Film indépendant, loin des blockbusters, films à effets spéciaux et films glamour, Winter's bone marque par sa noirceur, sa dureté. Une image de l'Amérique profonde, celle des oubliés, des campagnes, des forêts, des États non branchés, sans doute celle dont parle un certain politique, sensé les représenter et porter leur voix, et qui n'ont pour certains à peine plus que l'espoir. La misère humaine, sociale, intellectuelle, affective, familiale, le tout baignant dans les innombrables petits trafics ou combines et le sordide pour subsister. A cet égard le film est violent, remuant et la jeune fille qui se débat au milieu de cette crasse, de tout cela pour retrouver son père, est une combattante, ,admirablement interprétée par Jennifer Lawrence, poignante, désespérée, mais mue par la force de ce désespoir, et la colère de l'indifférence de ce monde qui l'entoure. Un film qui repose sur ces 2 piliers, ce monde dur, violent, pauvre, miséreux, glauque, et la performance et le charisme de Jennifer Lawrence. Pour le reste, il ne se passe pas grand chose sinon une chronique sociale bien appuyée, sans doute caricaturée à l'extrême pour en être que plus marquante bien que l'on sente la réalité pas si éloignée et crédible. Cela fait un film qui dans un premier temps est prenant, touchant, baignant dans une atmosphère glauque, mais qui finit par être répétitif, lent, lassant, et sans grand intérêt au niveau de l'histoire qui traîne en longueur et s'enlise jusqu'au dénouement, forcément dur, choquant, en cohérence avec le ton du film. Le film en lui même est donc intéressant sans être génial, reste la performance hors norme de la jeune Jennifer Lawrence, devenue depuis l'immense actrice et star que l'on connaît, le talent à l'état brut, une de ces actrices comme il en existe une par décennie. Rien que pour cela il faut voir Winter's bone.