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    Même la pluie
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    251 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 26 janvier 2012
    También la lluvia, long-métrage espagnol d'Iciar Bollain, raconte l'histoire d'une équipe de tournage qui se retrouve en Bolivie, pour réaliser un film sur l'esclavage des aborigènes par les troupes de Christophe Colomb. Eux-mêmes sont au coeur d'une révolte du peuple local, qui se soulève contre la privatisation de l'eau. Ils vont alors devoir faire au mieux pour mener à bien leur projet, dans un climat de tension qui semble pouvoir exploser à tout moment. Empreint d'humanisme, También la lluvia s'appuie sur un procédé intelligent et exploité au meilleur de ses capacités, à savoir le film dans le film.

    Aux côtés du réalisateur et de son producteur, nous allons découvrir comme eux la situation dans laquelle se trouve ce pays, où le peuple subit la loi, qui relève plus de l'exploitation que de la justice. Le film étant le projet de leur vie, ils n'hésiteront pas à mettre tout en oeuvre pour le terminer. Tiraillés entre leur fiction et la véritable situation, ils devront faire des choix, en leur âme et conscience. Ces deux personnages s'avèrent alors très complexes, puisqu'ils auront la responsabilité ingrate de travailler avec des acteurs locaux, qu'ils verront embarqués dans un conflit dont on ne peut deviner l'issue. Un de leurs acteurs principaux endosse par ailleurs un double rôle, celui d'instigateur de la révolution, fictive ou réelle. Il complète à merveille ce trio de personnages qui va évoluer tout au long de l'aventure et qui entretiendra des rapports compliqués, mais on ne peut plus sincères. Perdus entre désir personnel et désir d'entraide, leurs échanges tiennent le film à eux seuls, et les dialogues sont d'une profondeur remarquable. Sans être dans l'excès ou dans la surenchère, le choix des mots est juste et concis, pour mettre à nu ces personnages superbement interprétés, qui rendent la compassion totale.

    Par ailleurs, le choix du thème sous abordé, à savoir Christophe Colomb, n'est évidemment pas anodin. Les deux histoires contées se rejoignent avec justesse et reflètent bien la lutte continuelle de ce peuple, dont il n'y a pas de début ou de fin, mais uniquement des instants présents. Le risque est pris, puisque de nombreuses scènes insistent à nous montrer du faux dans du faux. Et pourtant, le rendu est très positif, puisque nous sommes tout autant bouleversés par les "vraies" scènes que par les fausses, c'est la magie du Cinéma. L'environnement Bolivien est d'ailleurs utilisé à bon escient, sans trop en rajouter, juste ce qu'il faut pour ne pas rentrer dans la contemplation ou le sensationnalisme, mais rester dans l'esprit du film, qui ne se passe pas dans l'image mais dans la tête. La puissance émotionnelle qui se dégage de chaque séquence est sublimée par des acteurs qui croient profondément en ce qu'ils transmettent, et qui rendent alors l'oeuvre encore plus touchante.

    Tout au long du film la pression ne cesse de monter, et les personnages évoluent progressivement, sur fond de révolte social, et sur forme d'apothéose d'un film pas comme les autres. Non seulement les protagonistes se retrouvent marqués à jamais à travers cette aventure, mais le spectateur aussi le devient. Le processus est similaire, chacun sort de sa fiction pour s'apparenter à la réalité, et en comprendre les véritables enjeux. Baignés par une bande-sonore qui intègre parfaitement l'idée du film, nous sommes immerger au plus profond de cette histoire, dont chaque séquence se révèle poignante et justifiée.

    Iciar Bollain, tout en incluant des éléments qui permettent d'aérer son film (notamment quelques touches d'humour, rares certes, mais présentes et primordiales), suit sa ligne de conduite en livrant un film qui se veut à la parfaite limite entre le pur produit artistique et le message philosophique et politique. Si la fin n'est peut-être pas aussi intense que l'on aurait pu l'imaginer, je trouve que cela est bénéfique. Contrairement à tous ces films où l'on a l'impression que tout est réglé une fois les deux heures écoulés, ici ce n'est pas le cas. De nombreuses questions restent en suspens, et c'est tant mieux, car rien ne s'écrit et ne se termine sur la durée d'un film, nous ne sommes pas les seuls à l'apprendre.

    También la lluvia est donc, grâce à ses personnages, ses dialogues, et sa justesse filmique, l'une des très bonnes surprises de cette année, qui confirme le talent d'une réalisatrice passionnée, aux idées claires et à un humanisme certain. Parmi ces films qui traitent de problèmes politiques tout en livrant une histoire solide, il fait très certainement partie des tout meilleurs.
    matinfrais
    matinfrais

    3 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2011
    Le décor est planté : ouverture sur une mise en abime des plus subtiles où monteurs, cameramen, assistants directeurs, ingénieurs...sont les moteurs invisibles de l'ambitieuse fresque de Sebastian et, par conjonction, de celle d'Iciar Bollain, on ne les aperçoit jamais. Ce film n'est pas un documentaire, ou une retranscription personnelle d'un événement précis vécu par une réalisatrice chevronnée. Mais l'on pourrait aisément imaginer qu'elle offre aux spectateurs ce qu'elle a vu, pendant ses nombreux tournages où elle était l'actrice, et d'une fiction tournée dans des conditions incertaines, et d'une réalité miséreuse et accablante. C'est ainsi que la réalisatrice du making of s'apparente aux yeux et à l'expérience d'Iciar Bollain.
    Daniel représente le personnage qui n'a pas besoin de jouer un rôle, il est l'esclave de sa propre vie, de ce qu'on lui impose, "survivre est ce que je fais de mieux", dit-il. Son costume d'Indien est la peau de ses ancêtres, son regard envers les colons pendant les scènes du faux tournage, est le même que celui qu'il porte sur les autorités boliviennes.
    Un des thèmes principal de ce film est l'égoisme de l'homme : Sebastian sans cesse gêné de faire passer son film avant tout, Costa heureux de pouvoir réduire son budget en payant les figurants une misère, des acteurs occidentaux terrifiés privilégiant leur propre sécurité... De plus ou moins riches, cultivées, tourmentées, célèbres personnalités du cinéma qui se retrouvent toutes désemparées et incrédules. La motivation et l'adrénaline des débuts est fraiche et juvénile, puis l'on découvre avec eux la misère combattue par la force d'un peuple.
    Durant la deuxième partie du film, les esprits s'ouvrent, s'alimentent, se convulsent : Sebastian, tourmenté, se rend compte qu'avant de faire un film historique humaniste sur l'atrocité vécue par les indiens aux XVIème siècle, il aurait du se nourrir des témoignages, des craintes, des révoltes actuelles du peuple concerné, tout ce qu'il n'a jamais appris par l'enrichissement culturel. Il découvre tout ça trop tard, il en demande trop aux acteurs locaux et devient victime d'une guerre civile qui détruit ses rêves. Aussi, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le personnage principal du film de Gael Garcia Bernal n'est pas le plus cynique et égocentrique du film, c'est même celui qui restera le plus fidèle et impliqué. Costa, en revanche apparait dès le départ comme le producteur avisé et centré uniquement sur le bon déroulement du tournage, puisque il est contre à l'idée d'embaucher le trublion Daniel. Cependant, c'est à travers son changement de comportement et sa remise en question que s'offre à nous une fresque d'humanisme hors pair.
    Rien n'est fait pour nous tirer les larmes, mais l'émotion est plus que palpable.
    En condensé, Even the rain dénonnce un système hiérarchique politique en prenant pour exemple la Guerre de l'eau en Bolivie, et le compare de manière très osée, mais néanmoins suggérée, grâce au thème principal beaucoup plus mis en avant qui est l'immersion totale dans la vie de cinéastes, à l'inacceptable invasion des colons.
    A travers ces différents thèmes, ce film engagé s'implique sur un point qui, à mon sens, est le plus fort et le plus universel : le pouvoir, l'or (l'eau de nos jours représenté comme le nouvel or si précieux. La sensibilité écologique de la réalisatrice pourrait, ici, aussi être développé...) dominent et domineront de manière constante le monde, et les plus faibles en pâtiront.
    Bouleversement total.
    Thibaut TISSERAND
    Thibaut TISSERAND

    14 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 octobre 2011
    L'idée d'avoir mis en parallèle le conflit conquisatadors/indiens avec le celui des lobby de l'eau/population locale est très intelligente et très bien décrite. A voir.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 28 octobre 2011
    Le film m'a déçu. S'il parle d'une histoire vraie assez peu traitée et explore d'un œil assez nouveau ce que l'on pourrait appeler la nouvelle colonisation, la fin est trop brouillonne et précipitée pour que l'histoire nous paraisse crédible. De plus, les personnages semblent changer de personnalités et d'avis comme de chemises donc ce n'est pas franchement convaincant. Dommage.
    Pélynsse P
    Pélynsse P

    50 abonnés 489 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2011
    bien
    Julien D
    Julien D

    54 abonnés 696 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 septembre 2011
    Une comparaison colonisation/mondialisation bien sentie, servie par un scénario bien fichu et une interprétation exemplaire. Les séquences présentant le film dans le film (l'histoire se déroule lors d'un tournage) sont essentielles à la narration mais entraînent une grosse baisse de rythme due à leur longueur. Plus concises, le film aurait gagné en efficacité. Le reste est plutôt réussi, même si la fin nage un peu dans les bons sentiments. Un bon film tout de même, original et pertinent.
    reymi586
    reymi586

    451 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 août 2016
    Un film très intéressant que cela soit au niveau de l'histoire vraie sur la bataille pour l'eau en Bolivie, le tournage d'un film historique plus vraie que nature ou la relation entre indiens et descendants de colons. Le personnage de Luis Tosar et particulièrement intéressant dans son évolution, très belle performance de l'acteur d'ailleurs. Un peu plus déçu par Gaël Garcia Bernal un peu trop en retrait à mon goût. Un très beau film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 août 2011
    Un scénario bien construit, des acteurs formidables, une musique magnifique et des images superbes. Un de mes films préférés. On ne tombe pas dans le pathos comme cela aurait pu être le cas. Plusieurs histoires sont croisées (celle des indiens, celle du film, l'Histoire avec un grand H...) et je me suis laissée complètement happer. Un grand film, vu en VO, le jeu des acteurs est incroyable.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 4 juillet 2011
    Une bonne idée bien conduite : le parallèle entre les effets de la colonisation et de la mondialisation sur le sort des indiens d'amérique latine. Autre thème intéressant : la confrontation des idées progressistes à la réalité: en gros quand viens le moment d'agir qui fait quoi ? Un peu didactique et tire larme dans la deuxième partie mais ça ne gâche pas le film.
    Pascal I
    Pascal I

    730 abonnés 4 094 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juin 2011
    Après avoir vu "Ne dis rien" et "Rabia", force est de constaté que Iciar Bollain fait des films à très haute émotion. Ici, nous avons tout simplement une leçon de cinéma et un chef d’œuvre de mise en scène et les mots ne sont pas forts. Ne se raconte pas, ne se regarde pas mais se vie ! Une immersion complète, une tension palpable rien que dans les dialogues, les situations et les plans. Incroyable ! Iciar a ce don d'avoir un angle de vue d'un scénario autre que les standards. Un précision déroutante ! Chapeau bas Madame ! 5/5 !!!
    PIERRE-QUI-ROULE
    PIERRE-QUI-ROULE

    55 abonnés 181 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 juin 2011
    Un film humaniste mais filmé comme un thriller.

    Le message porté peut paraître pas important pour nous, mais le problème existe dans la plupart du monde et devient croissant.

    Le scénario est très malin. Sur le fond d'histoire de Christophe Colomb se joue un conflit moderne pas loin de ce qui a été vécu à l'époque. Quelques liberté d'histoire prises : Colomb ne cherchait pas l'El Dorado mais El Pimente.

    N'empêche le film est tout simplement brillant et excellent.
    _Royal_
    _Royal_

    118 abonnés 1 600 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juin 2011
    Attention ! Pour les moins attentifs, ceci n'est pas le Making Of du 1492 de Ridley Scott.
    aberdeen76
    aberdeen76

    42 abonnés 1 013 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 juin 2011
    Un film vraiment remarquable en tous points. Un scénario intelligent, trouvant un écho fort dans l'actualité et dénonçant les effets pernicieux de la mondialisation et de l'ultra libéralisme. Les acteurs sont tous très bon avec un Gaël Garcia Bernal qui à le don de choisir des projets de qualité.Les décors Boliviens sont magnifiques et le film met en exergue avec brio le double langage des occidentaux prompt à dénoncer les injustices lorsque cela ne met pas en péril leur aisance matérielle et leur petits commerces. Un film émouvant et captivant.
    Don Keyser
    Don Keyser

    71 abonnés 1 640 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 juin 2011
    "Même la pluie" est intéressant grâce au bon jeu des acteurs, le scénario est lui vraiment plaisant et prenant. On passe un bon moment devant ce très beau film qui est surtout touchant.
    -Vinz-
    -Vinz-

    34 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 juin 2011
    Un film honnête dans son histoire et sa mise en scène sans dramaturgie exagérée, juste ce qu'il faut! Même si la tension lentement perçu depuis le début, arrive sur une fin vite faite!
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