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Un visiteur
2,5
Publiée le 16 mars 2011
Par une série de hasards, "Woyzeck" est le premier film d'Herzog que je vois, et j'avoue être... décontenancé. Ce film n'est pas mauvais, mais il est tout de même bien hermétique, et semble durer au moins le double de son heure et quart annoncée sur la boîte du DVD. Je ne pense pas que le film soit au final si mémorable que ça en lui-même, mais il y a quand même un truc énorme là-dedans : la performance de Klaus Kinski, tout simplement hallucinante. Pour avoir lu quelques anecdotes de ses relations avec Herzog, nulle doute que le climat du tournage devait être propice à un jeu aussi violent, tourmenté, radical. A voir, par curiosité...
L’adaptation de Büchner souffre d’une réalisation banale, basique, trop empêtrée de formes littéraires et théâtrales. Elle ne prend vraiment de l’envergure qu’avec la scène du meurtre, qui a une grâce stylisée presque chorégraphique, et où l’interprétation de Klaus Kinski touche au génie, et avec le final, étrange, ironique et apaisé. Reste que même avec ses défauts, le film ne gâche pas l’émotion de la découverte du classique dramatique, de l’histoire poignante et profonde d’un homme subissant toutes les dépersonnalisations (portant l’uniforme du simple troufion et avec des interlocuteurs s’abstenant de s’adresser à lui à la deuxième personne) , et malade de jalousie jusqu’au crime (qu‘on peut voir comme une forme de suicide). Pas dans les plus grands Herzog, mais pas négligeable pour autant.
Le moins bon des films d'Herzog avec Kinski à mon goût mais pas non plus un film mineur. L'esprit des films de Herzog est là, avec un traitement approfondie du comportement humain et notamment du comportement des personnes considérées socialement normales face à des individus singuliers comme Woyzeck. Le cadre apuré et la linéarité de la narration répond bien à la filmographie de Herzog mais ce film se focalise surtout sur 2 personnages et n'a pas la splendeur visuelle habituelle des films du bavarois dans son style contemplatif ou pictural. Kinski est en revanche exemplaire.
Il n'est pas aisé de critiquer Woyzeck comme on critiquerait une autre production de Werner Herzog. En effet, ce film s'apparente davantage à un essai cinématographique qu'à autre chose. Le héros mythique de Büchner se retrouve dans la personnalité incroyable de Klaus Kinski, mais l'alchimie ne prend pas. Kinski, acteur au visage glacial qui joue toujours dans des rôles d'homme sans vergogne. Là, rien de tout ça, il n'est qu'un pauvre soldat abusé par un ignoble médecin qui le contraint à se nourrir uniquement de pois, un insupportable commandant qui l'exténue un peu plus chaque jour et par une femme qui, manifestement, ne l'aime plus. Peu à peu, ce brave soldat sombre dans la folie et finira par tuer ce qu'il avait de plus cher au monde. Ce barbier tourmenté finira par tomber sous le coup de ses hallucinations...
Je mets 2 étoiles car j'ai été un peu déçus par ce film, les transitions entre les scènes sont un peu lourdes, l'air des musiciens dans la taverne est affreux et la scène du crime à un peu mal vieillie. Mais il reste quand même une ambiance malsaine propre à Herzog qui fait l'originalité de ses films et un Kinski grandiose.
Certainement pas le film le plus connu de Werner Herzog, "Woyzeck" offre néanmoins des retrouvailles avec le plus flippant des acteurs Allemands, j'ai nommé Klaus Kinski. Réalisé en 1979, il met en scène un fait divers (ou plutôt, si je ne m'abuse, une invention de fait divers) situé chez nos cousins les Germains voici un bon siècle. Soldat au bout du rouleau, Woyzeck (d'où le titre du long-métrage) vit dans un entourage au climat peu sain et rassurant : son enfant est illégitime, né de la grossesse d'une fille de joie comme on disait à l'époque dont les frasques (et ce malgré une indéniable bonté intérieure) ne vont pas tarder à lui faire franchir la ligne rouge ; son médecin pratique sur lui des expériences psychologiques traumatisantes ; la pression sociale est omniprésente, le tout sur un léger fond d'antisémitisme et de détestation des peuples Tziganes (allusions légères mais sans équivoques)... Bref, rien de bien joyeux ! De ce petit monde appartenant au passé, Herzog a tiré une reconstitution effrayante bien que théâtrale et peu convaincante dans l'utilisation des décors comme de l'espace à disposition. Le travail sur le champ et l'usage du cadre qui va avec semblent distants à l'excès, jusqu'à devenir statiques et froids. Le chemin vers la folie est convenu, les dialogues trop explicatifs ; bref, cet essai peut légitimement nous sembler relativement caricatural malgré un intérêt certain aussi bien pour la dramaturgie de l'intrigue que pour l'élaboration des caractères des différents protagonistes, dans l'ensemble fouillés. "Woyzeck" n'est pas spécialement mauvais ; pourtant, il ne possède pas d'émotion palpable et ne semble véritablement sortir du lot que lors les séquences mettant en scène notre chère prostituée (eh oui, même si on ne voit rien et d'ailleurs c'est tant mieux, nananère !). Alors on avance tranquillement jusqu'au générique, sans s'ennuyer ni se passionner, un peu tristement, déçus probablement par un potentiel clairement sous-exploité.
Même s'il ne s'agit pas du meilleur film de Werner Herzog, Woyzeck permet à Klaus Kinski de nous offrir l'un de ses meilleurs rôles. L'acteur apparaît ici touchant et étonnamment fragile, à la différence d'Aguirre ou de Fitzcarraldo. Woyzeck n'est pas un surhomme, c'est un être simple plein de rigueur et de bonne volonté, en proie à une crise existentielle confinant à la folie. Sa redoutable déchéance mentale est quelque peu similaire à celle du personnage principal de Signes de Vie ( le premier film d'Herzog ) : en effet, les deux films montrent un être équilibré en apparence, qui sombre peu à peu dans la folie en raison du monde impitoyable qui l'entoure ( la cruauté tacite de la femme dans Woyzeck, la guerre et l'inactivité dans Signes de Vie...). On est une nouvelle fois frappé par la beauté des images du film de Werner Herzog ( la scène du café par exemple, dans laquelle Woyzeck rumine ). Woyzeck est donc un très bon film ainsi que l'un des meilleurs rôles de Klaus Kinski. Musique magnifique. A voir absolument ( en VO de préférence ).
Kinski est ici extraordinaire en mari trompé qui va sombrer dans la folie,mais le coté théâtre filmé nuit beaucoup au film.Eva Mates est une actrice merveilleuse qu'il est agréable de découvrir.
Nouvelle collaboration avec Kinski, plus concluante que sur Aguirre, la colère de Dieu malgré le gouffre qui sépare les 2 films en terme d'ambitions. Le talent et la démence de l'acteur sont bien mieux exploitées. Woyzeck est un soldat simplet, marginal mais philosophe qui va servir de cobaye aux expérimentations nutritionnelles du toubib de la garnison. Il sombre peu à peu dans la folie et va devenir dangereux pour son entourage. Quelques pointes d'humour acerbe donne du piquant à un récit linéaire et prévisible. Kinski est très bon mais la mise en scène est toujours désespérément plate. Un petit film intriguant.