J’en ai fini (pour l’instant du moins) avec la saga Mimic, et j’en fini aussi de mes critiques (pour l’instant) avec la saga Riddick. Troisième épisode pas mal, mais qui sent un peu l’essoufflement tout de même.
Niveau casting, on a une pléiade de « gueules » emmené donc par Vin Diesel. Là, il est tout de même assez souvent en surrégime. Il en rajoute encore davantage dans le registre badass, dans le registre héros invincible, et là ca devient limite digeste car on frôle plus que l’improbable. C’est le même souci qu’avec Superman. A partir du moment où le héros est intouchable et traverse le film comme s’il allait prendre un petit noir au bistrot, ca pose un léger problème. Autour de lui il y a du bon et du moins bon. Molla en fait des tonnes aussi, mais il y a de bonnes choses du coté de Katee Sackhoff par exemple, qui s’impose sans difficulté dans ce métrage avec un personnage solide et une prestation enlevée. Bautista est moyennement utilisé, et pas assez pour son physique en tout cas (bon coté acteur il ne doit pas être top, donc c’était un bon choix. Matt Nable est bien aussi, jouant un personnage plus sérieux au milieu de ce Barnum d’excentriques.
Le scénario reprend beaucoup des deux premiers films, et surtout de Pitch Black dont Riddick repompe pour ainsi dire de gros paragraphes. Je ne veux pas être méchant mais Twohy n’a pas fait beaucoup d’efforts d’imagination. Le souci c’est que Riddick est moins prenant, clairement. Début longuet bien que pas inintéressant, passage intermédiaire peu concluant, notamment de part l’invincibilité du héros qui ne se casse même pas le petit doigt, dernière partie trop « pitch-blackienne » pour surprendre. De fait peu de tension, moins de suspens. Reste de l’action, un coté second degré plutôt bien assumé, de la violence graphique, bref, un film bourrin pas très fin qui tient tout de même 2 heures sans trop de problème. Mais on attendait forcément plus.
Twohy sinon se débrouille toujours fort bien avec son univers. Mise en scène racée, choix des cadrages réussis, scènes coup de poing (il y a un passage ultra-violent dans la dernière partie tourné avec un indéniable brio et les scènes éclairées au milieu de la nuit avec les créatures grouillantes sont stupéfiantes), variété des points de vue, Riddick est très propre à ce niveau, comme pour sa photographie. Toujours réussie, c’est un argument de poids car l’esthétique du film a vraiment de bonnes choses à proposer, porté par un travail sur les couleurs notamment qui impressionne. Les décors ne sont pas en reste, avec certes des ressemblances avec Pitch Black, mais c’est toujours fort bien utilisée. Les effets spéciaux ne sont pas au niveau des grosses productions actuelles, mais il fallait s’en douter. Twohy n’a pas un budget démentiel, et du coup Riddick est un peu en dessous. Reste toutefois des créatures au design très réussi, et largement suffisamment bien faites pour ne pas choquer. Les ratés viennent plutôt des motos volantes par exemple. Enfin la musique est appréciable, tenant la route, sans toutefois m’avoir enthousiasmé outre mesure.
Au final voilà un film qui m’a quand même un peu déçu. J’attendais plus de renouvellement, plus d’imagination, et en fait Twohy nous sert un film qui ressemble à une pseudo-suite du 2 se calquant sur le modèle du 1. Peut-être touche t’on là les limites du personnage principal, finalement charismatique mais assez vide, et de fait ses aventures peinent un peu à trouver de la matière pour repartir. J’attends tout de même un quatrième épisode.