C’est un conte. Un conte d’aujourd’hui, aussi intemporel cependant que ceux de notre enfance. C’est un conte moderne, cruel, âpre et glacé.
Ree, 17 ans, parvient seule à subvenir au besoin de sa famille (une mère malade qui ne guérira pas, un frère et une sœur, trop jeune encore). Mais le jour où son père hypothèque la maison familiale pour payer sa sortie de prison et disparaît sans laisser de traces, Ree n’à d’autre choix que de partir à sa recherche, dans cette région, perdue et dévastée des Orzaks, forêts du Mississippi.
Comme dans un conte, une véritable quête, à travers un monde sans âge (visiblement contemporain, mais sans date exacte) et sans emplacement précis (pas un lieu n’est nommé).
Comme dans un conte, c’est un pays étrange et effrayant, avec ses paysages déchirés (on pense au formidable La Route de John Hillcoat, sorti en 2009).
Comme dans un conte, on trouve des ennemis à combattre : un ogre, des sorcières. Et pour tout prince charmant, un vieil ours solitaire et blessé. Comme dans un conte, il y a une princesse, en guenille cette fois : la jeune Jennifer Lawrence, au visage encore tendre de jeune fille, mais au regard dur et enragé de guerrière. Elle est émouvante et magnifique, dans ce rôle ô combien difficile.
Comme dans un conte, la cruauté est partout présente, celle de l’homme plus que celle de la Nature. Comme dans un conte, l’amour triomphe et la magie surgit, dans un rire d’enfant ou un accord de banjo.