Je vais commencer par ce qui va mettre tout le monde d’accord : visuellement le film est une dinguerie. Oubliez tout ce que vous avez pu voir. Oubliez même tout ce que vous avez pu imaginer.
Ici, chaque plan est un enchantement pour les yeux. Que ce soit les décors, les Na’vis, ou bien les créatures, tout semble sorti d’un rêve. C’est hallucinant le souci du détail sur les textures, les peaux et les expressions des visages. Tout semble vrai, palpable, au point que ce sont presque les êtres humains qui semblent irréels.
Et le tout est magnifié par une 3D folle. Et pourtant, je ne suis vraiment pas amateur de ce procédé qui a tendance à faire perde en netteté. Mais ici, ce n’est pas le cas, il y a même une fluidité troublante, due à la 4K et au HFR (certaines scènes ont été tournées en 48 images par secondes au lieu des 24 habituelles).
La mise en scène de Cameron fait tout pour nous en mettre plein les yeux, avec une caméra continuellement en mouvement. Il prouve une nouvelle fois qu’il est un maître absolu pour ce qui est des films d’action, en proposant des scènes grandioses qui mettent à l’amende tous les grands blockbusters du moment.
Bref, c’est du TRES grand spectacle et rien que pour ça, je vous conseille fortement de le découvrir sur grand écran et dans les meilleures conditions possibles (ça vaut largement les 20 balles que j’ai déboursé pour ma séance IMAX).
Mais, même si visuellement c’est une démonstration technique, le film risque de diviser sur plusieurs points.
Déjà, le film dure 3h12 et ceux qui s’attendent à une débauche d’action vont clairement être déçus, car c’est finalement assez contemplatif et mélancolique.
Même si le film commence assez fort, avec notamment une scène hallucinante tout droit sortie d’un western, et même si son climax fou est surement ce que j’ai vu de plus impressionnant au cinéma, entre les deux, c’est assez avare en terme d’action. C’est même assez contemplatif, avec une bonne heure et demie où Cameron va nous présenter ce monde aquatique donnant au film des airs de documentaire. Ça peut en laisser en dehors, mais moi c’est surement ma partie préférée. C’est tellement fou de découvrir toute cette faune, cette flore, d’autant plus que les scènes aquatiques sont à tomber. On est en immersion totale devant la beauté sidérante de ce monde sous-marin (je fais de la plongée de temps en temps, et on retrouve certaines sensations, tant tout semble réel…). On assiste à des moments d’un onirisme magique, tellement les Na’vis semblent vivre en fusion avec le monde qui les entoure, et ça offre un impact émotionnel intense.
Et même si Pandora est la vraie star du film, on est aussi impressionné par tout l’équipement des humains au design très inspiré. Clairement, tout est travaillé dans les moindres détails et le plaisir visuel est total.
Et ce long moment de transition va aussi permettre de travailler les relations entre tous les nouveaux personnages. Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet, pour ne rien gâcher, mais sachez, que même si certains restent un peu caricaturaux, ça reste beaucoup moins manichéen que le premier épisode. Je retiendrai surtout celui de Kiri qui est certainement le plus intéressant de la licence, ou bien le méchant qui, même si j’étais dubitatif devant l’explication de son existence, apporte finalement beaucoup à l’histoire.
On retrouve des thèmes universels qui sont chers à Cameron : La nature et la famille. Son film, comme le précédent est un véritable plaidoyer pour la nature et le fait qu’on devrait la prendre un peu plus en considération plutôt que de la détruire à petit feu. Alors, oui, certains diront que c’est un peu naïf, mais il nous délivre ça avec tellement de sincérité, que sur moi ça fonctionne à merveille.
Il va même jusqu’à à s’autoréférencer. On y retrouve du Abyss, du Terminator, du Aliens et même du Titanic. Alors, c’est peut-être de l’égo surdimensionné, mais c’est tellement bien fait qu’au final, je ne peux pas lui reprocher.
Après, il y a pour moi le gros point noir du film (comme le premier en fait) : son écriture. Comme souvent avec James Cameron, il prouve qu’il est un conteur d’exception, mais ce sont rarement ses scénarios que l’on retient. Une nouvelle fois, on a le droit à pas mal de facilités scénaristiques, comme ces personnages qui disparaissent instantanément en plein climax… (Quand, ça arrive, tu te dis « Il est sérieux là ??? Avec plus de trois heures de film, il n’y avait pas moyen de trouver un moment pour expliquer ça ??? »). Au niveau des émotions, même si c’est souvent très efficace, on ne peut pas dire qu’il fasse dans la finesse et il fait passer ça un peu aux forceps… Et puis, il y a la musique, toujours aussi sublime, mais qui finalement recycle beaucoup la BO magistrale du regretté James Horner.
Mais même si le film n’est pas parfait, je peux lui pardonner ces écarts, et il surpasse pour moi le premier épisode. Il nous offre ce qui est peut-être le plus grand spectacle que j’ai pu voir sur grand écran. Et comme à chacun de ses films, c’est une démonstration technique qui va donner le LA pour toutes les productions à venir… Une nouvelle référence qui risque de n’être dépassée que par un certain… James Cameron…
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