste la description juste et indispensable de cette misère sociale sous le vernis des dollars facilement et rapidement gagnés qui craque immanquablement. Eh oui : c'est pas toujours qu'elles rigolent, parole, parole...
"Elles", film brut et sans effet surfait ni convenu, nous plonge dans les eaux troubles de la sexualité féminine au sens large, part sur les chemins de traverse et des idées préconçues pour remettre les pendules à l'heure. Il laisse le spectateur, peut-être dérouté mais sûrement un peu moins niais après la projection. C'est parfaitement réalisé et loin de n'être qu'un exercice de style abscons. Juliette Binoche brille de tous ses feux. A voir.
une grosse attente, malheureusement une déception. "Elles" est un film rempli de clichés (la bourgeoise coincée qui ne boit que du vin en écoutant de la musique classique) et de métaphores pas très subtiles (le sang, les coquillages, l'eau qui coule à fleau). des flous "artistique" qui gâche certaines scènes, une Juliette Binoche à la limite d'un mauvais jeu qui bénéficie d'une partie vraiment trop longue et inintéressante (surtout LA scène qui aurait pu être stimulante mais qui est juste..ridicule.) par contre (oui il y a quand même du bon) Anaïs Démoustier est encore une fois fantastique et m'a bouleversé, la collègue de Anaïs - Joanna Kulig - est une jolie révélation à suivre de près.
En enquêtant sur la prostitution estudiantine, une journaliste rencontre deux jeunes femmes dont les témoignages vont la troubler jusqu’à lui révéler le conformisme de son mariage bourgeois et sa sexualité inhibée. Au crédit de ce film, un regard assez neuf sur un sujet qui ne l’est pas, une certaine objectivité débarrassée de tout jugement moralisateur et le jeu très naturel des trois actrices. La réalisatrice polonaise Malgorzata Szumowska montre un réel talent pour filmer les non-dits et le langage des visages, mais ne parvient pas à dépasser un message féministe un peu convenu. On lui reprochera également un abus de scènes porno-soft racoleuses que le scénario ne justifie pas toujours. Cette vision presque romantique de la prostitution des jeunes est finalement moins forte et convaincante que celle d’Emmanuelle Bercot dans “Mes chères études”.