Un film d’horreur ! « Présumé coupable » n’est pourtant pas un film de genre fantastique, épouvante, horreur et pourtant ce qu’ont vécu les prétendus accusés et plus précisément Maricaux, personnage réel interprété par Philippe Torreton, est une histoire horrible, épouvantable ! Le film doit être en dessous de l’horreur vécue des prétendus accusés. Non seulement, ils ont été accusés abusivement, arbitrairement, mais la justice participe à cette horreur. L’horreur de cette situation c’est qu’elle est vraie ! Une histoire récente juste derrière nous. Nous tous ne sommes pas à l’abris d’une dénonciation imaginaire et la justice contribuerait à nous enfoncer ! La France, pays des droits de l’Homme, donneuse de leçons peut se comporter comme un affreux pays totalitaire. « Présumé coupable » dénonce une faille de l’appareil judiciaire. Et cette faille n’a pas la taille d’une fermeture éclaire d’un simple pantalon, elle est béante, un canyon ! Pour en sortir, il faut au moins quatre ans ; quatre longues années de misère psychologique. Le pis : les principaux protagonistes, les véritables monstres finissent par avouer en plein tribunal les noms des coupables et exonèrent les prétendus accusés et les magistrats ne lèvent pas le petit doigt devant ces aveux qui à eux seuls pourraient balayer d’un seul trait l’erreur judiciaire. Pis : « des gens doivent prendre leur train, la séance est reportée au lendemain » et pis : les prétendus accusés seront quand même condamnés parce qu’un procureur veut sauver la face en trouvant une justification à ce procès ! On connaît tous l’issue. « Présumé coupable » est un film amer et précieux. Le réalisateur suit pas à pas, caméra sur l’épaule parfois Marécaux, celui qui a écrit son histoire. On suit l’enfer des accusés que l’on imagine par l’enfer personnel de Maricaux. On ne le lâche pas. Comme lui, nous sommes plongés et dans le doute, et dans l’incompréhension et dans l’horreur de sa situation. Malgré l’issue que l’on connaît, je suis resté scotché par son parcours épouvantable. J’ai détesté le juge Burgaud, son incompétence et tous les magistrats dans l’arène ! Après un film pareil, comment faire confiance à la justice. Il y a peu, un homme est ressorti après sept ans passés pour rien ! Les dégâts psychologiques des prétendus accusés doivent être considérables et difficiles à réparer selon certains. Un film utile pour la mémoire et indispensable. Un film qui a l’avantage de nous faire oublier la belle prestation de Philippe Torreton, et ça c’est fort. Connaissant l’engagement de l’acteur, je suppose qu’il ne se formalisera pas de savoir que sa prestation passe après le sujet du film. Pour autant, je ne l’oublie pas. Sa prestation est liée étroitement à la réalisation , au sujet même du film.