Autrefois,Patrick Schulmann était un réalisateur de comédies pas très fines mais toutefois plus ou moins agréables. Des comédies comme Et la tendresse? Bordel! et sa suite Zig Zag Story ou encore P.R.O.F.S. Mais ça c'était avant de réaliser Comme une bête, son ultime film qui réalisa après dix ans d'absence. Un OFNI, un film tellement étrange qu'on se demande comment il a pu ne serait-ce qu'être produit. Un film avec un début mais une fin interminable qui brasse tellement de sujets, tellement de tons et raconte tellement d'histoires qu'il en deviendrait presque une curiosité cinématographique... Comme une bête raconte l'histoire de Leo (Sagamore Stévenin, perdu), un jeune homme qui fut élevé parmi des singes et qui atterrit à l'âge adulte dans la jungle urbaine. Livré à lui-même il va joindre un clochard sympathique (Richard Bohringer, unique touche de fraicheur) puis un groupe de motards pour enfin tomber amoureux d'une obèse qui va comme par magie, par la force de la pensée, devenir maigre et tout deux vont affronter une maison de disques scrupuleuse. Sans mentir, plus le film avance, moins on se souvient du début et on avance à l'aveuglette dans ces scénettes sans queue ni tête interprétées avec les pieds mais avec conviction par des acteurs qui font apparemment confiance à leur réalisateur. Mais est-ce que le réalisateur sait lui-même où il va ? On pourrait considérer Comme une bête comme un nanar de par les sujets qu'il brasse sans logique, de par l'interprétation pourrie qu'il propose, mais non, Comme une bête est un navet, un truc filmique sorti on ne sait trop pourquoi ni comment. Filmé, cadré, monté et présenté n'importe comment, le long-métrage déconcerte jusqu'à un final abasourdissant de connerie apparemment assumée. Un produit pour sûr singulier, une bizarrerie difficilement regardable, une erreur de parcours pour toute l'équipe du film et une perte de temps sincèrement agaçante passée ses interminables deux heures de bobine. Si vous tombez par hasard sur cet inédit DVD, évitez-le.