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Un visiteur
5,0
Publiée le 24 janvier 2011
Je rentre tout juste de la séance, et que dire si ce n'est... wow!
Ce "cinéma cinéma", rappelant le grand "Intervista" de Fellini, ou "La Nuit américaine" de Truffaut, sur les hommes, sur leur combat face à eux-même vous embarque à travers des paysages à couper le souffle, une photographie hautement gérée, le tout nourri par des comédiens tout bonnement excellents et qui ne déçoivent à aucun moment!
Par cette belle fable hautement maîtrisée, le cinéma espagnol déploie ses armes, et il le fait bien!
Un film simple, humaniste, une très bonne réalisations, de superbes paysages, des acteurs fantastiques, une bande son qui accompagne superbement les images. Très bon film.
"Même la pluie" réunit les bons ingrédients pour faire un bon film de cinéma. Sans tomber dans le film d'auteur ennuyeux, la réalisation propose une dynamique qui marche correctement, axée pour le grand public, au risque de nuancer le débat par des arguments et bons sentiments un peu trop scolaires. C'est un peu le cas, mais le résultat est efficace et poignant. Le principe de la mise en abyme est plutôt bien maîtrisé, et créer un rythme prenant. La photographie des images avec un grain net apporte une belle esthétique à l'ensemble. Le parallèle entre les histoires de deux époques différentes n'est pas forcé, ce qui donne une force spontanée à la mise en scène. L'interprétation des acteurs est bonne, et le développement des personnages est intéressant. Je suis entrée facilement dans le film, et pour une fois, j'étais presque déçue qu'il se termine si vite...
Un film d'un belle intensité. Au-delà des fantastiques paysages boliviens, la réalisatrice réussit à mettre en écho les préoccupations d'un cinéaste idéaliste et politisé (reconnaissance des indiens à travers un film sur la colonisation sud américaine par les Espagnols) et la réalité de terrain telle que vécue au quotidien par des figurants indiens. Plusieurs problématiques se mêlent avec succès à un rythme qui prend parfois à la gorge. A voir absolument!
Magnifique, agreable et qui rend (presque) intelligent. La réflexion sur l'identification de l'acteur a son personnage, sur la projection des figurants dans le film en train de se tourner, sont autant de bonus, au-delà du sujet principal de la misère renouvelée des indiens. Formidable !
Un très bon moment de cinéma. Le scénario est bien monté. Les acteurs excellents. Du rythme grâce aux aller-retours entre le film et le réel. Et enfin, un peu de réflexion sur ce qui est important dans la vie ! Dommage que les 10 dernières minutes soient un peu décalées.
Même la pluie (2011) possède un scénario intelligent qui nous entraîne à travers deux récits qui se rejoignent avec habilité. D'un côté, on suit les pérégrinations d'un tournage en Bolivie retraçant l'arrivée de Christophe Colomb, au même moment, la révolte éclate en Bolivie lorsqu'une multinationale américaine décide de privatiser l'eau, privant ainsi les quartiers les plus pauvres. Deux évènements qui en apparence n'ont rien a voir entre eux, mais pourtant, ils sont similaires car dans le premier cas, lorsque Christophe Colomb est arrivé en Bolivie, il a persécuté et exploité les indiens et dans le deuxième cas, les Boliviens qui se soulèvent contre cette multinationale font partie des figurants qui à leur tour se font exploiter par l'équipe de tournage. C'est en tournant les scènes de reconstitutions que les Boliviens prennent conscience que leur situation actuelle n'a pas changé, les conquistadors ayant été remplacé par la police et le gouvernement corrompus. Les indiens d'Amérique du Sud ont subi l'arrivée des colons sur leurs terres, qu'en est-il au XXIème siècle ? Un triste constat se dévoile sous nos yeux et c'est à ce moment là que le film prend un tout autre sens, lorsque le producteur du film n'a plus cette notion d'argent qui l'obnubile et plaque le tournage du film pour se ranger du côté des opprimés. Icíar Bollaín réalise un magnifique drame sociétal, sublimé par les paysages grandeur nature de la Bolivie et magnifiquement interprété par Gael García Bernal (que l'on ne présente plus), Luis Tosar (qui était la révélation de Cellule 211 - 2009) sans oublier aussi la participation de Carlos Aduviri. Une oeuvre qui, on l'espère, ne passera pas inaperçue lors des Oscars puisque le film va concourir dans la catégorie du Meilleur Film Etranger.
Un film essentiel (encore une fois merci au cinéma espagnol et latino américain) qui rassemble tous les ingrédients d'une reflexion profonde et dense sur notre histoire. De plus des comédiens tous excellents.
Mise en abyme de deux combats qui prend autant de puissance que les évènement actuels n'en ont. Très esthétique, passage de la fiction à la "réalité" plus que réussi. La fin semble en dehors du film, comme annexé sans rapport avec ce qui la précède.
Bon, j’avoue, il a mis du temps à me séduire ce film. C’est que – mode de l’époque oblige – il tombe dans tous les tralalas habituels sensés faire « cinéma engagé ». Et voilà donc qu’après cinq minutes qui pouvaient laisser supposer un film riche en émotions et en turpitudes, on tombe rapidement dans le documentaire plaidoyer qui se contente de brosser une situation figée, caricaturale et presque misérabiliste, sans vraiment savoir apporter de la profondeur au sujet qu’il entend traiter. Et pourtant, au bout d’une heure et quart (oui, j’ai vérifié, car j’avoue avoir souvent regarder ma montre lors de la première moitié !) voilà que ce "Même la pluie" se risque enfin à brasser de l’humain, à mettre ses personnages face à des dilemmes, et à les amener du coup à se révéler. Ainsi, Iciar Bollain tire enfin le plein parti de son casting de choix et nous offre un spectacle qui, à mes yeux, tient aussi bien la route d’un point de vue formel que tragique. La dernière demi-heure relève ainsi clairement le film et m’a fait sortir de là satisfait. A mon sens donc, étant donné mon niveau assez élevé d’exigence, je pense ne pas me tromper en vous disant que ce "Même la pluie" mérite au moins son petit détour...
Hélas cette dualité fondatrice tombe vite à plat. Le principe du film dans le film, pour attrayant qu’il puisse paraître, nécessite pour le coup deux traitements esthétiques qui permettent de différencier l’histoire principale et le tournage qui lui sert de toile de fond. Hormis les artifices logiques des costumes et des éléments de décor, les cadres et surtout la photographie convergent, provoquant une impression désagréable de flou et d’indifférenciation. Mais, pis encore, l’accumulation des clichés et des bons sentiments effraie : du comédien vedette grande gueule et ivrogne au producteur mesquin, à la rédemption aussi soudaine que risible, la réalisatrice du plus convaincant Rabia ne se débarrasse jamais ni des lieux communs ni des bons sentiments qui finissent par affadir le propos. Au-delà même de sa plate mise en scène, versant dans le pathos, en oblitérant les véritables enjeux pour les réduire à des vignettes folkloriques, Même la pluie se révèle une cruelle déception et une amère désillusion pour tout cinéphile digne de ce nom : ainsi l’art qu’il chérit et place au-dessus de tout serait devenu inapte à assumer sa fonction politique et sociale pour se cantonner à celle, autrement plus restrictive, du divertissement standardisé. A l’heure des embrassades finales, symptômes lénifiants d’une réconciliation hasardeuse, donc suspecte, le septième art ne tire décidément aucune épingle d’un jeu pipé et convenu. Dont on sauvera néanmoins, avec le double plaisir de son statut et de sa représentation à l’écran, le magnétique Carlos Aduviri.