Alamar est le type de film chéri des festivals (Toronto, Rotterdam, Miami, Toulouse, Berlin, La Rochelle, San Francisco, Buenos Aires ...).
A mi-chemin du documentaire et de la fiction minimaliste, il nous présente comment un enfant issu d'une union mixte (sa mère est italienne, son père mexicain) va vivre le temps des vacances avec son père et son grand-père, entre hommes, isolés sur une des plus grande barrière de corail du monde, dans le Golfe du Mexique.
Dans ce genre de film, comme il ne se passe quasiment rien (pêche, lecture, lutte, dessin, hamac, crocodile, héron, rencontre parcimonieuse d'autres humains, nettoyage des bateaux, pluie), l'intérêt ne peut être maintenu que par un art évolué de la mise en scène et de la direction d'acteur, et encore plus du montage.
Comme chez le Kiarostami des débuts.
Et Alamar, de ce point de vue là, fonctionne très bien et justifie sa moisson de prix festivalière.
Le film possède une saveur particulière que le spectateur gardera longtemps en tête, saveur composée de noblesse des corps et des âmes, de pieds qui ressemblent à des mains, de simplicité retrouvée, de nature bigger than live. Le père et le fils, à la vie comme à l'écran, sont superbes de naturel et de complicité respectueuse. Les rapports humains semblent dans le film mis à nu, désossés, débarrassé de toute graisse superflue (comme les corps). La caméra, très proche des acteurs, scrute avec une rare perspicacité la découverte mutuelle d'un fils et de son père.
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