Bon, se lancer dans un DeCoteau fait toujours peur, car quant on voit la qualité de sa filmographie ca tend à faire cauchemarder. Final Scream n’est pas un bon film, mais je dirai qu’il est plutôt dans la moitié haute de sa filmographie.
Coté acteur, ca n’a rien de très transportant, il faut le dire, surtout que les personnages du film sont ceux d’un slasher des plus classiques. Des jeunes des plus quelconque se font dézinguer par un tueur dont on ne verra le visage qu’à la fin. Aucun des personnages n’a fait l’objet d’une attention réelle, et DeCoteau pique de ci de là des lieux communs qu’il cherche à peine à améliorer. Les acteurs en eux-mêmes ne laissent pas de souvenirs mémorables, pour autant ils ne sont pas mauvais non plus dans leur globalité. Disons que le genre n’est pas trop exigeant niveau performance, et du coup il est possible de regarder ce film sans être dérangé de ce coté là.
Le scénario est des plus basiques lui aussi : un tueur, des jeunes, un endroit isolé. Comme dans tout slasher minimaliste, Final Scream propose cette triade immuable. A vrai dire l’ensemble manque de rythme, d’action, du fait de meurtre trop vite expédiés, et la révélation finale manque tout de même de crédibilité. Maintenant l’ensemble est assez propre pour un DeCoteau, et se laisse regarder distraitement pour quelqu’un de pas trop regardant. Disons que DeCoteau copie sans trop de difficulté les codes du genre, et livre un produit tenant à peu près la route, ce qui, connaissant le Monsieur n’est pas rien tout de même. Par ailleurs le film ne dure qu’une heure 15 à peu près hors générique, aussi malgré un rythme inégal il n’y pas vraiment de longues plages d’ennui dans ce métrage.
La réalisation est assez honnête. Le film a visiblement été un peu charcuté, mais DeCoteau ne se débrouille pas trop mal. Il y a quelques bonnes séquences (vers la fin dans un chassé croisé avec le tueur par exemple), et disons que DeCoteau travaille bien son ambiance. C’est souvent le meilleur point de ses films, sa capacité ou sa volonté de créer une atmosphère dans ses métrages, et il faut avouer là que le genre du slasher lui permet assez bien de mettre en avant ses capacités. Maintenant il ne faut pas se leurrer, DeCoteau n’abat pas non plus un travail démentiel. La photographie est convenable, avec les récurrents effets bleutés du réalisateur et les éclairs qui n’en finissent plus alors qu’il ne pleut jamais. Cela donne une atmosphère sympa à Final Scream, mais en revanche un peu déçu tout de même par quelques passages très sombres qui ne rendent pas l’action des plus lisibles. Les décors sont faibles eux aussi, même si le huis clos leur est profitables. Alors le problème de Final Scream c’est que les effets horrifiques sont plus que limités. Il est impossible que l’amateur de slasher trouve vraiment ici son compte, ni même celui qui veut juste frissonner car les meurtres sont franchement plus qu’expediés, dans un style pas si lointain de Blanche Neige version DeCoteau. Quant à la musique les connaisseurs du bonhomme reconnaitront une bande son des plus typiques, caractérisée par une réelle présence mais par un coté passe-partout trop marqué.
En clair Final Scream n’a rien d’un slasher mémorable. J’ai vu pire dans le registre, qui se prête parfois au n’importe quoi. Ici on a un slasher académique avec les codes du genre pas toujours bien exploités, mais qui, pour des néophytes ou un public jeune et débutant pourra avoir quelques intérêts. Je ne peux pas dire que Final Scream a un énorme défaut, mais il n’a pas non plus de réelles qualités à mettre en avant. Je lui accorde 2, en sachant qu’il s’agit comme toujours avec DeCoteau d’un film indépendant, mais ceux qui sont gavés aux slashers pourront sans problème le contourner.