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OMTR
17 abonnés
263 critiques
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5,0
Publiée le 21 février 2019
Une oeuvre magistrale, d’une beauté et d’une sensibilité saisissantes, qui ne laisse personne indifférent. Ce pur chef-d’œuvre de Rithy Phanh, tout simplement un des réalisateurs les plus talentueux de l’histoire du cinéma, nous narre l’histoire de deux âmes sœurs errant dans le Cambodge d’après-guerre, à la recherche le la Paix, de l’Amour et de la Sérénité.
Comme le titre l’indique, cela se passe après la fin de la guerre, c’est-à-dire après le départ des troupes vietnamiennes qui ont chassé les Khmers Rouges et le retour au pouvoir du roi Norodom Sihanouk. 3 amis (dont l’un d’eux est amputé de la jambe droite, suite à l’explosion d’une mine antipersonnel) qui ont combattu ensemble retournent à Phnom Penh. Savannah, 28 ans, valide, va loger chez son oncle. Il s’éprend de Srey Poeuv, 19 ans, entraîneuse dans un bar.spoiler: Il gagne sa vie en boxant et le retour à la vie civile est difficile : il a honte d’être en vie et la paix est synonyme d’inégalités, de difficultés à se loger et d’argent roi. Il ne peut épouser Srey Poeuv car elle doit encore 1 400 $ à son souteneur. Il décide, pour s’en sortir, de braquer une bijouterie avec le 2e compagnon de guerre…
C’est une tragédie bien filmée et dont l’ambiance rappelle les films de Lino Brocka [« Insiang » (1976) par exemple]. Le thème rappelle aussi « Les plus belles années de notre vie » (1946) de William Wyler. .
Le vrai titre de ce film serait plutôt "revivre après la guerre". On assiste aux tentatives des personnes qui ont survécu à la guerre et essayent de s'accommoder au nouveau Cambodge. Les deux personnages principaux, blessés intérieurement mais qui essayent de s'aimer est émouvant et plein de sensibilité, et on découvre une fois de plus la misère des pays asiatiques, parfois aussi dure que la guerre. Les deux protagonistes essaient de sortir de la spirale de la violence et de la prostitution, alors que nous connaissons d'emblée la fin. C'est un peu en touriste qu'on aborde ce film et que l'on découvre la culture asiatique, qui prend le temps de peindre ses personnages et de faire le portrait de la société, à grand renfort de panoramas sur les paysages et de monologues philosophiques des personnages. Cette immersion fait que l'on ne s'ennuie pas, et on savoure la beauté sensible de ce film. Les deux acteurs principaux sont bouleversants.