Je pensais que Garry Marshall avait touché le fond avec « Valentine's Day » : j'avais tort ! Celui-ci continue en effet de creuser toujours plus profondément avec « Happy New Year », peut-être ce qu'on a fait de pire (avec « On ne choisit pas sa famille ») cette année. Comment le sympathique réalisateur de « Pretty Woman » et « Frankie & Johnny » a pu tomber aussi bas ? Certes il a toujours été un peu niais et jamais un grand technicien, mais quand même ! J'ai même bien cru que j'allais crever tant ces 1000 tonnes de guimauve jetées à la gueule avec une violence inouïe ont été pour moi une source de souffrance perpétuelle, cherchant désespérément une qualité où me réfugier : en vain. Ah si : il y a une scène où le toujours brillant John Lithgow en patron limite autiste parvient à être plus drôle en trois minutes que tous les autres acteurs en 115... Pour le reste, c'est un peu méchant, mais c'est de la merde. Oui, de la merde ! Dialogues à chier (oh, mais je fais dans le scatologique dites-moi ! C'est rare de ma part), scènes bidons, humour au rabais et rythme qui ferait presque passer Antonioni pour Spielberg : rien de rien de rien ne fonctionne. Tous les « héros » sont bidons, clichés, prévisibles dans leur évolution (enfin, pour peu qu'ils évoluent d'ailleurs). On sent bien que Marshall essaye de trouver une cohérence entre ses dizaines de personnages, mais il n'y parvient pas, si bien que le manque de fluidité est flagrant du début à la fin. Le film atteint même une sorte de paroxysme de nullité avec l'une des sous-intrigues les plus idiotes de l'Histoire du cinéma : deux femmes enceintes faisant tout pour accoucher avant l'autre afin de toucher la prime de première naissance de l'année dans l'hôpital. C'est pathétique, affligeant, navrant, lamentable... Pourquoi ai-je donné une chance de plus à ce metteur en scène qui m'abasourdit de bêtise depuis maintenant une dizaine d'années ? Au moins celui-ci a bon goût en matière de femme, et de regarder les magnifiques (enfin, certaines plus que d'autres) Halle Berry, Michelle Pfeiffer, Katherine Heigl, Jessica Biel, Lea Michele, Carla Gugino et Sofia Vergara a permis de rendre le calvaire un tout petit moins douloureux. Cette fois-ci je ne vois en tout cas vraiment pas comment l'ami Garry pourrait tomber plus bas, mais sait-on jamais, peut-être qu'un « Thanksgiving Day » d'ici deux ou trois ans me fera changer d'avis...