En 2009, Hosoda réitérait, avec « Summer Wars », une fable pour adolescent ambitieuse mais confuse ! Le pitch est assez simple : Nous sommes dans un futur proche, l'outil de communication dominant est un réseau social tentaculaire, véritable nouveau monde nommé « Oz », sur lequel ont été chargées les commandes d'une multitude de fonctions publiques et gouvernementales. Dans le monde réel, Kenji, un jeune étudiant doué en mathématique est invité par Natsuki, la jeune fille dont il amoureux, à un dîner de famille organisé pour l'anniversaire de sa vénérable grand-mère. Le réseau est attaqué tandis que Kenji séjourne dans la famille, c'est la panique au niveau mondial et seul Kenji, aidé par la famille de Natsuki, a une chance de vaincre le virus afin de rétablir l'équilibre de la plate-forme. Une histoire bidimensionnelle qui n'est pas sans évoquer celle de "War games", mi récit d'anticipation, mi fable familiale, au message ambigu : critique des réseaux sociaux qui envahissent nos vies? Ou louange de leur capacité à créer du lien ? Dans un cas comme dans l'autre, les arguments proposés sont aberrants : d'une part, nos réseaux sociaux sont loin d'être en mesure de déclencher une série de catastrophe à portée apocalyptique - on ne peut donc pas les critiquer sous prétexte qu'ils sont les potentiels coupables de la fin du monde, c'est une exagération plutôt saugrenue,... - et d'autre part, il y a peu de chance qu'une famille se retrouve épatée et figée devant les prouesses virtuelles d'un jeune no-life, au bord de l'épilepsie, se débattant sur un clavier, valorisant et validant ainsi le gamin dans son comportement furibard. Si cela devait arriver, je trouverais la chose plus sordide que kawaii! D'un point de vue technique, l'animation est semblable à celle que nous connaissons depuis « La traversée du temps », en moins soignée toutefois! On retrouve les mêmes adolescents filiformes et les décors sont toujours agréables au regard mais le monde d'Oz, sorte de matrice, théâtre de combats digne de DBZ, auquel on accède via son Gsm ou sa Ds, est un monde absurde, illogique, dont on ne comprend pas la nature... J'en viens à déplorer cet étrange mélange entre la fable familiale qui, finalement, aurait été agréable à suivre, et cette gigantesque bizarrerie incongrue de pseudo-SF qui nous est narrée autour du monde d'Oz.