Après la claque Pour Elle, Cavayé revient avec un synopsis où la base de départ est la même (la femme du héros est en danger) et où celui-ci va se dépasser pour la sauver. Sauf que le traitement s’avère différent, bien plus orienté vers l’action. C’est simple, A Bout Portant correspond au 20 dernières minutes de Pour Elle, mais étalées sur 1h20. Le film est extrêmement court, 75 minutes en enlevant le générique, mais il est d’une densité incroyable. Pour son 2ème film, Cavayé nous ressert une 2ème claque, comme ca, normal. La recette est simple, mais elle d’une efficacité renversante, et que ce soit en France ou aux Etats-Unis, on a rarement l’occasion d’assister a des thrillers aussi haletants. Les temps morts sont inexistants, il n’y a pas le temps de souffler, le spectateur est happé dans le récit dés le début, et il n’en ressortira qu’à la fin. La force de Cavayé tout d’abord, c’est le traitement qu’il donne à ses films. Il n’hésite pas à faire un film très court mais pour y livrer 90% d’action. Il n’hésite pas à prendre un scénario de départ déjà vu et revu (le pauvre mec qui doit sauver sa famille mais qui doit aussi faire face a la police), mais pour le mettre au service d’un récit à couper le souffle. Le synopsis peut sembler convenu, mais l’exécution est brillante, et à partir de là, difficile de faire la fine bouche. L’œuvre de Cavayé a un vrai scénario, des rebondissements, et une mise en scène extrêmement efficace. Le réalisateur fait de certaines scènes des réussites totales : on pourra citer l’excellente poursuite dans le métro parisien (et parfaitement lisible, sisi), où encore l’incroyable séquence finale au commissariat, où la tension atteint un niveau rare. Et il est amusant de voir ce film après avoir vu Taken. Le concept de départ est le même, mais pourtant, le film de Cavayé ne passe pas par des réseaux de prostitution, et ne se noie pas dans les clichés et les scènes beaufs (non Gilles Lellouche ne fera pas de doigt d’honneur en voiture à un policier). Bref, avec ce 2ème film, porté a bout de bras par des acteurs impec (Lellouche, Zem en mode badass, Lanvin en mode ultra badass), Cavayé confirme sa maîtrise du genre, et montre que le cinéma d’action français a peut-être de beaux jours devant lui.