Il fallait bien qu’Astérix et Obélix prennent les chemins de traverses suite au fiasco majeur de leurs participations aux jeux olympiques, un 3ème opus miteux qu’il est aisément qualifiable de navet. Les producteurs choisissent finalement de confier la réalisation et le scénario d’un quatrième opus à Laurent Tirard, homme plus terre à terre, plus professionnel qu’il n’y paraît, réalisateur notamment du Petit Nicolas. Très à cheval sur l’écriture du script, le réalisateur parvient finalement à résoudre tous ses problèmes, parvenant même à imposer son Astérix, Edouard Baer, aux producteurs, et à exporter le tournage en Irlande ou encore en Hongrie. Le cinéaste prend qui plus est les libertés de développé en un seul film deux bandes dessinées et de se questionner sur la relation intrinsèque, quasi homosexuel des deux héros. Finalement, Uderzo et autres lui accorde sa bénédiction à un opus plutôt décalé.
Oui, c’est vers l’île de Bretagne que se dirigent cette fois nos héros gaulois, chez les Britishs, alors que César et son armée son sur le point de conquérir l’île et de destitué la reine de son pouvoir. Les bretons, comme on les appelle, demande l’aide des irréductibles afin que leur soit livrée la fameuse potion magique. Astérix ici fleur bleue, doucereux et Obélix, fidèle aux précédents films, se rendent en terre anglaise accompagnés du jeune Goudurix, le neveu du boss du village, qu’ils doivent former à la vie d’homme. L’Angleterre de Laurent Tirard, post JC, est déjà celle du Rock Punk, de la bouffe fadasse, de la sophistication, mais pas encore celle du thé, que le script amène habilement, accompagnant l’exilé hindou, là encore un thème de société britannique. Tirard s’avère finalement très habile pour les détails scénaristique, même si par d’autres aspects, sont films peut parfois être dénaturant.
Le réalisateur prend toutes les libertés, avec les décors, les personnages et les dialogues. Si certains des personnages sont géniaux, Obélix, Astérix ou encore Miss McIntosh, voire Même Guillaume Gailienne, d’autres sont nettement plus dispensable, le jeune Vincent Lacoste en tête, tête à claque étant un nom qui lui va comme un gant, jeune adolescent blasé qu’il est ici. Oui, Tirard profite de l’occasion d’un quatrième Astérix pour moderniser le casting de la franchise à l’aide d’acteurs jeunes qui montent, Lacoste, Galienne, Le Bon, tout en gardant les indécrottables interprètes que sont Depardieu, Lemercier ou encore Deneuve. Bref, le mélange des générations, des cultures est relativement adapté à un film qui démontre justement, le choc des cultures.
Une quatrième tasse de potion magique qui n’est certes pas imbuvable mais qui laisse tout de même relativement indifférent face à son ton nouveau, ses malices et ses clins d’œil à une culture britannique d’aujourd’hui sans tenir compte de celle d’antan. Malgré ses efforts pour intégrer les normands dans l’histoire, l’on en comprend pas très bien la démarche de Tirard, si ce n’est de donner l’occasion à un certain Dany Boon de faire le pitre un casque à cornes sur la tête. Du bon et du mauvais, en somme, alors que l’on rit finalement assez peu devant un film qui aurait mérité d’être plus solide. Finalement, Jules César n’est jamais bien interprété dans Astérix, et l’infecte Luchini n’améliore pas les choses. Oui, c’est mon opinion. Ne peut-on pas se passer de ce gaillard?? 08/20