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Uncertainregard
112 abonnés
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3,0
Publiée le 24 mai 2011
Fallait oser nous montrer l'autre côté du miroir dans cette course poursuite parfaitement réalisée où l'on peut se mettre dans la peau d'un taliban à l'inverse des éternels GIs et leurs machines de guerre. Avec ce scénario original, Jerzy Skolimowski nous filme un excellent Vincent Gallo sous tous les angles dans un grand nombre de scènes fortes démontrant toute la détermination d'un homme luttant pour sa survie...
Tourné dans de sublimes décors naturels, un survival âpre et tendu, loin de tout manichéisme facile et pointant du doigt une armée soit-disant libératrice mais aux méthodes aussi douteuses que celles de ceux qu'elle est censé combattre, le tout magnifiquement interprété par un Vincent Gallo d'une belle implication.
Encore un film qui sort de l'ordinaire.... une force et une dureté, une capacité à nous emmener dans le récit haletant, impitoyable.... et surtout une mise en scène éblouissante: images, bande son etc.
Les visions de Mohammed dans une lumière aveuglante avec les citations du Coran, sont comme des moments mystiques de "respiration paisible". On ne sait pas trop s'il faut le prendre au premier degré ou bien s'il y a aussi de l'ironie ? Le film est d'une grande beauté; j'attendais un contenu politique et on est dans la force vitale primitive, d'une chasse à l'homme
Très belle fresque survival. mise en scène magistrale et photographie époustouflante sans parler de la musique qui communique parfaitement avec l'image. Malheureusement le réalisateur plonge parfois dans des clichés assez dérangeants. Mention d'excellence pour Gallo.
Admirable Jerzy SKOLIMOWSKI qui ancre aussi politiquement son film en choisissant de faire d'un barbu nommé Mohammed, son "héros" (en fait on ne saura rien de lui, s'il est seulement terroriste, coupable d'un crime particulier), en costume orange de GUANTANAMO et de le faire interpréter par Vincent GALLO, pendant que d'autres enfilent des perles à Hollywood, ou que des juges californien pourchassent, davantage par ressentiment que par sentiment de justice, un cinéaste polonais en Suisse... Évidemment, c'est d'une beauté sauvage. Situé on ne sait plus où : canyons désertiques, forêts enneigées, rivières gelées. Aucun bavardage. Chemin de croix. Vêtements de camouflage. Une burqa bleue viendra même se couler, l'espace d'une hallucination, au sein de l'étendue blanche. L'aurore violacée, le rouge vif du sang qui gicle sur la neige. Des extases. Les moments les plus mystérieux étant ceux avec les animaux, que ce soit pour les tuer pour survivre, ou des rencontres, avec une meute de chiens, des bêtes d'étable, un cheval, ou comme celle avec le cerf qui semble tout droit sorti du Saint Julien de Flaubert. C'est pas aussi radical qu'on le dit partout : narration linéaire, etc. C'est toujours dans cette zone d'équilibriste polonais où SKOLIMOWSKI inscrit ses films, quelque soit la forme qu'il leur donne. Entre deux films, au lieu de faire le singe comme David Lynch, il se retire vraiment 10 ans pour s'adonner à la peinture. Vivement la rétrospective intégrale pendant l'édition 2011 du festival Paris Cinéma !!
Quel est l'objectif de ce film ? Que doit-on comprendre ? Qu'est on sensé apprendre ici ? Je me le demande. En tout cas si je devais répondre tout de suite à ces 3 questions, je dirai sans hésiter "pas grand chose" ! Les 5 premières minutes sont géniales au niveau de la tension. Les 15 qui suivent sont intéressantes et on se dit qu'on va assister là à un excellent duel entre le terroriste et les forces armées US. Il n'en fut absolument rien, et c'est peu de le dire. Pendant tout le reste du film, on suit un terroriste en cavale dans un milieu enneigé. Ça fait un peu penser aux "Chemins de la liberté" sauf que là il est tout seul et qu'on se fait terriblement ch*** !! Aucun rebondissement, un final catastrophique et à aucun moment le terroriste, interprété par le très prétentieux Vincent Gallo (voir interview SoFilm numéro 2), ne suscite une quelquonque empathie. Film de 1h15 totalement ennuyeux (faut quand même le faire !), aussi plat que l'électro-cardiogramme d'un mort. Raté.
A partir d'un scénario qui tient sur un post-it, Jerzy Skolimowski signe un survival plutôt réussi atteignant de grands moments que ce soit par la superbe réalisation ou bien par le jeu muet de Vincent Gallo mais l'ensemble est trop inégal et s'essouffle vers la fin, filmer Vincent Gallo courir dans la neige ne suffit pas pour faire tenir un film.
Ce survival à l'ésthétique hors du commun est réussi grâce à la superbe façon qu'a Skolimowski de filmer avec peu de moyen un taliban que l'instinct de survie et le fait de se retrouver loin de son milieu naturel rendent bestial. L'étrange relation qu'a le public vis-à-vis de ce personnage que l'on ne veut ni plaindre ni détester est une autre originalité qui rend ce film si différent de toutes ces courses poursuites que l'on a tant l'habitude de voir au cinéma.
Oui pour le fond, non pour la forme. Jerzy Skolimowski nous entraine dans une chasse à l'homme, où plutôt dans la quête de survie d'un homme, Mohammed un taliban qui s'évade suite à l'accident d'un van le transportant lui ainsi que d'autres prisonniers lors d'un transfert, va s'en suivre une véritable errance de l'homme luttant pour rester en vie tant bien que mal. Si le thème est interessant et la mise en image relativement réussie (on souffre avec le protagonniste), c'est un film extrêmement long, lent, et ce personnage dont on ne connait au final pas grand chose, est tout de même un peu trop porté comme un martyr, tuant par "nécessité" sans aucun scrupule même s'il peu faire preuve de morale (cf: la femme enceinte). Le seul très bon point de ce film est pour moi l'interprétation exceptionnelle de Vincent Gallo, qu'on voit bien trop peu par rapport à son énorme talent. A voir tout de même car la démarche est intéressante.
Si vous avez en tête l'idée originale de vous faire lyncher prochainement, choisissez par exemple la dissidence en refusant d'apprécier Essential Killing. Ou de l'apprécier sans l'aduler. Observez pour vous en convaincre le champ lexical des critiques presse ou d'Internet. Passionnant. Pas que l'unanimité soit forcément synonyme de complot, elle est d'ailleurs souvent gage de vérité, au moins pour une partie. Mais la confection de vers de poésie auxquelles se livrent ces adorateurs du cinéaste polonais ne devrait pas trouver tant de justifications quand de réelles envolées métaphysiques ponctuent un film au demeurant touché par un détail d'importance, celui de faire cohabiter un besoin impérieux de réalisme quasi-documentaire et un amoncellement d'invraisemblances. Alors oui, le film est imagé, mais cette association maladroite décapite sa tension dramatique. Gallo en taliban, passe encore, mais la succession des événements qui débutent sa fuite paraissent trop absurdes et irréalistes, téléphonés, posés là par un réalisateur pour se laisser aller à l'histoire. Après une scène d'introduction saisissante, Skolimowski (classieux de sortir un barbarisme...) enchaîne les épisodes impossibles. Radicalité, inconnu, sensoriel, mort, etc... de belles prétentions pour un film mécanique trop irréaliste pour les cartésiens qui même s'ils en saisissent le sens, la portée philosophique (douter d'eux s'avérerait déplacé), déplorent le déséquilibre entre l'artificialité et l'issue.
Difficile d'aborder Essential Killing, un film qui se nourrit et établit son récit sur l'illisibilité, l'effacement des repères. Le problème est un peu le même que pour un film comme Dead man dans la manière d'appréhender le cinéma ( je sens déjà les pierres d'une future lapidation pour avoir dit ça ) où le réalisateur cherche à vider le film de références qu'elles quelles soient afin de servir une matière brute, bien que dans les deux films l'objectif ne soit pas le même : recherche de la pureté dans Dead man, exploration de l'inconnu dans Essential Killing. Mais à force d'épurer le film, de le vider (a priori) de sens, ne finit-il pas par n'avoir plus aucun intérêt ? Si l'idée est de faire parler les images, ne faut-il pas des images qui parlent ? Or le film n'arrive pas toujours à donner de l'ampleur à la photographie, ni de parvient à faire pâtir le spectateur des souffrances du personnage de Vincent Gallo. Le film est froid, inamical, primaire même, il ramène l'homme à sa condition sauvage, c’est très clair avec les rencontres successives de Mohammed qui petit à petit se rapprochent d'une forme civilisée tel qu'on la conçoit aujourd’hui ( jusqu'à la maison ), mais où à chaque fois il ne trouvera pas d'intérêt à rester. C'est que c'est un film sur l'errance ( sur la fuite ? ), même si elle prend parfois la forme d'une mission toutefois jamais si marquées qu'elles peuvent le paraître avec les échos à la religion musulmane pour mieux entrer dans la logique évoquée plus haut de la non-affiliation à quelques mouvements politiques, culturels, idéologiques que ce soit. Universel ou totalement inhumain, le film se murit après le visionnage, qui peut lui dérouter et décevoir, mais demande un effort d'ouverture assez conséquent qui peut paraître désagréable d'autant plus que la réalisation de Skolimowski n'aide pas vraiment à le faire avec un plaisir cinématographique certain, disons plutôt qu'on a à faire à une exploration difficile de l'existence et de la finitude.
Film aux origines géographiques un peu confuses, "Essential Killing" est typiquement le genre de film qui suscite des réactions mitigées. Pour ma part, je suis content de l'avoir vu : ça sort du commun. Peu importe ce qu'a fait le personnage de Mohamed, on suit sa fuite, sa survie, sans être pour ni contre lui. C'est d'ailleurs un peu le problème : c'est un film de survie, le personnage est de fait assez secondaire. Surtout que je n'arrive pas à me décider sur la qualité de l'interprétation de Vincent Gallo : géniale ou médiocre ? Un peu des deux, probablement. Sans parler de la présence d'Emmanuelle Seigner, qui semble avoir usé des réseaux de son mari pour venir jouer là-dedans... En revanche, reconnaissons-le à Skolimovski, c'est admirablement bien mis en scène, et le travail sur le son et B.O est remarquable. Mais c'est long, un peu trop, et le film tombe presque dans la facilité. L'utilisation des flash-forwads est en revanche incompréhensible et n'apporte rien. Globalement intéressant, mémorable (d'une certaine façon), mais paradoxalement pas très convaincant...