La saga des « Chroniques de Riddick » n'aura pas été de tout repos. Après le petit succès du premier opus « Pitch Black », les studios misèrent gros sur la suite en allouant plus de 120 millions de dollars à sa conception. Sauf que les ambitions de David Twohy, réalisateur et scénariste de chacun des films, de créer son propre univers futuriste et de diriger un véritable space-opera n'a pas plu au public qui a délaissé le film. Pourtant, bien que présentant des défauts, ce deuxième volet n'est pas mauvais et s'est finalement fait une place sur le marché des DVD. C'est ce qui a convaincu les studios de donner une deuxième chance à la saga en lançant la production d'un troisième opus, mais avec cette fois-ci un budget réduit à environ 40 millions de dollars. David Twohy nous avait déjà prouvé que même avec un budget limité, il pouvait en ressortir du bon. « Pitch Black » en est la preuve. Et dans une certaine mesure, « Riddick » en est également une. Rien que visuellement, c'est très beau. Les effets spéciaux se sont grandement améliorés depuis le premier film et ça se voit. Parfois, les fonds verts ne sont pas assez discrets mais globalement, que ce soit pour les créatures ou les paysages (qui enrichissent encore l'univers de cette franchise), c'est du bon travail de post-production. De plus évidemment, la grande qualité du film est, comme pour les précédents, son personnage principal : Riddick. Cet anti-héros charismatique est toujours aussi intéressant à suivre. D'autant plus que dans cette suite, il redevient violent. D'ailleurs, cet épisode est le plus violent de la saga et tant mieux. Vin Diesel incarne toujours très bien ce meurtrier, son jeu souvent inexpressif et sa voix rauque conviennent complètement au personnage. En fait, le problème de ce film, c'est la réception négative qu'à rencontré le précédent opus. Voyant que l'univers de SF qu'il essaie de construire (et qui a beaucoup de potentiel) ne plait pas au grand public, David Twohy évite donc au maximum de le mentionner dans cette suite et préfère revenir à ce qui avait fait la force du premier volet de saga. C'est pourquoi on se retrouve encore avec un petit groupe de personnages isolés sur une planète quasi déserte. On perd ainsi presque toute l'originalité et la force qui composaient « Les Chroniques de Riddick ». Notamment dans la seconde partie du long-métrage qui ressemble de trop à une version modernisée de « Pitch Black ». Cet état hybride du film, essayant à la fois de plaire aux fans de la première heure tout en visant un public un peu plus large, en devant composer avec un budget réduit, peu décevoir par son manque d'ambition qui caractérisait le deuxième opus. Néanmoins, « Riddick » n'est pas mauvais, il a des qualités visuelles indéniables et son personnage principal fait le reste. Mais de ce fait, le film ne pouvait vraiment plaire qu'aux fans de la saga et aux adeptes de la SF. En espérant qu'un quatrième film se concrétise et puisse terminer l'histoire de cet anti-héros comme il le mérite.