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Eowyn Cwper
120 abonnés
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2,0
Publiée le 18 février 2019
Il y a pas mal d'américanophilie chez Umberto Lenzi, mais peut-être doit-on cela à son scénariste, Umerto Lenzi. Blague à part, ce n'est pas tous les jours qu'un générique présente une si belle coquille.
Pas d'erreur cependant dans l'introduction : ce sont bien les paysages d'un vaccaro solitario. Illusion d'une Amérique bien lointaine ; c'est en Italie que se passent les courses-poursuites (et que se cassent les bourses pour suite), plagiat innocent des États-Unis dont on s'inspire.
Faire aller des voitures si vite (par accélération de l'image, pas des autos !), modulo la casse, a le grand avantage de nous faire voir du pays et de rentabiliser un tournage assez mobile, même si ça décrédibilise les décors fixes. Question de mouvement, il savaient d'ailleurs y faire, chez Lenzi : sacrées pirouettes que celles des tués par balles, des sorties de scène aussi acrobatiques que ridicules qui tentent de faire la part belle aux douilles qui volent. À ne pas confondre avec les andouilles qui volent, autres protagonistes d'avant-plan dans cette œuvre d'immoralité crasse qui fonce nez dans le guidon à partir du moment où ses bases sont posées.
Clairement, il ne faut pas trop réfléchir au visionnage. Dussions-nous tenter de rationaliser chaque mort pendant seulement 10 secondes qu'on passerait à côté de tout le film. Car il a un intérêt tout de même : il dépasse la cohabitation des crapules et des policiers et s'offre une vue panoramique sur la plus totale ambiguïté de leurs différences. On s'attache au truand, on méprise presque le gardien de la paix, et l'on se retrouve sans antagonistes, avec pour seule cible à notre haine les différends humains entre ces différents humains.
Ce n'est pas la plus belle production parmi les thrillers italiens. Le traitement est violent et décérébré et n'offre aucune échappatoire aux crimes qu'il dépeint si vaillament. Sa face cachée est un peu trop discrète, mais heureusement un peu plus subtile.
Dans l'Italie violente des seventies, un gang kidnappe une fillette pour la rançon, mais elle doit etre dialysée dans les 8 jours, un flic mène l’enquête en s'aidant d'autres truands. Le générique du début est celui d'un western spaghetti,spoiler: on montre ensuite qu'il s'agit d'un film diffusé dans une prison ! . La suite est une accumulation de règlements de comptes dans un milieu cynique au possible, le rythme ne faiblit pas faisant oublier les incohérences et les répétitions du scénario. Une bonne série B avec pas mal d'allusions politiques liées à l'époque et la participation de trognes de salauds bien réussies, dont Henry Silva et Thomas Millan un peu trop caricatural. Lenzi mérite d’être réhabilité.
Si le Lenzi réalisateur de Giallos me déçoit par contre le Lenzi réalisateur de Poliziesco (polar italien des années 70 souvent violent et au ton virulent) s'avère plus à l'aise dans cet élément et La Mort en sursis à part un scénario mal écrit est un divertissement bien calibré. Pour sauver une fille kidnappée un flic ne va pas hésiter à user de méthodes douteuses grâce à l'aide d'un groupe de voyous donc s'en suit un polar violent, rythmé et qui n'a peur de rien en se vautrant avec délectation dans le cynisme la plus totale (par exemple le méchant jouait par Henry Silva lance un "Ta gueule" sans état d'âme à la jeune fille kidnappée et souffrante), une pointe d'humour (heureusement pas trop lourde ni trop présente) avec le personnage de Tomas Milian. Si La Mort en sursis (à signaler qu'en français ce film a de multiples titres, Le Clan des pourris, Le Cave sort de sa planque...) n'est pas le meilleur dans son genre c'est tout de même de la bonne série B qui plaira aux amoureux de ce cinéma disparu.
Edité par Néo Publishing sous le titre "Le clan des pourris", ce film est un polar nerveux et violent. Un flic, pour qui la fin justifie les moyens, s'entoure de truands pour remonter à la tête d'un gang mafieux qui séquestre une enfant. Pour parvenir à ce but, une enquête palpitante, pleine de bruit et de fureur. Film très urbain, nombre de scènes d'extérieur ancraient le film dans le quotidien du public italien de l'époque. A noter le franc hommage au "Cercle rouge" dont on voit (en gros plan s'il vous plait) l'affiche italienne et le clin d'œil à Tinto Brass dont on aperçoit l'affiche de "Salon Kitty" (à voir prochainement, mais c'est une autre histoire...).