Fabrice Gobert, le réalisateur de Simon Werner a disparu ..., est un malin. Se mettre dans la poche une grande partie de la critique avec un film passablement moyen est déjà une performance. Certains s'emballent et citent quelques modèles américains ? Euh, faudrait se calmer, ce cantine movie (oui, on y fantasme beaucoup à la cafét') n'innove en rien et copie beaucoup.
Malin, le cinéaste, parce qu'il nous allèche avec un tempo moderato de thriller, dont la clé, dans les dernières images, est d'une grande banalité. Voulue, évidemment, car Gobert s'en fiche un peu de l'aspect polar de son film, ce qui l'intéresse davantage ce sont les us et coutumes de cette "tribu" de jeunes. Rien de très nouveau sous le soleil, de ce côté là, les thèmes un peu "osés" (drogue, homosexualité, voyeurisme, pédophilie ...) étant escamotés. Très sage, en fin de compte, le film, et diffusable sur TF1 à une heure décente. Quant à sa construction, en 4 récits successifs qui permettent de voir les mêmes scènes sous différents angles, c'est un procédé astucieux, certes, mais qui devient monnaie courante depuis quelques années. Un certain Kurosawa, avec Rashomon (1950) a été le premier à l'utiliser.
Un dernier mot sur l'interprétation. Elle est inégale, très limite à certains moments. La meilleure note ira à Ana Girardot, la fille d'Hyppolite, très bonne en petite bombe anatomique de lycée. On peut lui prédire un bel avenir. Pour les autres, faut voir. Même remarque pour Fabrice Gobert à qui il reste à prouver qu'il n'est pas que roublard et doué pour nous faire prendre des vessies pour des néons qui éclairent la nuit d'un halo mystérieux.