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    L'Etrangère
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    4,1
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    132 critiques spectateurs

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    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 802 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 16 février 2021
    L'intrigue de base est simple une jeune femme avec une belle-famille se lève et part en faisant d'elle une paria totale. Le jeu des acteurs semble un peu trop dramatique et trop poli. Les acteurs sont évidemment talentueux et ont fait de leur mieux mais cela a montré comme s'ils faisaient trop d'efforts ce qui a enlevé le réalisme que j'attendais. Et cela lui apporte beaucoup d'autres problèmes avec sa famille et surtout avec son père et sa mère qui s'oppose fortement à ce qu'il considère comme mal dans une société traditionnelle qui traite les femmes comme une possession des hommes. L'histoire commence par des scènes de viols qui seront les principaux sujets du film il suit sa lutte pour commencer sa propre vie sous l'opposition de sa famille son père et son frère aîné jouant les premiers rôles pour la soumettre. On peut simplement dire que le film est basé sur une tradition familiale qui s'est mise en colère contre leur fille depuis qu'elle a quitté son mari. Ce n'est pas grave mais dans les scènes suivantes on voit qu'une autre fille de la même famille est tombée enceinte sans mariage et que le même père ne fait que soudoyer l'amant qui a mis sa fille enceinte. Le père a même décidé de tuer une de ses filles juste parce qu'elle a quitté son mari et a soudoyé l'amant qui a mis sa fille enceinte. Est ce que cela a un sens. Cela pourrait avoir un sens si le réalisateur nous montrait la nature complexe de la famille traditionnelle mais il ne se contentait que des clichés...
    chrischambers86
    chrischambers86

    14 081 abonnés 12 483 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2011
    Les choses ne marchent pas toujours comme on voudrait...Ce n'est pas un film d'Anatole Litvak, ni de Sergio Gobbi, encore moins de Joâo Mario Grillo ou de Neil Jordan, mais un film signèe par l'autrichienne Feo Aladag qui fait preuve ici de maîtrise pour un premier coup d'essai en tant que rèalisatrice! C'est avec respect et discrètion que la cinèaste s'est intègrèe à la vie de cette jeune femme turque d'origine allemande que joue magnifiquement Sibel Kekilli, qui protège corps et âme son fils de son mari violent! Après avoir participè à quelques films pornographiques, l'actrice prend une sacrèe revanche sur la vie depuis le percutant "Head-on" en 2004! il faut ègalement souligner l'excellent Settar Tauriögen dans le rôle du père, jouant parfaitement ces contradictions! Un premier long mètrage poignant (le final est terrible) entre famille et honneur sur lequel Aladag ne porte aucun jugement! Multitudes de prix (une bonne dizaine) dans divers festivals sont venus rècompensès ce fort bon film campè par une actrice admirable...
    Caine78
    Caine78

    6 849 abonnés 7 399 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 février 2012
    Le problème, une fois de plus, avec ce genre de films, c'est qu'il a ses moments forts, des choses à dire, si bien qu'il est difficile de le critiquer violemment. Reste qu'hormis une actrice très convaincante, je me suis pas mal ennuyé devant cette « Etrangère » qui n'hésite pas à sortir l'artillerie lourde. Et que les hommes turcs sont tous d'indescriptibles salauds tandis que les femmes sont de pauvres victimes, et qu'en quittant sa famille l'héroïne apporte le déshonneur à ses parents, mais qu'elle veut protéger son fils, mais en même temps elle aime sa famille même si ce sont des pourris et qu'elle ne veut pas leur faire de tort, et que son mari arrive de Turquie pour récupérer le fiston, et que... STOOOOOOOOOOOOOOOOPPPPPP! Je ne suis pas contre un peu de misérabilisme et de mélo, mais trop, c'est trop. J'en ai marre de ces films qui sous prétexte d'évoquer des sujets importants, se permettent un peu tout et n'importe quoi. Surtout que cela a déjà été fait, et en mieux! Mais c'est la mode, alors on essaye, quasiment sûr d'être adoubé par des critiques qui semblent à chaque fois se délecter de voir pour la 200ème fois la question revenir sur le tapis. Reste que moi, j'en ai plein le cul (désolé d'être vulgaire, mais c'est vrai). Attention, je ne voudrais pas non plus passer pour un facho et vous dire que ce cinéma me révulse : il n'en est rien! Mais n'y a t-il pas d'autres thèmes à aborder aujourd'hui? N'y a t-il pas moyen de poser des questions autrement qu'en nous offrant un festival de caricatures crispantes au plus haut point afin que le spectateur un peu abruti puisse bien comprendre qui sont les méchants et les gentils? Je ne doute toutefois pas que l'entreprise était sincère, et je le répète, Sibel Kekilli est remarquable dans le rôle principal, mais il serait toutefois plus que temps que le cinéma engagé arrête de se regarder le nombril et de s'apitoyer sur lui-même : c'est le plus beau cadeau qu'il pourrait faire au septième art.
    Akamaru
    Akamaru

    3 153 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 février 2013
    "L'Etrangère"est un drame chargé en émotions,qui en dit long sur le poids des traditions familiales dans la communauté turque,qui conduisent à des excès irréversibles.Un peu à la manière d'Ashgar Farhadi avec l'Iran,la réalisatrice Feo Aladag ausculte la manière dont fonctionne la société turque actuelle.Et ce n'est pas bien glorieux.Des femmes qui ne peuvent pas s'émanciper,qui se retrouvent dans des mariages arrangés avec des hommes violents.Des familles qui préfèrent sacrifier leur fille et leur petit-fils sur l'autel de l'honneur et de la respectabilité;Des hommes sans aucune tolérance,ni capacité à comprendre l'autre.Incontestablement,il s'agit d'un film féministe,et d'un film d'actrice qui plus est.De notre point de vue occidental,c'est révoltant car le drame arrive à cause de sociétés frustrantes,qui ne laisse aucune place à l'évolution ou au bonheur.Il y a aussi cette passerelle germano-turque,qui exploite bien la dualité des Turques.Du point de vue cinématogrpahique,ça y va trop fort sur le larmoyant,les rebondissement éculés et la musique surlignante.Tout cela manque de grâce.
    traversay1
    traversay1

    3 680 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 avril 2011
    Un choc. Violent, éprouvant, et tant pis si certains trouvent le film trop démonstratif. Il l'aurait pu l'être bien davantage si la réalisatrice, Feo Aladag, avait oublié de nuancer son propos alors que chacun, dans L'étrangère, a des raisons d'agir, selon des principes, un code d'honneur, sur lequel on ne transige pas. L'étrangère a représenté l'Allemagne à l'Oscar du meilleur film étranger et, s'il avait eu, ce n'aurait pas été un scandale. Mère célibataire, femme émancipée, pourtant attachée aux valeurs de sa communauté, Umay se bat de toutes ses forces contre des pratiques barbares qui la dépassent. Elle n'est pas la seule, ceux qui la condamnent, père ou frère, l'aiment et connaissent la douleur du devoir qu'ils n'ont d'autre choix que d'accomplir. L'étrangère n'est pas un réquisitoire contre la religion ou contre la communauté turque, c'est une histoire hélas commune (nombre de faits divers identiques ont eu lieu en Allemagne) délivrée avec une puissance qui elle, n'est pas commune. Le film est dominé par la figure de cette mère courage, un petit bout de femme à l'énergie incroyable, qui ne veut qu'être libre, sans blesser quiconque. L'actrice Sibel Kekilli livre une performance invraisemblable, d'une justesse pathétique que l'on n'oubliera pas. Elle est sublime.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 211 abonnés 4 193 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 octobre 2013
    Tous ceux qui ont vu « Head-on » de Fatih Akin garde en mémoire le visage frondeur de Sibel Kekilli dont une partie de la vie personnelle se confondait avec son personnage en lutte avec le poids des traditions et la domination des hommes au sein de la communauté turque allemande. Elle nous revient sept ans plus tard complètement transformée suite à une rhinoplastie qui si elle ne la rend pas moins belle lui enlève cette singularité si affirmée comme si lassée d’être la cible des gazettes allemandes, Sibel avait choisi avec ce visage plus conciliant de moins laisser transparaître les conflits qui l’habitent. Mais ce changement aussi brutal et décevant qu’il peut-être pour les amoureux de « Head-on » ne semble en rien avoir calmé la soif de liberté de la jeune actrice qui se met cette fois-ci à la disposition d’une femme metteur en scène et actrice pour aborder le même thème par le biais du retour contrarié au sein de la communauté. Si le film n’échappe pas à un certain pathos parfois véhiculé par le regard stoïque d’Umay, il a le très grand mérite d’embrasser tous les points de vue montrant bien que dans cette terrible affaire familiale tout le monde souffre et que l’amour est toujours présent malgré la plaie béante qui s’agrandit chaque jour entre Umay et sa famille. Nos sociétés occidentales souffrent d’un développement anarchique de l’individualisme avec son cortège de comportements déviants et associaux mais Feo Aladag nous montre que le poids excessif du collectif hérité des préceptes religieux apporte aussi son lot de souffrance à celui qui n’est pas parfaitement intégré. Comme si l’homme était incapable de faire la jonction entre les deux pôles de son existence terrestre. La prédominance des traditions peut-être à ce point envahissante et aliénante qu’elle conduit à envisager l’élimination physique de la brebis égarée. Feo Aladag montre parfaitement toutes ses ambivalences qui torturent chacun des protagonistes. Umay qui cherche à se libérer du joug des traditions matrimoniales de sa communauté semble aussi esclave de son appartenance au clan venant en permanence comme un papillon se brûler à la lumière devenue incandescente de son ancien foyer. Si l’on pressent très vite l’impasse dans laquelle s’est engagée la famille d’Umay on reste coît devant tant de violence au nom de la peur du jugement des autres . Les acteurs turcs engagés par Feo Aladag sont tous très justes et à la hauteur de la très belle Sibel Kekilli qui va peut-être vouloir profiter de sa nouvelle identité physique pour aborder un autre cinéma sans doute moins fort mais plus rémunérateur. A travers le voyage du père d’Umai dans sa Turquie natale on remarquera la propension des soi-disants chefs de famille à rechercher dans le recours à des mentors la conduite à tenir et peut-être aussi la justification de comportements qu’il leur est difficile d’affronter sans caution mystique. La fin un peu trop pathétique rappelle à notre souvenir celui que tout le monde avait un peu trop oublié dans cette histoire, le fils d'Umay.
    Hotinhere
    Hotinhere

    580 abonnés 5 028 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 août 2015
    Un film sombre, émouvant et puissant porté par son héroïne remarquable d’authenticité. On en ressort le cœur gros.
    ffred
    ffred

    1 741 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2011
    Voici le film qui vient s'immiscer dans le Top 3 de l'année en cours (avec Black Swan et Rabbit Hole). Difficile de rester indifférent à cette histoire. Mais le sentiment qui prévaut à la sortie de la salle est la colère. Comment cela peut-il encore exister au XXIè siècle ? Comment la religion et les traditions peuvent décider de la vie des gens, enfin des femmes, et surtout de leur mort ? Comment peut-on encore aujourd'hui vivre comme au moyen âge ? Alors c'est vrai que le débat est très large. Autant de questions et pas de réponses. Ce premier film de Feo Aladag, jeune allemande d'origine turque, dénonce magnifiquement (est-ce le bon mot ?) et tragiquement une intolérance insupportable et par deçà toutes les intolérances qui, inexplicablement, ne font que s'accentuer de nos jours...Le plus terrible dans cette histoire est qu'aucun des personnages ne veut en arriver là où cela va finir mais qu'ils y sont "obligés". Chacun avec son impuissance et ses convictions. Une histoire tellement sombre et tragique que, contrairement à certains, je n'y ai vu aucune lueur d'espoir, bien au contraire. Si le film est d'une force incroyable c'est avant et surtout parce qu'il est maîtrisé de bout en bout sur tous les plans. Le scénario est parfait, la mise en scène simple mais terriblement efficace. Jamais à mon sens, la réalisatrice ne semble juger ces protagonistes, au contraire, elle essaie de trouver le meilleur en chacun d'eux, difficile dans un tel cas de figure. Si l'émotion est là en permanence à fleur de peau, elle est contenue et rien ne dégouline jamais, aucun pathos mais elle nous contracte la gorge et l'estomac jusqu'à une scène finale digne des meilleurs tragédies grecques. On en ressort alors bouleversé, choqué, indigné. La direction d'acteurs est bien sur irréprochable. Si tous sont formidables, Sibel Kekilli est juste parfaite. Une interprétation tout en force et douceur, magnifique. Une actrice et une réalisatrice à suivre. Même si le film est emprunt d'une profonde humanité mais aussi et surtout d'un grand fatalisme, j'en suis sorti en doutant encore un peu plus sur l'humanité de l'homme. Terrible paradoxe. Terrible film. Qui reste longtemps dans la tête et dans le coeur après l'avoir vu. A n'en pas douter l'un des films de l'année. Dur et tendre, choquant et bouleversant. Un grand moment. A voir.
    Julien D
    Julien D

    1 219 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2011
    L'intensité tragique de ce film opposant une femme indépendante à sa famille turque traditionaliste est bouleversante. Grâce au jeu de l'actrice principale, nous partageons le drame intergénérationnel ainsi que le poids de la communauté sur la vie privée de cette femme qui devient davantage une étrangère pour les siens que pour ses hôtes allemands. Et l'autre réussite de ce drame vient du fait que la réalisatrice réussit à filmer, malgré une mise en scène basique, avec beaucoup d'émotions les relations de cette famille sans jamais accuser directement les usages socioculturelles qui en sont le barrage.
    velocio
    velocio

    1 329 abonnés 3 169 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mai 2011
    On connaissait les films turco-allemands de Fatih Akin. Avec "l'étrangère", nous faisons la connaissance d'un film turco-allemand réalisé par une ... comédienne autrichienne de 39 ans, Feo Aladag, dont c'est le premier long métrage. Coup d'essai, coup de maître. Tout d'abord l'histoire, qu'elle a écrite elle-même : une jeune femme turque, établie à Istambul et que son mari bat régulièrement, fuit avec son jeune fils pour retrouver sa famille en Allemagne. Heureuse de la revoir, cette famille, sauf quand elle apprend qu'elle a quitté son mari. La honte, surtout pour le père et le plus âgé des frères, la mère et la sœur jouant dans le registre de la femme dominée et le frère le plus jeune ne s'améliorant pas en vieillissant. Feo Aladag, qui a beaucoup travaillé pour Amnesty International, connait manifestement son sujet : les contradictions de la communauté turque plongée au cœur d'une autre culture, celle de l'Allemagne d'aujourd'hui. Attention : on ne peut pas, on ne doit pas accuser cette réalisatrice de racisme anti-turc. Ce qu'elle dénonce, c'est une culture qui, à cause de la religion, préfère qu'une femme soit battue par son mari plutôt qu'en révolte contre lui, préfère la soumission de la femme plutôt que son épanouissement. En plus de ce récit parfaitement raconté, Feo Aladag a la chance d'avoir comme comédienne principale la très belle Sibel Kikilli, révélée dans "Head-On", et d'avoir misé sur Judith Kaufmann comme chef-op : ce film, vu en copie numérique, est esthétiquement magnifique et on ne peut que s'extasier devant la beauté des lumières. Quant à la musique de Stéphane Moucha et Max Richter, elle n'est jamais envahissante mais toujours convaincante. Un beau, un très bon film !
    Thierry M
    Thierry M

    166 abonnés 2 435 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 avril 2011
    Difficile de ne pas ressortir indem de ce magnifique film. Émouvant, vraiment passionnant. le plus beau film de ce debut d'année.
    caro18
    caro18

    179 abonnés 2 213 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 février 2013
    Le combat courageux d'une femme battue par son mari et renié par sa famille.
    islander29
    islander29

    883 abonnés 2 384 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 avril 2011
    L'avantage d'être seul dans une salle de cinéma, c'est qu'on peut se faire des réflexions à voix haute genre : il y a une journée de la femme, pourquoi n'y aurait il pas une journée de la giffle tant certains semblent démanger par ce genre de réactions...Vous l'aurez compris ce n'est pas un film drole et il développe un sujet hélas courant, la main mise des familles sur la vie privée des filles, notamment des frères et des pères...C'est fait ici avec beaucoup de pudeur, avec une photographie soignée et parfois joliment contrastée, avec une actrice parfaitement fondue dans son rôle étreignant et qui quand elle sourit enfin dans la deuxième partie du film nous fait un bien fou.....La première heure du film est sur un faux rythme plutot psychologique, une lenteur presqu'ennuyeuse qui fait craindre parfois pour le scénario...Par contre la deuxième partie, en gros la deuxième heure où les personnages s'opposent concrètement est beaucoup plus appréciable et dense avec des scènes plus exubérantes comme un mariage, un séjour en turquie....C'est un film qui dénonce une injustice faite aux femmes et à l'amour... L'émotion y est présente, de pesante à libératrice, elle exerce un pouvoir qui s'intensifie au fil du film....L'action est plus l'allemagne que la turquie mais c'est du peuple turque et de ses vertus familiales qu'il s'agit...C'est une superbe dénonciation qui pourra faire verser des larmes à la fin...J'ai aimé...la jeune actrice (sibel kelilli) est plutot époustouflante de réalisme et de sentiment.
    tixou0
    tixou0

    712 abonnés 2 003 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2014
    Elle-même d'origine turque, Feo Aladag, actrice de nationalité autrichienne, aborde la "charmante" tradition des crimes dits "d'honneur", en passant à la réalisation (étant également à l'écriture, et même à la production !). En ce début de 21e siècle, ces horreurs sans nom n'existent plus (heureusement !) que dans certains pays, dont justement la Turquie. Laquelle, opportunément laïcisée par Kemal Atatürk entre les Deux Guerres, est en voie de réarriération accélérée depuis quelques années, avec le retour en force de l'islamisation tous azimuts de la société civile. Or, de nombreux Turcs s'expatrient en Europe, notamment en Allemagne (seraient plus de 3 millions). Avec famille et traditions. Les crimes d'honneur concernent alors les pays d'accueil de ces immigrés ! Umay (peut-être née en Allemagne, en tout cas y ayant grandi) est une fille aimante et docile. Elle est donc mariée jeune à la convenance de son père, Kader, avec Kemal qui possède un bar à Istanbul. Son mari la bat, la viole, et traite rudement le petit Cem, leur fils. Elle retourne à Berlin avec l'enfant ( spoiler: aussitôt après avoir avorté
    ). La jeune femme est bien décidée à gagner son indépendance (entreprend de terminer son cursus secondaire, interrompu par le mariage forcé, en suivant des cours du soir, tout en travaillant dans un restaurant de collectivité, pour assurer la matérielle), mais son père ne l'entend pas ainsi. Elle est mise au ban de sa famille, de sa communauté aussi. Si cette forte personnalité n'a cure de l'ostracisme convenu de la société turque de son quartier-ghetto, elle souffre d'être éloignée de ses parents, soeur et frères (surtout de Acar, le plus jeune, dont elle s'était beaucoup occupée en qualité de fille aînée). Le climat anxiogène paraît propice au drame - qui n'arrivera pourtant pas comme attendu.
    Le communautarisme, qui interdit toute assimilation (voire pratiquement toute intégration, même partielle) est une plaie pour les sociétés occidentales qui y sont soumises, conséquemment à la mondialisation agressive et à la disparition des frontières. La triste histoire d'Umay en est une parfaite illustration.
    La réalisation est parfaite de modestie et de fluidité. Feo Aladag construit, par petites touches, sa dramaturgie implacable. Tout en évitant la surcharge émotionnelle, et le surlignage facile.
    Docufiction très efficace, et un beau portrait d'"insoumise" - Sibel Kekilli est remarquable, d'émotion et de sobriété à la fois, dans le rôle-titre. "Etrangère" multiple, écartelée entre 2 univers antithétiques (l'Occident et l'Orient), tiraillée entre rester une éternelle mineure (comme le veut l'islam, religion judiciarisée qui fait la part très congrue aux femmes dans la société) et être assurée ainsi du respect collectif, comme de l'amour de sa famille, et s'assumer en tant qu'être humain libre, sûre de perdre ses repères familiers et familiaux....
    cinono1
    cinono1

    311 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2013
    Film absolument poignant sur le dilemme entre l'indépendance et le poids familial à travers le portrait d'une jeune femme turcque revenue en Allemagne. La jeune actrice, Sibel Kekilli est très émouvante. Si le récit révèle peu de surprises, il n'en est pas moins frappant, tout juste pourra t-on reprocher à Féo Aladag une vue parfois idéalisé de la liberté occidentale. Un récit souvent édifiant mais jamais sentencieux car la réalisatrice montre la logique des arguments d'une famille aimante mais sensible à son honneur au point d'etre écrasé par les conventions et confondre fierté mal placé et dignité. Un récit prompt aussi à réveiller certaines consciences, sur la place réservée aux femmes, comme les meilleures oeuvres d'art peuvent (parfois) le faire.
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