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tarmokeuf
8 abonnés
106 critiques
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5,0
Publiée le 5 mai 2011
L'étoile filante de ce début d'année 2011. Un scénario impeccable, une photo oppressante, une tension permanente, un casting de "tronches" d'enfer, et le regard extraordinaire de Jennifer Lawrence, une jeune actrice bouleversante dont on a pas fini de parler : bref, un chef-d'oeuvre. Je l'ai vu il y a deux mois et il me trotte toujours dans le crâne, c'est dire.
Ce film m’a fait penser pour certains aspects à « Frozen River » : rudesse du climat, notion de territoire, rugosité des êtres, autre vision des Etats-Unis.
Jeune fille courage, Ree découvre que son père a utilisé leur maison comme caution pour être libéré, et qu’elle va perdre cet endroit avec sa mère et ses deux jeunes frères et sœurs car il a pris la fuite. Elle va alors tout tenter pour le retrouver.
Ce film nous place au cœur de l’hiver (que le titre est beau) dans des paysages et lieux souvent très glauques, mais réussit à nous faire contempler une beauté incroyable, dans la lumière filtrant d’un rideau, à travers les arbres, dans les cheveux de la jeune actrice, et même au cœur de la violence.
Jennifer Lawrence nous laisse d’ailleurs sans voix tant elle colle au rôle. La scène au cours de laquelle elle implore – en vain – sa mère de lui venir en aide est pour moi l’un des plus beaux moments du film, l’un des plus révélateurs aussi. Certains climats forgent des êtres uniques, et c’est une belle prouesse que de parvenir à nous le montrer, et à nous émouvoir autant. Les enfants aussi sont criants de naturel. Enfin, le visage taillé à la serpe d’un John Hawkes ravagé par ces drogues dont on tait trop souvent le nom est très bien choisi.
Voilà pour moi un digne représentant de ce que le vrai et beau cinéma américain a à nous offrir. Beau et dur comme un morceau de glace translucide qu’on tient pour regarder au soleil et qui nous coupe les doigts.
D'autres critiques sur mon blog: http://clairedanslessallesobscures.blogs.allocine.fr/
Winter's Bone débute sur un mauvais buzz: sa bande annonce. Car elle est l'inverse même du film: elle est rythmé, a un montage rapide et dispose d'une bande original noir et entrainante. Aussi louable soit-il, ce long-métrage a autant de défaut que de qualité. Les acteurs sont tous bonnement exceptionnelle, le cadrage est inspiré et certaines scènes sont très forte ( le répêchage du corps de Jesup dans la rivière.). Néammoins, le spectateur est aussi perdu que Ree Dolly face aux évènements qui défilent devant lui. Et encore une fois, en voulant joué la carte de la subtilité et du non-dits, le film passe à côté de nombreux thèmes: le code entre gang, le traffic de drogue, le déni de souffrance de la mère de Ree, la force du lien fraternel et j'en passe ! Cependant, le réalisme du film quasi-documentaire justifie certainementles nominations aux oscars. Déçu quand même...
J'attendais beaucoup de ce film mais il n'a pas été à la hauteur de mes espérances. Le film a le mérite de nous montrer une face cachée des Etats-Unis, rarement portée à l'écran. Le climat froid, hivernal, permet de renforcer l'aspect parfois glauque et noir du film et ça pose l'ambiance parfaitement d'un bout à l'autre du film. Cependant, j'ai trouvé le récit très maladroit, pas très convaincant. Sur un tel thème, il y avait de quoi proposer un film plus fort. Ici, on a du mal à compatir pour les personnages car les enjeux, s'ils sont très clairs, ne se voient pas beaucoup à travers les personnages. Je crois surtout que Jennifer Lawrence est un peu trop fade à mon goût, pas très expressive sauf éventuellement sur la fin. Je ne comprends pas, d'ailleurs, l'engouement excessif apporté à cette actrice qui, pour moi, n'a rien d'une "future grande" comme j'ai pu le lire souvent. L'avenir le dira... Bref, j'ai largement préféré, par exemple, le rôle de John Hawkes. Même Garret Dillahunt et Dale Dickey, avec leurs rôles pourtant très secondaires, percent mieux l'écran que le personnage principal. Bref, en plus de ça le film est relativement mou et n'a pas réussi à m'émouvoir un seul instant (sauf sur la barque qui est l'excellente scène du film), alors que le sujet est très dur. Mis à part tout ça, le film se regarde gentiment, malgré les longueurs.
Cela fait bien longtemps maintenant que le cinéma indépendant américain est devenu moribond. L'époque des petites productions ambitieuses et intellectuelles est révolue, récupérées par les grands studios. Quelle surprise à la vision de "Winter's bone" de s'apercevoir que ce cinéma là n'est pas tout à fait mort. Pour sauver sa famille de l'expropriation, Ree doit retrouver son père ou plutôt prouver que celui-ci est mort. Son enquête réveille une communauté repliée sur elle-même et qui n'aime pas lever les secrets. Le plus surprenant dans ce film, c'est qu'il se déroule dans un milieu que le cinéma US ne montre jamais. Une Amérique perdue dans une province sèche, froide, désespérante. C'est presque du cinéma social, à la façon des frères d'Ardennes. Au milieu de cette campagne oubliée, il y a ce personnage fort qu'est Ree. En constante lutte: pour nourrir ses frères et sœur, pour chauffer la maison, pour soulager sa mère, pour sauver sa famille... Un combat permanent et dur, qui ne semble jamais l'affaiblir, alors que l'on sait qu'il s'agit d'une réaction pour survivre et que la douleur est bien là. Encore une fois, on pense au cinéma des frères d'Ardennes et notamment à leur héroïne "Rosetta". Des personnages forts merveilleusement interprétés. Un film très important dans le paysage cinématographique américain contemporain.
J'ai bien peur de me retrouver dans la minorité de personnes qui n'a pas aimé ce film. Après avoir lu quelques critiques, j'en attendais beaucoup. J'ai été déçu. La tension, le suspense annoncé a été, pour moi, inexistant. Je me suis ennuyé de A à Z. Beaucoup de mal à rentrer dans ce film, on aimerait que les choses s’accélèrent, qu'il se passe quelque chose, qu'on sache. Mais rien ne se passe, ou du moins on nous le cache. On se surprend alors à attendre la fin avec impatience, puis quand elle arrive, on n'est pas surpris. Elle est dans le même goût que le reste du film : frustrante. Certaines scènes sont assez durs à regarder, comme celle de la barque (à moins que je ne sois un grand sensible). Alors pourquoi deux étoiles me direz-vous ? Pour les acteurs. Tout bonnement parfaits.
J'ai vraiment passé un agréable moment en regardant ce film. Il était très bien ficelé. On sent l'adulte qu'elle doit être avec une adolescence difficile !
Film très sombre et réaliste avec des personnages attachants. J'avais déjà entendu parlé de la Méthamphétamine qui touchait les villages des Etats-Unis où les producteurs étaient des gens normaux qui voulaient juste subvenir à leurs besoins, ni plus ni moins. Ce film retranscrit très bien leur solitude et leur difficulté. Cependant ce film très dur pousse la réflexion encore plus loin quand tout un collectif familial, patriarcal se dresse contre une famille en difficulté qui ne cherche qu'à survivre. Le bonheur, l'argent, la famille sont les maîtres mots de ce grand film. Oublié donc les notions d'honneurs, de fierté, de vérité tout ce qui compte c'est la survie.
Un film ambivalent. D'abord car on l'oublie dès qu'on l'a vu, ce qui n'est jamais bon signe... Ensuite car le réalisateur nous plonge dans un monde de misère sans concession : perdu au milieu du Missouri, dans des maisons bordéliques et sales, avec des gens quasiment tous moches (les pauvres ne peuvent donc pas être beaux ??? C'est absurde), dans la lumière froide de l'hiver, le tout accentué par l'effacement des teintes par le chef op (résultat : tout est marron tout le temps. N'y a-t-il pas de couleur dans le Missouri ???). Le film est tout de même un peu sauvé par son traitement proche du conte : avec une jeune héroïne qui doit affronter toute sorte de personnages, retrouver son père (comme une clé au fond d'un coffre, qui est elle-même au fond d'un étang, etc.). Et malgré la laideur et le marron, on voit une autre image de l'Amérique : celle des états ruraux où les autorités publiques semblent totalement absentes ou du moins impuissantes.
Cinq étoiles sans problèmes, sur la forme et sur le fond. J'ai du mal à trouver quelques défauts à signaler. Peut-être quelques mimiques excessives par-ci par là. Sinon, c'est un simple chef d'oeuvre.
Un film qui monte crescendo dans l'horreur. La réalisatrice ne dit pas tout, laisse deviner, appelle à l'intelligence du spectateur. la jeune actrice brille par son talent, la crédébilité est parfois limite mais l'ensemble est plaqué, froid, terrifiant et réussi.
Dans une sorte de bureau de recrutement aménagée dans un lycée, la jeune Ree Dolly parle avec un militaire. Elle désire s'engager pour toucher la prime qui pourrait assurer à sa famille un meilleur niveau de vie. Car à 17 ans, Ree s'occupe seule de sa mère malade, de son jeune frère et de sa jeune sœur et ce n'est pas facile tous les jours, ça l'est encore moins quand la maison menace d'être saisie si elle ne retrouve pas son père, sûrement mort quelque part dans ces froides forêts du Missouri. Et ce n'est pas faute d'avoir cherché. Ree et son caractère bien trempé sont allés de bicoques en bicoques parcourir cette région perdue remplie de rednecks afin de tenter de retrouver Jessup, ce père trempé dans des sales affaires avec de la drogue. Mais en chemin, Ree n'aura trouvé que des ennuis, se faisant même passer à tabac, et elle aura aussi trouvé un peu d'affection auprès d'un oncle drogué et imprévisible, magnifiquement interprété par John Hawkes, toujours sur la corde raide jusque dans une superbe scène de confrontation nocturne avec le policier local. Finalement, Ree suit les conseils bien avisés du militaire et retourne s'occuper de sa famille qui a besoin d'elle. Winter's Bone repose sur une intrigue simple mais efficace prônant des valeurs montrées peu subtilement comme l'importance de s'occuper de sa famille (même l'oncle a compris à la fin en apportant des poussins aux enfants). Le film est au mieux quand il dépeint la quête de Ree incarnée tout en justesse par Jennifer Lawrence dans cette Amérique profonde où mêmes les jeunes filles sont tabassées et où elles vont chercher les mains du cadavre de leur père reposant au fond de l'eau pour sauver leur famille. La mise en scène froide de Debra Granik sert bien son propos même si un côté moins réaliste aurait été le bienvenu afin d'appuyer l'absurde quête de Ree qui ne ramènera que les mains de son père tandis que son oncle ira se charger de manière implicite de venger son frère, assassiné on ne sait pourquoi et que nous, on quittera cet univers avec mélancolie à la fois déprimé par tant de grisaille mais rassuré de ne pas connaître les mêmes ennuis que Ree.