Basé sur un scénario de Bruce Lee, le film de Richard Moore brille de par la spiritualité qui s'en dégage. Bruce Lee est mort. Nous sommes en 1978 et David Carradine est au sommet de sa gloire. L'acteur incarne brillamment plusieurs personnages énigmatiques et puissants. Avant d'être un film d'arts martiaux, "Le cercle de fer" est une quête de l'esprit dans le sens où le combat passe largement après les messages philosophiques. Que retient-on de ce film aux allures de série Z? Tout d'abord que le kung fu c'est un art de vivre. Il faut savoir vaincre la peur de mourir pour vivre heureux, c'est le message fondamental. En deuxième lieu que ce principe en induit un autre, l'analyse. Quand on n'a peur de rien, on peut se permettre d'étudier la nature végétale et humaine. Etudier et ouvrir son esprit, c'est connaître la philosophie de la vie. Quand on connaît la philosophie de la vie, plus rien n'arrête l'homme en question, il devient un sage capable d'enseigner. Bref ce film n'est pas un long-métrage ordinaire et Richard Moore préfère s'intéresser à la remise en question de l'homme plutôt que d'offrir au spectateur des chorégraphies de combat qui en jettent la vue. En résumé, si vous vous attendez à assister à des combats faramineux, passez votre chemin car les luttes sont filmées très simplement pour la simple raison que l'intérêt du réalisateur consiste à vous dévoiler des messages philosophiques. David Carradine excelle en sage toujours amateur de flûte en guise d'instrument de musique, ce film, c'est la série "Kung Fu" portée sur grand écran. Alors bien sûr le pari d'intéresser les amateurs de luttes est perdu mais en ce qui concerne le scénario, sachez que l'idée de complexifier une telle histoire en enseignant la vie telle qu'elle existe, c'est donner l'impression au spectateur que l'intérêt propre des arts martiaux, ce n'est pas de s'exciter ni de frapper pour le plaisir simple de cogner ni de faire mal, c'est de savoir surtout en priorité vivre en harmonie avec soi-même et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il fallait un certain courage pour monter ce film qui de toute évidence n'intéressera certainement pas tous les publics. Au final, Richard Moore dirige son long-métrage de façon ludique et impartiale, pourvu de nombreuses qualités humaines révélatrices sur la façon de connaître l'autre et soi-même. Un long-métrage intéressant, intelligent, véridique, il mérite que l'on sacrifie une petite partie de notre temps pour le visionner.