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globi C.
9 abonnés
451 critiques
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3,0
Publiée le 30 mai 2016
Le réalisateur propose un gros travail sur l'ambiance en profitant un maximum du noir et blanc ce qui donne au film une ambiance pesante intéressante mais l' histoire aurait demandé à être plus construite pour encore plus en profiter. L'utilisation de Meurisse dans un rôle dramatique est un autre atout du film il fait une grosse impression d'entrée.
Si le film bénéficie de quelques atouts (distribution de qualité, belles images, belle musique), le scénario est squelettique et quelque peu "mélo" et bien peu crédible. Tout cela ressemble à un piètre film à l' eau de rose. Le réalisateur semble s' être débarrassé du film: la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, alors que l' on attend un dénouement vraisemblable. Au final, film très moyen, sauvé de justesse par ses bon interprètes.
Le roman dont est tiré Agnès de rien ne doit pas valoir tripette si l'on en juge par le film de Pierre Billon, cinéaste assez prolifique qui n'a guère brillé qu'avec Vautrin et L'homme au chapeau rond. L'histoire d'Agnès de rien n'a aucun intérêt alors que tout est fait pour créer une atmosphère à la limite de l'horreur pour la jeune héroïne (Danièle Delorme, bien tendre pour le rôle), entre une belle-mère folle, sa fille méchante comme une teigne et le mari de la susdite, alcoolique désabusé. Hélas, tout ceci est bien artificiel, jusqu'à une histoire sentimentale incongrue et un dénouement grotesque et bâclé. Même Paul Meurisse, moyennement convaincant, surtout en amoureux transi, ne peut sauver les meubles. Un film de rien, rationné en émotion comme l'époque, l'après-guerre, à laquelle il a été tourné.
Sur les pas d'Agnès, visitant sa belle-famille qu'elle ne connait pas, le spectateur a la sensation d'entrer dans un conte maléfique. Et il faut reconnaitre que Pierre Billon, cinéaste généralement médiocre, sait créer un décor de fin du monde et une atmosphère singulière et très sombre, entre romantisme et expressionnisme. Battue par la pluie et le vent, la maison des de Chaligny apparait comme hantée et insalubre. La mise en scène de Billon ne fait pas dans la demi-mesure et relève de l'exercice de style, aux confins du cinéma fantastique, voire d'épouvante. Car la pauvre et vulnérable Agnès, dont on apprend plus tard la raison de se trouver ici, est aussi apeurée que décontenancée par le mystère et les mensonges qui logent dans le lieux. La gracieuse et juvénile Danièle Delorme interprète avec la fébrilité requise le trouble de l'héroïne, fille perdue au coeur d'une parenthèse cauchemardesque En revanche, sur le fond, j'ai été moins convaincu par le sujet, lequel m'a paru manquer d'envergure. Surtout, la petite poignée de personnage est assez peu ou assez mal caractérisée. J'avoue ne pas avoir bien compris le sens, probablement métaphorique, que recouvre la dualité du personnage- épisodique- de Paul Meurisse, dans le rôle de beau-frère d'Agnès. Le film (et peut-être le roman adapté) est dans une dramatisation essentiellement formelle.