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Un visiteur
5,0
Publiée le 30 mai 2012
Quand tu pars, tu laisses toujours quelque chose derrière toi. Et, pour l'instant, c'est nous. Nous. Fais ce qu'on te dis. Parle quand on te dira de parler. Et rien de plus, rien de moins. Tu ne vis pas que pour toi. Ne nous oublies pas. Ne nous déshonores pas. Va maintenant, et ne te retourne pas avant d'avoir accepté ce qui est notre vérité, notre code. Ne sois pas notre échec. Ne nous brises pas le cœur. Et un jour, tu comprendras.
L'intelligence du film est d'exposer les points de vue sans manichéisme, sans juger, mais en montrant tout le poids d'un système. Le scénario est parfois un peu trop démonstratif, mais l'interprétation est d'une formidable crédibilité.
Excellent film spoiler: qui montre jusqu'où peut aller une famille turque allemande pour laver son honneur parce que la fille aînée a quitté son mari. Hélas, cela existe dans la réalité.
Excellent! Ce film dénonce la barbarie religieuse qui est encore présente dans notre société. Ce film ne laisse pas indifférent. A voir et à refléchir!
Un film dur et même parfois insoutenable, d'une grande force émotionnelle, porté par une formidable actrice transcendée par son rôle, qui nous entraîne sur le combat d'une femme qui décide de braver tous les codes de sa religion pour s'émanciper et être enfin libre. Bravant le carcan de sa famille comme celui de toute sa communauté, elle fuit vers un monde d'indépendance interdit aux femmes et malgré tous les obstacles, tournera le dos dans une dernièreimage à son passé passéiste. Un film beau et profond !
Les critiques dithyrambiques n'ont sans doute qu'aperçu les titres "film allemand", "réalisatrice autrichienne", et histoire d'une femme "turque" afin de le consacrer comme il l'a été. Sibel Kekilli est, il est vrai, admirable. Le film bien tourné, le récit bien mené, les actrices et acteurs certainement bien dirigés. When we leave, à force de vouloir dénoncer, et malgré qu'il ressorte formidablement documenté, apparaît trop démonstratif: il appuie lourdement sur le bouton du pathos, comble du film authentique qui par excès de vouloir trop bien faire se voile d'une artificialité malheureuse. En témoigne son final qui possédait pourtant des allures de grande beauté.
Superbe ! J'ai trouvé le jeu de Sibel génial, très poignant, surtout son regard. Le petit garçon idem. Le duo gagnant ! Jeunes mères, vos émotions vont être mises à rude épreuve !
Un film remarquablement réalisé, qui dépeint d'une virulence folle les travers d'une communauté traditionnelle. Du début à la fin, on se laisse porter par ce tourbillon d'émotion, entre qui nous laisse pas une minute de répit. Sibel kikilli en état de grâce porte à elle seule l'ensemble du film jusqu'au vertige final où l'on atteint le paroxysme de l'émotion. Sonné, boulversé, retourné, on ne sort pas indemne de cette oeuvre, avec le coeur lourd et la gorge serrée.
Un film qui vous habite encore longtemps après avoir quitté la salle.... Tout simplement bouleversant, "L'étrangère" dépeint la lutte d'une femme battue contre son mari violent qu'elle vient de quitter et surtout contre une famille émigrée en Allemagne qui refuse et fustige ses choix en vertu de moeurs et traditions conservatrices et communautaristes, dans le cadre desquelles hyperpuissance de l'homme et du père, anéantissement de la liberté de la femme et souci du maintien de l'image et de l'honneur aux yeux de la communauté turque locale sont les maîtres mots.... La performance de Sibel Kekilli est exceptionnelle, elle porte ce film et ce rôle à bout de bras, elle nous prend aux tripes, elle est cette femme digne, courageuse mais quittant la soumission à son mari pour une autre soumission, celle à sa famille, et surtout à un père et à un frère aux idéaux archaïques et dont la violence est aussi bien traduite par des mots que par des gestes. Le film est d'ailleurs une dénonciation de ce traditionalisme et de ce communautarisme exacerbé et fermé à la société moderne dans laquelle évoluent pourtant les personnages... Là où se situe la réussite d'une mise en scène poignante, c'est dans le partage de l'angoisse et de l'inquiétude perpétuelle que ressent Umay, notre protagoniste... Elle quitte la prison que représente son mariage et son couple pour en retrouver un autre, elle qui pensait trouver la liberté et le soutien de sa famille en fuyant pour l'Allemagne.... Ce film pose d'ailleurs de nombreuses questions quant à l'existence de l'idée même de liberté, puisque Umay est en quelque sorte en liberté surveillée, obligée de changer régulièrement de résidence, obligée d'accorder sa confiance sans pour autant se douter que par derrière.... Le sujet est de plus casse-gueule: le film évite globalement la sensiblerie même si c'est parfois un peu trop, notamment la scène finale que je ne dévoilerai pas.... Vraiment une oeuvre magnifique, que je n'oublierai pas de sitôt, qui nous fait également réfléchir quant à la condition de la femme dans le monde d'aujourd'hui et quant aux inégalités persistantes, même au sein des pays occidentaux...
L'on pourrait résumer ce film en 3 mots : des cris ,du sang et des larmes tellement ces 3 "ingrédients " sont presents tout au long de ce film d'une profonde humanité malgré les rapports familiaux conflictuels qu'il donne a voir.D'une grande lenteur mais aussi d'une extrême noirceur ,le récit de cette jeune mère confronté au regard de sa famille ne laisse finalement que peut de place a l'espoir : prise entre le déshonneur de sa situation ,le poids des traditions et ses rêves d’émancipations ,son quotidien loin de son mari violent se révèle rapidement tout aussi cauchemardesque et les raisons de croire en des jours meilleurs bien minces.Fleurtant constamment mais habilement avec le pathos ,dommage que la cinéaste ne rate la scene finale ,ce qui pour le coup atténue la bonne impression globale.Très belle prestation tout en retenue de la jolie Kekilli et plus généralement de l'ensemble des comédiens.
- Tu es une étrangère ici. - Je suis une étrangère où que j'aille.. C'est un peu la vérité de ce film, de cette vie qui lui est imposée : aucune place pour le paix et le bonheur dans le bourbier de la stupidité humaine.. Le destin de cette femme et de son enfant bouleverse, surprend et on en ressort changé, abattu, désabusé par la fatalité qui nous est présentée hélas ; y avait-il seulement une issue ? Et est-ce toujours la laideur et la tristesse qui s'imposent ? C'est une vision pessimiste de l'humanité, profondément noir, pourtant parsemé ça et là de quelques stries lumineuses, quelques instants de bonheur avalés par la grande machine de l'horreur humaine. 'L’Étrangère' nous rend presque honteux de nos puériles inquiétudes mais que faire ? Du début à la fin, la fatalité orgueilleuse semble inaltérable. La vie doit-elle toujours se révéler tragique lorsqu'elle est ainsi refusée ? .. Il semblerait que ce soit ceux qui refusent l'amour et le plaisir qui obtiennent le droit de vivre ; cruel paradoxe !