(...) Une histoire passionnante, un bouillonnement de talents à tous les étages, un thriller en coulisses et le tout est narré par Don Hahn, collaborateur et surtout producteur (le mec se présente en disant qu'il a produit "Le Roi Lion" avant d'embrayer sur le nombre de millions de dollars qu'il a accumulé à sa sortie) qui a donc assisté de près à tout ça. Le documentaire est produit par Disney, et c'est bien normal vu que le tout est quand même tout à la gloire du studio. Pour autant, en dépit de ces quelques écueils ou réserves, est-ce si peu recommandable ? Non, bien évidemment. Déjà, j'aime le parti-pris de Hahn qui consiste à éviter de faire défiler différents visages. L'accent est mis sur une impressionnante base d'archives filmées qui nous proposent des extraits d'émissions et de journaux télés de l'époque, quelques vidéos internes de la boîte (félicitations des producteurs et quelques rushes instructifs), des dessins des artistes de l'époque (avec quelques caricatures croustillantes), des extraits de making-of avec les artistes au travail et surtout quelques bouts d'images signées par les employés. Et là, on tient quelques pépites. On est introduit au sein d'une salle d'animation dans laquelle évolue les pensionnaires de la classe A113, avec notamment un tout jeune Tim Burton retranché derrière sa table à dessin. On voit ensuite l'inséparable duo mentor/élève Clements/Musker, le tout filmé par John Lasseter. On a ensuite une petite séquence qui nous montre les animateurs, pensant qu'ils allaient être virés à la fin de la semaine suite à la délocalisation de leurs bureaux à Burbank, se dire que foutu pour foutu, autant jouer à "Apocalypse Now" dans les couloirs de la boîte ! Un moment de pur délire hallucinant et qui représente bien la folie douce et insouciante qui habitait ces artistes à l'époque. Le documentaire est aussi très instructif car on apprend plein de petits trucs sur la fabrication des films à l'époque, avec quelques secrets de tournage de succès comme "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" de Robert Zemeckis, resté fameux pour ses trucages et ses animations signées par la crème de Disney mais aussi par un rapprochement inédit entre les héros de la Warner et de Disney. C'est l'occasion aussi de lever le voile sur certains hommes de l'ombre comme Howard Ashman, parolier de "La petite sirène" et "La Belle et la Bête", tragiquement décédé à cause du SIDA avant la sortie de son dernier bébé (une scène déchirante dans le film). (...) Le tout est admirablement monté, bien narré, avec de multiples intervenants pertinents. En bref, c'est un documentaire impeccable, instructif et assez émouvant, qui a le bon goût de nous offrir en guise d'adieu un générique qui remet en lumière ces artistes de l'ombre et aussi un bout de la fameuse cession d'improvisation de Robin Williams pour le rôle du Génie dans "Aladin". Une belle découverte pour les amoureux des films de cette époque mais aussi pour ceux qui aiment voir les coulisses de la création. La critique complète sur thisismymovies.over-blog.com