Le nom de Sarah Polley, la réalisatrice de Take this Waltz ne vous dit rien? Rassurez-vous, rien de bien grave. Oui, s’il s’agit de tourner en rond jusqu’aux tréfonds de l’inutilité, adressez-vous donc à la dame, metteuse en scène de romance à la guimauve passée de date qui illustre ici son imprécision, son manque d’idée et sa futile vision de la vie en couple. Déjà peu adepte de la Romcom américaine, j’espérais entrevoir en un film dit plus sérieux, traitant du mariage, du couple, un mélange audacieux de sentiments humains, de cinéma indépendant et d’idées novatrices quand aux aboutissements d’une relation entre un homme et une femme. Rien de cela ici, si ce n’est des personnages loufoques et franchement désespérants.
Quelque part au Canada, sans doute à Toronto, mais peu importe, une femme mariée fait la connaissance, de retour de voyage, de son charmant voisin. Sa vie bascule, toute amoureuse qu’elle tombe du bellâtre d’en face, un sportif tout beau tout rasé, écolo de son état, tireur de pouce-pouce et subtilement niais. Ne voulant pas blesser son mari, rigolo travailleur à domicile et écrivain de livre de recette marginal, la belle tente d’esquiver son problème, jusqu’à plus soif et jusqu’à la rupture. Un film traitant d’adultère, du doute d’autrui, casé bien au chaud, lorsque un coup de foudre inattendu vient semer la zizanie, en somme, un film profondément inutile et pour adepte du pauvre cinéma qui dépeint le couple comme une prison.
Ennuyeux, mais pas que, oui parce qu’aussi soporifique, Take this Waltz parvient tout de même à démontrer que de talentueux comédien tels Michelle Williams peuvent se planter royalement dans des rôles d’académisme de pacotie ou il s’agira de larmoyer deux heures durant en jouant les débiles ou les psychologiquement incernables. La relation entre le mari et la femme tient déjà du labeur, Seth Rogen n’étant d’ailleurs absolument pas fait pour ça, imaginez donc quand la femme, insupportable, tombe amoureuse du voisin, minet peintre et sportif. Bref, un menu sans surprises concocté pour la poubelle.
Finalement, si Sarah Polley tente de donner un peu de rythme à cette romance à l’eau de rose vaseuse en incluant quelques personnages secondaires, Sarah Silverman en tête, elle ne fait qu’alourdir un fardeau déjà insupportablement pesant. Un film rudement ennuyeux, trop peu intéressant. En gros un film à ne pas voir, pour ne pas perdre son temps, pour ne pas s’énerver et pour ne pas s’enquérir de faux aprioris sur son prochain, bien malheureusement décrit ici. 02/20