Derniers Avis sur Viande d'origine française

Découvert à Gérardmer, un excellent documentaire sur la nouvelle vague du cinéma d'horreur et gore en France.
Le film commence sur un postulat de base : pourquoi les français ont du mal à faire des films d'horreur, à trouver de bons sujets, des financements et.... des spectateurs ?
C'est cette enquête que les deux réalisateurs Tristan Schulmann et Xavier Sayanoff ont menée à la rencontre des professionnels du cinéma, qu'il s'agisse des réalisateurs eux-mêmes ou des acteurs, des producteurs, des critiques, etc.
Il ressort de tout cela un film très bien mené et pertinent. La mise en scène est fluide, drôle mais aussi sérieuse et permet de comprendre bien des choses sur le monde du cinéma et de la production.
Vous ne regardez plus jamais un film d'horreur de la même façon.

Après l’excellent documentaire Suck My Geek ! (2007), le duo Schulmann/Sayanoff revient une seconde fois avec Viande d'origine française (2009), un documentaire (exclusivement diffusé sur Canal+), traitant cette fois-ci des films d’horreur « made in France », souvent malmenés par la critique, très souvent boudés par le public français alors que (allez savoir pourquoi), ces films rencontrent un franc succès à l’étranger (!). Si l’exploitation en salles s’avère difficilement rentable, seules l’exploitation vidéo et la vente à l’étranger permettent aux producteurs de rentrer dans leurs frais. Alors pourquoi les films français ont-ils tant de mal à rencontrer leur public, pourtant avide de ce genre cinématographique (le succès des productions Américaines ou Espagnoles de ces dernières années en témoignent). Alternant sans cesse entre réussites et hécatombes, nos Séries B ont toujours été en dents de scie, d’une année sur l’autre et hélas, ce sont surtout les déceptions qui prédominent face aux réalisations novatrices ou tout simplement originales. Le documentaire s’intéresse aussi aux difficultés de financement de ce type de films (les chaînes de télévision qui se refusent d’acheter et de diffuser ce genre d’oeuvres), les producteurs frileux, les scénarios en manque d’imagination ou encore la Commission de classification qui se réserve le droit d’interdire le films aux moins de 12, 16 ou 18 ans (privant ainsi le film d’une exploitation convenable tant au cinéma qu’à la télévision). C’est ainsi qu’après tant d’années d’exaspération, certains de nos cinéastes s’expatrient aux Etats-Unis (ces derniers étant friands de nos réalisateurs, ils n’hésitent pas à les amadouer afin de profiter de leur talent, l’exemple le plus flagrant étant avec Alexandre Aja qui cumule les longs-métrages de l’autre côté de l’Atlantique). Au final, c’est un documentaire passionnant et à la fois inquiétant, qu’en est-il de l’avenir du cinéma d’horreur dans nos contrées ? Un triste état des lieux !