Derniers Avis : Les Yeux jaunes des crocodiles - Page 5

Le carton d’édition du roman éponyme de Katherine Pancol en 2006 présageait forcément une adaptation cinématographique. La jeune réalisatrice belge Cécile Telerman déjà auteure de deux films chorale sur les dérèglements de la cellule familiale en milieu bourgeois et urbain (« Tout pour plaire » 2005 et « Quelque chose à te dire » 2009) offrait de bonnes garanties pour mener à bien le projet toujours périlleux de transposition à l’écran d’un bestseller. Le scénario tombé tout entier dans la marmite du manichéisme doit être vu comme un conte ou une fable pour être apprécié et non comme un pensum réaliste sur l’état des relations familiales en ce début de deuxième millénaire. Comme dans tout conte de fées les personnages sont clairement répartis en deux camps au sein desquels les bons (Julie Depardieu, Patrick Bruel, Jacques Weber,…) travailleurs, compréhensifs, généreux voire naïfs doivent subir les caprices et névroses de leurs méchants époux, filles, mères, ou sœurs (Samuel Le Bihan, Alice Isaaz, Edith Scob, Emmanuelle Béart,). Ce processus narratif vite prévisible et qui ne donne pas beaucoup de nuances aux caractères peut vite devenir répétitif voire agaçant si l'on ne parvient pas rapidement à s’attacher aux deux héroïnes. Deux sœurs que tout oppose, symboles un peu caricaturaux mais assez juste des contradictions de notre société où la quête de soi par le truchement de l’exposition médiatique ferraille en permanence avec un besoin évident de sens pour ne pas se laisser engloutir par un progrès technologique devenu tyrannique. Emmanuelle Béart et Julie Depardieu déjà partenaires à trois reprises dans « Les destinées sentimentales » (Olivier Assayas, 1999), « Un fil à la patte » (Michel Deville, 2005) et «les témoins » (André Téchiné, 2007) sont toutes les deux parfaites pour illustrer les deux faces d’un même soleil. Julie Depardieu dans une partition qui est souvent la sienne est bien sûr craquante à souhait dans ce rôle de Cosette maltraitée par une mère Thénardier (Edith Scob), devant faire face à l’adversité qui l’entoure (notamment une fille tête à claques jouée par la très prometteuse Alice Isaaz) et au poids des charges qui lui incombent depuis que son mari volage s’est mis en tête après l’avoir escroquée de 40.000 Euros d’élever des crocodiles en Afrique du Sud (tout un programme !). Emmanuelle Béart endosse le rôle plus ingrat d’Iris femme entrant dans l'âge mûr, dotée d’un physique avenant, chérie par sa mère au détriment de sa sœur et fort bien mariée mais en perte totale de repères, n’arrivant à exister qu’en usurpant le travail des autres. Un rôle complexe pouvant être vu comme le reflet de notre époque qui fait miroiter à chacun qu’il peut décrocher sans trop d’efforts les fameuses quinze minutes de célébrité promises au détour des années 1960 par Andy Warhol. Personne mieux que la grande actrice qui a fait elle-même une très lourde concession au star system qui l'a marquée dans sa chair ne pouvait mieux représenter cette course effrénée à la célébrité. Le pari était audacieux et pas évident à assumer. Mais quand elle accepte un rôle, Emmanuelle Béart ne fait preuve d’aucune coquetterie qui pourrait l’éloigner de la vérité qu’elle entend lui donner. spoiler: C’est indéniablement l’aspect le plus émouvant du film que de voir le vide sidéral qui aspire Iris quand brutalement le tapis glisse sous ses pieds une fois le masque tombé
. Il serait donc dommage de passer à côté de cette thématique assez puissante en se laissant trop distraire par les nombreuses petites intrigues périphériques qui pimentent juste ce qu’il faut le film sans lui faire perdre sa ligne directrice. Certains pourront le reprocher à Cécile Telerman voyant là une confusion signe d’une incapacité à structurer harmonieusement une comédie dramatique digne de ce nom. Comme autrefois certains réalisateurs italiens (Pietro Germi, Dino Risi) se moquaient férocement du machisme triomphant, il est assez salutaire de voir que certaines réalisatrices sont capables de porter un œil acéré sur les comportements féminins qui ne sont peut-être pas tous induits par la domination séculaire de l’homme comme la cause féministe le laisse un peu trop penser parfois.

Ce film est excellent. N'ayant pas lu le livre je n'ai pas de point de comparaison, mais les acteurs jouent admirablement bien, ils sont excellents et j'ai vraiment adoré l'histoire, avec son côté un peu moralisateur à la fin. J'aime beaucoup les acteurs principaux (Patrick Bruel, Julie Depardieu, Emmanuelle Béart, Jacques Weber, Alice Isaaz); de très bons acteurs, j'ai passé un excellent moment en compagnie de ce film.

Étrangement cliché et quelques sujets secondaires traités à l'emporte-pièce, mais il règne une ambiance singulière dans ce film. Notamment grâce à un casting surprenant, tant on attendait des actrices et acteurs en mode "vieux briscards feignants", mais qui s'avèrent être convaincant et touchant.

Un film magnifiquement tourné puisqu'on s'accroche dès le début aux personnages dont les liens font crédibles. Tous sont attachants pour différentes raisons.
PLV : un bon moment en perspective, Emmanuelle Béart est magnifique en femme fatale

Je dois avouer que j'ai regarder ce film avec beaucoup d'à priori: Je ne suis pas fan des comédies dramatiques et encore moins française, la bande annonce radio ne me donnait pas du tout, du tout envie, et je restais sceptique sur les deux actrices principales. Mais quand j'ai entendu mes copines me dire "mais siiii tu dois le regarder, il est aussi bien que livre!!!" (bon, je n'ai jamais lu le livre non plus!) alors j'ai sauter le pas et dés les premières minutes, je suis complétement rentrée dans le monde de Joséphine et Iris et je ne l'ai pas quitter pendant presque 2h.Le casting est simplement parfait. Une très belle découverte et une agréable surprise... je vais m'empresser de lire le livre!

Intéressant mais loin d'être passionnant. Le sujet est typique d'un roman du genre. Comme souvent, cela concerne des gens ayant des moyens, qui ne sont pas heureux, qui s'ennuient dans la vie et qui cherchent une certaine reconnaissance... situation trop banale pour un film. Néanmoins, certaine situation sont amusante mais loin d'être hilarante. Le jeu d'acteur est correct. On ne comprend pas la présence d'Ariel Wizman qui "joue" mieux sur le petit écran...comme chroniqueur. A voir, sans plus.

Le film m'a rappelé le plaisir que j avais eu en lisant le livre. Très bon moment.

Julie Depardieu joue bien, nul doute de cela, mais le personnage qu'elle incarne est tout bonnement insupporable. Insupportable au point d'en détester le film. Sérieusement, les victimes fragiles, naïves et timides mal dans leur peau à 50 ans, ça énerve. On est pas au théâtre, un peu de réalisme bon sang ! Surtout qu'une chercheuse au CNRS ne travaille pas uniquement sur un sujet toute sa vie. Et parlons des autres : une mère totalement ratée, une fille absolument exécrable, une soeur fourbe et qui ne pense qu'à elle, un mari escroc... Niveau cliché, on atteint des sommets. Décevant. 1,5/5
Retrouvez moi désormais sur sens critique ! /Rotten_Tomatoes

trucculant et rafraîchissant, un film original bien interprété par une Julie Depardieu en candide ecrivaine habile..une emmanuelle beart (duck face) soeur manipulatrice mégalomane egocentrique spendide..et un patrick bruel avec une interprétation inhabituelle..touchant en avocat, marié à beart..un amour haché ..qui lachera prise devant la fraicheur innocente et généreuse de julie Depardieu. ..une belle comédie dramatique..loin du plagia

Une adaptation très fidèle du roman original de Katherine Pancol.
Le scénario est scrupuleusement respecté, et surtout les personnages sont judicieusement incarnés par des acteurs bien choisis : Julie Depardieu est une Jo gentiment tête à claques, Emmanuelle Béart une Isis méchamment déglinguée, et les autres sont à l'avenant, avec une mention particulière pour Alice Isaaz, le nouveau joli minois du cinéma français, futur César du Meilleur Espoir Féminin, je vous aurai prévenu...
En revanche, si le choix d'Edith Scob pour jouer Henriette est pertinent, j'espérais une plus grande place laissée au personnage du cure-dent, tellement fantasque et détestable dans le roman.
"Les yeux jaunes des crocodiles" (2014) reste un très bon moment de tragi-comédie familiale à la française, bien interprétée, mais non dénuée de maladresses, qui ne transcende pas son matériau de base, et dont le dénouement un brin abrupt laisse évidemment penser à une suite, si le box-office le permet.

un film français avec des acteurs au top.
Julie depardieu toujours dans des rôles de fille sensible qui lui vont si bien, beart toujours abonnée au rôle de peste, égocentrique.
une bonne histoire, un bon casting,
je n'ai pas vu le temps passer

Mer-ve-illeux !!
On tient 2h sans relâcher, tenue en haleine par l'intrigue, les personnages, le rythme du film et je dirais surtout par Julie Depardieu. Elle y tient un rôle sur mesure, délicat, doux, attachant. Bref on voudrait que ça ne finisse jamais et on ne voit pas les 2h passer ! Je recommande chaudement, chaleureusement. Un bon film français comme il n'en a pas été fait depuis longtemps !

Mais quel film magnifique! Nos acteurs français ont vraiment un talent fou! Julie Depardieu est bluffante. Cette petite histoire ressemble parfois à une pièce de théâtre ou à une histoire pour enfants ("Les yeux jaunes des crocodiles"... cric crac croc). Les scènes s’enchaînent en douceur, on est bercé par le rythme et les personnages. Et quels personnages! Julie Depardieu est terriblement touchante, bouleversante même. Le contraste est saisissant entre des personnages d'une superficialité repoussante (Béart, la mère...) et la naïveté si belle de l’héroïne. Les traits on beau être gros, les ficelles apparentes, on se laisse bercer et on adore!! (enfin moi j'ai adoré :)

Bon drame familial, réalisation à la hauteur. 3 étoiles.

Un véritable film féminin, pour l'apogée de la femme, alliant humour, bons mots et drame familial. Très juste dans son interprétation, Les yeux jaunes des crocodiles souffre parfois de sa longueur et de personnages secondaires quelquefois inutiles et plombant. Le tout file toutefois comme une jolie histoire.