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chrischambers86
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4,0
Publiée le 25 octobre 2012
A certaines èpoques, la corruption a du succès et la carrière à son prix! C'est le second volet de la trilogie allemande (« Le secret de Veronika Voss », restant le meilleur des trois) de l'immense R.W Fassbinder et comme "Le mariage de Maria Braun" et "Lili Marleen", Lola incarne pour Fassbinder un certain type de femme allemande de la guerre et de l'après-guerre! Mais Lola, contrairement à celles-là, est une femme qui n'existe qu'à travers les hommes! L'ascension de Lola, à l'èpoque où les dèbris du passè avaient ètè balayès, où l'avenir venait de commencer, donnent lui à une oeuvre soignèe et maîtrisèe! Actrice fassbinderienne par excellence, Barbara Sukowa est exceptionnelle dans un rôle qui lui va à merveille parce qu'elle en a vraiment saisi l'essence! Dans une lumière très kitsch, Fassbinder signe donc une satire sur le miracle èconomique haut en couleur et dèlicieusement mordante comme ce strip-tease de Lola / Sukowa qui a du rendre Gilda / Hayworth ècarlate de jalousie...
Deuxième volet de la trilogie allemande, donc épisode central et carrefour, Lola conte la lutte d’un honnête homme contre une assemblée de notables occupés à se remplir les poches dans une logique de libre entreprise capitaliste. Il relate aussi les amours difficiles de ce même homme, mûr et respectable, avec une femme plus jeune que lui, qui chante et se prostitue dans le principal cabaret bordel de la ville. La référence à L’Ange bleu et à Sternberg est évidente (jusque dans le prénom éponyme de l’héroïne) mais elle est sublimée par la recherche sur les couleurs de Fassbinder, superbe créateur d’images et de sons tout à la fois, qui fait resurgir à l’aide de rouges étincelants et de chansons magnifiquement interprétées par Lola, tout un univers vibrant de vie et d’humanité. La fin sera conforme aux principes sociaux dominants mais sans amertume ni drame, juste un soupçon de dérision humoristique que la dernière scène va pousser à son paroxysme dans un comique de répétition irrésistible. Satire sociale ou roman d’amour ? On ne sait plus au total lequel des deux versants l’emporte. Mais c’est en tout cas un magnifique film, témoignant de la culture cinématographique de Fassbinder et de son amour pour le cinéma et pour l’humanité.
Mouais, je crois que c'est ma première déception chez Fassbinder, alors c'est peut-être moi, mais je ne suis absolument pas rentré dans le film, j'ai regardé tout ça d'un oeil très extérieur à tout ça. Enfin comme toujours chez Fassbinder c'est visuellement magnifique et je dois dire que j'ai bien aimé les scènes avec Lola, lorsqu'elle chante, danse, se trémousse, se dandine pour aguicher le chaland... Mais après tout le reste qui concerne le barbu et les moustachu, ça dit sans doute des choses sur l'Allemagne ou que sais-je mais ça ne m'intéresse pas, du moins pas comme c'est fait là.
Si j'ai tenu jusqu'au bout du film c'est vraiment grâce au personnage de Lola et à la photographie. Après on a quelques scènes sympathiques comme la scène du baise-main (et on ne m'ôtera pas de la tête que c'est une tragédie d'avoir perdu cette marque de courtoisie et de respect envers une gente dame).
Mais finalement je n'ai pas grand chose à dire de ce film que j'oublierai sans doute assez vite, sans doute car c'est un peu trop le bordel, que toutes les scènes ne sont pas très utiles, qu'on a parfois des personnages qui semblent sortir un peu de nulle part, je ne capte pas trop à quoi ils servent et je pense que Fassbinder m'a perdu. Surtout que le film est plutôt long et assez bavard.
Bref déçu, mais ça ne m'empêchera sans doute pas d'en voir encore d'autres.
Film où il ne se passe pas grand chose mais difficile à suivre tant on s'ennuie. Sans compter que les mâles sont des vieux monsieurs qui n'arrivent à avoir de libido qu'auprès de prostituées et les femmes sont au service de ces messieurs, soumises. Bof et beauf sur toute la ligne 2/5
R W Fassbinder héritier de Douglas Sirk (qui avait lui aussi des origines allemandes) ? Les deux hommes ont un gout pour le mélodrame et la satire sociale. L'écrin du film est magnifique avec des lumières et des cadres particulièrement soignés. On pense aussi à la Lola de Marlène Dietrich auquel les scènes de cabaret font allusion. Les chansons sont réussis possédant une fraicheur et une joie singulière Mais à l'intérieur de ce cadre magnifique, c'est le vice et la vertu qui se rencontrent, les élans du coeur et la magouille dans ce portrait pessimiste de la nature humaine. Compromissions et arrangements sont traqués par la caméra de Fassbinder
La satire sociale est très fassbinderienne, sans nuance, et ce pourrait être là une des limites du film. Les hommes sont tous libidineux, amoureux mais surtout machos et les notables sont prêts tous à s'en mettre plein les poches, on est dix ans après la fin de la guerre, en pleine reconstruction. L'argent coule à flots, d'ailleurs, et même les opposants, épris de Bakounine sont corruptibles. Les femmes mariées sont soumises, et ce portrait apparaitra méprisant avec les yeux de metoo, alors qu' il est essentiellement daté. Au milieu de cette gangrène vit une belle fleur, Sukowa domine ses sujets, fait craquer les pantalons, mais ici le sexe est aseptisé et très codé. On est dans le bordel bourgeois de l'époque, pas la boite échangiste de Californie des années 90. La belle Lola fait des clins d 'œil cinématographiques à Gilda, mais aussi à Lola lola (de l'ange bleu). Fassbinder travaille beaucoup les éclairages, et souligne certaines zones de couleurs différentes, tels les yeux de Von Bohm, par exemple. Pas de surprise, mais une ambiance attachante malgré les péchés mignons des protagonistes. TV - janvier 22
C'est difficile de se plonger entièrement dans ce film j'ai trouvé. C'est une critique sociale de la bourgeoisie d'une petite ville allemande. Cela me rappelle un peu les films de C. Chabrol d'un certain coté. Il faudrait revoir ce film pour se faire une meilleure idée, voire avoir une meilleure grille de lecture.
Alors, quelle petite perle va cette fois nous avoir réalisé Fassbinder ? Continuera-t-il de s'éloigner de ses graveleux débuts ou bien dira-t-il non à l'américanisation de son style ? Et bien, c'est en fait une étude franche et qui ne tranche pas sur la vie d'une Ville. C'en est même troublant de voir à quel point le film se détache de sa composante géographique pour se concentrer sur sa représentation des vices d'une municipalité. Il y a de bons acteurs, ce qui est très positif pour quelqu'un qui traîne derrière lui le boulet d'interprètes recyclés et plus que pauvres. Et s'il peut déplaire à certains esprits que le scénario ne juge pas bon d'explorer des pistes qui auraient été favorablement révélatrices, on ne peut qu'apprécier l'intrigue morale et réaliste qui ne fait de cadeau ni ne punit personne.
L'intérêt du second volet de la trilogie Allemande de Fassbinder ne provient pas tellement de sa forme mais plutôt de son fond. Assez décorative et convenue, la mise en scène jongle pourtant avec aisance entre différentes couleurs, et n'hésite guère à mélanger (cela pourra évoquer un peu hâtivement "Vertigo") des tons pas forcément assimilables au premier abord tels que le rougeâtre et le verdâtre. Théâtrale, la réalisation ne densifie pas franchement un récit dont on aurait pu tirer quelque chose d'autrement plus passionnant : le rapport à la morale entre le pouvoir et l'argent dans une Allemagne occupée au lendemain de la guerre. Historiquement et sociologiquement, "Lola, une femme allemande" vaut le détour. Clairement. Sinon, le mythe de Marlene Dietrich dans "L'Ange Bleu" est habilement remis sur le devant de la scène et les interprètes font correctement leur boulot. Abordable pour le grand public, un bon film, idéal pour se plonger dans la filmographie de Fassbinder.
Le plus explicite des films de la trilogie allemande : une fable politique, la reconstitution du style mélodramatique flamboyant. Il manque malheureusement la subtilité, le mystère, , la force poétique des métaphores des deux autres films. Dans l'absolu, comparé au tout venant cinématographique, ça pourrait être un bon film, au regard du reste de la trilogie c'est décevant.
Deuxième volet de la trilogie allemande de Fassbinder, Lola demeure nettement moins bon que les deux autres films du cinéaste ( Le Mariage de Maria Braun et Le secret de Veronika Voss ). Non, je corrige: il m'a moins plu que les deux autres, car il faut reconnaître que le film ( datant de 1981 ) nous laisse sur de grands et beaux instants de grâce ( je pense notamment aux chansons du cabaret et à certains jeux d'éclairages, qui apporte une dimension quasiment surnaturel au film de Fassbinder ). Les dialogues sont comme d'habitude savoureux ( au tout début du film, lorsque l'un des personnages se morfond à dire que l'âme est triste et que les poèmes sont tristes parce qu'ils viennent de l'âme, quelle beauté! ) mais le scénario me semble moins attrayant et captivant que celui du Mariage de Maria Braun ( de plus, le personnage féminin qu'est Lola est plutôt en retrait par rapport aux deux personnages masculins qui se battent pour elle ). Cette histoire d'entrepreneur carpuleux ne m'a pas plus enjoué que cela...Dommage, car il est évident que Fassbinder a du talent.
Inoubliable qu'il serait quasi-criminel de laisser de coté: en effet comment ne pas être charmé par cette Lola, artiste incompris et presque autiste mais à l'immense talent révélant d'ailleurs encore davantage le ridicule sinon la puanteur de toute censure - et puis la justesse de l'allusion à Baudelaire... -, sinon de cette fausse forme d'art frelatée produite en effet par ces marchands de cannassons aux esprits étriqués et frustres, enfin le film est plein de ces actes gratuits digne des grands auteurs et nous éloignant bien loin de ces financiers vulgaires & trop pressés. Chef d'oeuvre absolu.
L’homme incorruptible était aussi un homme crédule, croyant à la pureté des sentiments. Ici la prise de conscience prend la forme d’une femme fatale. Lola. Celle qui incarnait pour l’un la femme facile, et pour l’autre la femme inaccessible. Mais Fassbinder fait tomber le masque et le film s’étoffe encore avec son charme inimitable des années 50.
Ce Fassbinder tardif est un drame politique désabusé qui lorgne du côté du mélo hyper stylisé. Baigné de lumières crues qui semblent révéler la nature des personnages, il témoigne de l'influence de Godard sur la cinématographie du réalisateur allemand, tout en annonçant Querelle et son emploi agressivement anti-naturaliste de la couleur. Lola s'inscrit toutefois aussi dans la continuité de la filmographie du cinéaste allemand, car il y règle ici, comme souvent, ses comptes avec l'Allemagne. C'est précisément la RFA d'après-guerre et son 'économie sociale de marché" qui est dénoncée ici comme corrompue, décadente, et dominée par une aristocratie politico-financère dégénérée - ici le maire, le spéculateur et, de façon plus ambiguë, Lola, la prostituée, qui hantent la maison close locale plutôt que leurs bureaux. Von Bohm incarne au contraire l'idéaliste perdu dans une société où la duplicité est la règle, mais son personnage, bien que positif, est d'une naïveté qui le rend un peu ridicule. Si la démonstration - pessimiste - est efficace, elle est cependant amenée un peu mécaniquement, et conclue de façon trop elliptique.