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Un visiteur
4,0
Publiée le 18 février 2011
Comment, alors qu'un couple mène une vie heureuse, peut-il, à la suite d'une rencontre hasardeuse, d'un coup à l'arrière d'une voiture, d'un coup derrière la tête, d'un dieu, d'un sophisme religieux, comment peut-il, ce couple donc, se désagréger et voir, malgré l'amour et l'espoir, ce qu'il a été partir dans un avion sans destination et sans avenir? Luna était la lumière et le feu brûle encore..
Un des plaisirs essentiels du cinéma est de ne nous faire voyager à bon compte.
Le premier intérêt du Choix de Luna réside d'abord dans le portrait parfaitement dessiné de Sarajevo et de sa région. Ville martyr, ville séduisante et moche, profondément exotique au coeur de l'Europe, avec ses minarets pointant fièrement vers le ciel dans un décors de montagne ... qui évoque la Suisse.
Dans ce cadre enchanteur, un jeune couple actif et moderne : elle est hôtesse de l'air, lui contrôleur aérien. Ils ne peuvent avoir d'enfant. Il est alcoolique. Ils sont issus d'un milieu musulman sans être croyants eux-mêmes. Leurs familles ont été marquées par la guerre, encore toute proche dans les mémoires.
Un jour, tout bascule. Lui (Amar) est viré de son travail. Il rencontre par hasard une vieille connaissance devenue intégriste. Petit à petit, il va se laisser fasciner par le groupe salafiste retiré du monde, au bord d'un merveilleux lac. Le film a ceci de remarquable qu'il arrive à nous faire douter de ce qui est bien, ou mal. Au départ nos gentils religieux semblent bien inoffensifs, et même leurs chants, leur solidarité peut leur attirer notre sympathie. Les choses se gâtent quand Amar ne veut plus serrer la main des femmes, puis quand il refuse les relations sexuelles avec sa copine avant le mariage, et enfin quand son ami devient polygame.
Le film est donc tout à la fois le tableau saisissant d'un pays encore balafré par les stigmates d'une guerre terrible, et la chronique habile d'un amour qui se défait sous le regard (par la faute) de Dieu. Le tout n'est pas sans quelques maladresses ici où là, largement compensées par une actrice très séduisante, des acteurs convaincants et une mise en scène très maîtrisée. Le rythme du film est vif et inspiré. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
De belles choses dans ce film bosnien, malgré un démarrage plutôt maladroit. Il est évident que la conversion d'Amar est un peu rapide, mais lle film se rattrape sur l'étude du changement de ses relations avec Luna, très subtil. La fin laisse malheureusement à désirer, la réalisatrice ne semblant pas vraiment elle-même comment achever son récit. D'un point de vue formel, c'est du classique, ni virtuose, ni mauvais. Malgré ses défauts, il est néanmoins intéressant d'avoir l'occasion de voir un film bosnien distribué en France.
Dans la Bosnie d'aujourd'hui un couple musulman moderne tente d'oublier la guerre passé et de vivre comme bon leur semble... C'était sans compter sur le problème d'alcool de monsieur qui va le mener à se rapprocher des Wahabbites (islam radical)... Le film commence sur des problèmes que pourraient connaitre tous les couples avant de dénoncer l'islam radical de façon intelligente, à savoir en mettant face à face les deux mouvances, l'islam moderne et tolérant (le diner à la fête de l'Aïd) face à l'islam extrêmiste (visite du camp wahabbite éloquent). Un scénario efficace pas toujours très subtil mais toujours à taille humaine et honnête. A conseiller fortement. Ce film est aussi un beau portrait de femme interprêté par la très belle et sensuelle Zrinca Cvitesic.
Luna vit une histoire d'amour avec Amar. Subitement, désoeuvré, Amar sombre dans le fondamentalisme. Leur histoire d'amour peut-elle survivre? Peut-on sacrifier la liberté et la joie à l'amour? De bonnes questions sont soulevées par ce film tout simple et essentiel.
Pour mon 1er film bosnien, c'est une très agréable découverte. Avec une grande intelligence dans le propos, la réalisatrice nous brosse le portrait d'un couple dont la relation va être bouleversée par la rencontre du conjoint avec la religion. Tout en sobriété dans leur jeu mais avec une réelle profondeur dans les sentiments, les protagonistes nous touchent par leur sincérité. Zrinka Cvitesic brille d'ailleurs par la douceur de son interprétation et aussi le caractère dont elle sait faire preuve. L'occasion également de se rendre compte que la société bosnienne ne se constitue pas d'un peuple d'arriérés malgré les traumatismes que la guerre encore finalement récente a laissé.
Dans Sarajevo qui panse encore ses plaies de guerre, une jeune hôtesse de l’air voit son couple se déliter quand son compagnon tombe sous l’influence d’un ancien camarade et verse dans le fondamentalisme musulman. À la fois histoire d’un amour qui se brise et réflexion sur laïcité et dérive de l’extrémisme religieux, le film de Jasmila Zbanic est d’une rare intelligence. Native d’une Bosnie aux confins de l’Orient et l’Occident, elle exprime le choc et l’incompatibilité des cultures en évitant de prendre parti. Pourtant son propos constitue un terrible réquisitoire contre l’Islam intégriste. Quelques scènes sont tout bonnement admirables, telle cette visite du camp wahhabite, où des religieux barbus endoctrinent femmes et enfants comme les dans les sectes les plus nocives. La mise en scène d’un grand classicisme est servie par des interprètes sobres, pudiques et sensibles.
Au bout d'une heure quarante, Luna choisit la liberté en lieu et place de l'asservissement. Un film au scénario flemmard, linéaire, long et prévisible. Plus intéressant est de partager quelques instants avec cette communauté musulmane de Bosnie-Herzégovine, non albanaise, si peu connue et si proche de nous, et de humer le chaudron multiculturel de Sarajevo.
Dans un registre plus quotidien, moins immédiatement dramatique que Sarajevo mon amour, Le choix de Luna confirme la qualité de cinéaste sensible et pudique de Jasmila Zbanic. Le film propose avant tout un magnifique portrait de femme. Incarnée par Zrinka Cvitesic, exceptionnelle, Luna est un être solaire, dont la lumière s'estompe à mesure que l'être aimé se transforme et devient un étranger. Une histoire simple de couple qui se défait, mais ancrée en profondeur dans la Bosnie d'aujourd'hui, qui même quand elle joue l'insouciante, est incapable d'oublier les blessures d'une guerre trop récente pour être cicatrisées. En évoquant l'intégrisme religieux, la réalisatrice ne cherche pas à tout prix à condamner, elle tente de faire preuve de tolérance, mais ne cache pas son incompréhension et se place du côté féminin, résolument et honnêtement. Beau film, à la mise en scène gracieuse, dont le récit est lent à dessein et qui cerne au plus près la confusion psychologique de son héroïne. La fin est en partie ouverte, mais nul doute que le choix de Luna est fait.
Très beau film subtile et sensible. L'histoire est limpide et très bien construite. D'autre part l'actrice principale est remarquable de justesse et de beauté. On suit avec empathie son histoire sentimentale dans une Bosnie encore déchirée par son passé récent. Jusqu'aux personnages secondaires très bien écrits ,entre autres une grand-mère détruite et forte, le film ne néglige aucun des aspects déstabilisants de l'émergence de l'intégrisme.
On quitte le film convaincu que l'intégrisme religieux est une plaie pour notre monde actuel et particulièrement pour les femmes.
Voila un film qui ne fait pas la part belle aux musulmans "ultras"... En Bosnie, pays majoritairement musulman très, très modéré, et encore très marqué par la guerre et ses luttes "ethniques", Luna, jolie hotesse de l'air qui voyage beaucoup, voit son compagnon "tomber" sous la coupe d'une secte qui pratique l'Islam "radical" : femmes en burqa, séparées des hommes et entièrement dédiées à faire et à élever les enfants etc etc. Elle et lui n'arrivent pas à avoir d'enfant (à cause de lui d'ailleurs). Mais quand elle sera finalement enceinte, elle fera le choix de ne pas garder l'enfant de cet homme qui n'est plus celui qu'elle aimait... avant. La magnifique Zrinka Cvitesic incarne cette radieuse Luna. Un très beau film sur l'infidélité, vue d'une autre manière.
La religion, a un stade de la vie peut être une manière de se retrouver, parmi des gens, des idées qui nous parlent.. Mais au sein d'un couple, cela peut aussi être destructeur lorsque c'est trop radical: comment accepter la transformation de son conjoint qui peu à peu s'éloigne de nos idées, comment évider cela? Ici, Luna, jeune femme moderne se retrouve dans cette situation et subit la transformation de son mari et se retrouve désemparée face à cela. Le film parle bien du sujet, et bien qu'il y ait peu de parole et qu'il peut être un peu lent, le film est intéressant et permet d'avoir un autre regard sur ce type de situation.
C’est la disjonction qui est en train de s’opérer, de manière inexorable et que l’on pressent irréversible, que filme au plus près Jasmila Zbanic, en scrutant le beau visage, de plus en plus triste et affligé, de Zrinka Cvitesic, absolument épatante, et en faisant coexister les coutumes des communautés musulmanes – de la radicalité des nouveaux amis d’Amar à la fête de l’Aïd célébrée par les grands-parents de Luna – et les nouveaux modes de vie d’une jeunesse impatiente d’enterrer le passé et préférant la fréquentation des bars et des boites de nuit.
Ce n’est donc pas la stigmatisation de ses personnages ou la dénonciation de leurs préférences et des comportements qui les accompagnent qui motive Jasmila Zbanic, mais davantage l’observation minutieuse, et donc cruelle, du mécanisme lent, mais néanmoins irrévocable, du démantèlement d’une union, que les caractéristiques de la situation du pays, passée et actuelle, ne font qu’exacerber. Le Choix de Luna se révèle in fine une œuvre pleine de nuances, évitant tout manichéisme et tout angélisme : l’amour n’est jamais ici le plus fort devant des circonstances – que Luna, comme une naufragée, tente de cerner – qui conduisent à l’inévitable et douloureuse séparation. Et si choix il y a en dernier lieu de la part de la cinéaste, c’est probablement de mettre en avant son héroïne, en plaçant du coup au second plan son héros à la mutation certes rapide, donc quelque peu invraisemblable, et de livrer ainsi un très beau portrait de femme.
Le thème de l'amour compromis par la conversion du conjoint au courant le plus intense de l'islam est quelque chose de très intéressant, et le réalisateur a échappé au piège redouté d’assimiler maladroitement le wahhabisme à une secte de terroristes de manière outrancière. La beauté et la tragédie de cette histoire est toutefois amoindrie par la mise en scène minimaliste donnant une triste impression de déjà vu, et par le jeu moyen des deux principaux acteurs.