Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
2,5
Publiée le 21 novembre 2010
Un film assez étrange, l'histoire d'un braqueur de banque compulsif, dont on ne sait rien, ni les motifs, ni les ambitions. On reste un peu sur sa faim quand même.
"C'est l'histoire d'un type qui court". Tel pourrait être le résumé de ce film austère qui s'attache à dresser le portrait d'un homme mystérieux. Car des motivations de cet athlète braqueur, on ne sait rien. Après quoi court-il ? Dans quel but ? Course sans issue, course vers la liberté ultime, simple trip ou quête d'adrénaline, toute interprétation est possible. Ce parti pris, dicté par la réalité même de celui dont le film s'inspire, est à la fois la force et la faiblesse du film : sa force parce qu'il s'oblige à se construire sur une succession de faits et d'action ; sa faiblesse parce qu'il risque de laisser le spectateur hermétique au destin de son héros. Alternant scènes rythmées et séquences lentes, le film semble mettre du temps à trouver son équilibre. Cette incessante rupture de dynamique concoure cependant à esquisser le portrait de ce coureur obsédé par la performance et la vitesse. Car il ne se contente pas de courir vite. Ses braquages sont rapides, comme chronométrés. Le but en serait davantage la quête de l'exploit que l'importance du butin. S'enfuyant souvent en voiture, il aime aussi conduire vite avec la musique à fond. Son plaisir est là, on n'en doute pas. Aussi a-t-il du mal à communiquer. Aussi a-t-il du mal à aimer. Film imparfait mais ambitieux, proposant deux scènes exceptionnelles de course poursuite, comme des échappées belles, quelquefois trop lent quand il peint, certes avec subtilité, les relations entre le héros et celle qui l'aime, Le braqueur s'envole dans un final très réussi. Un projet intègre, une approche originale, un film à voir malgré ses faiblesses.
Un homme s'entraîne à courir en prison, il est sur le point d'être libéré. Johann Rettenberger, corps maigre et visage blême est un type froid et sauvage qui se remet automatiquement à faire les deux seules choses qui le font survivre : courir et braquer. Le film raconte le vrai destin de Johann Katsenberger (son vrai nom), jeune autrichien aussi connu pour ses multiples braquages que pour ses exploits athlétiques. Autrichien, le film n'est ni lumineux ni forcément accueillant et si les scènes entre le héros et son ex copine sont parfois un peu trop lentes, celles où il court, où il braque et où il est traqué sont parfaitement maîtrisées et intenses. Andreas Lust, visage rude et corps sec incarne à la perfection ce personnage hors du commun dont on a du mal à comprendre les motivations, il est la révélation du film. Plus attiré par les montées d'adrénaline que par l'argent, incapable de communiquer mais capable d'aimer, il reste énigmatique dans sa quête mais fascinant dans sa volonté de se lancer des défis. Imparfait mais plein de qualités, Le Braqueur a le mérite de nous faire découvrir ce personnage hors du commun. Une bonne surprise.
Ce concept étrange de joggeur-braqueur ne nous laisser présager rien d’autre que les aventures d'un personnage à mi-chemin entre Clyde Barrow et Forrest Gump... Toutefois ça a été une agréable surprise de découvrir cet être marginal, froid et sans émotions prenant ses cambriolages pour un banal sport d'endurance. Si sa psychologie opaque n'est pas mise en avant par la mise en scène minimaliste, celle-ci, dans la grande scène de fuite finale, fait monter crescendo à la fois le suspense et le drame.
Issu d'évènements vrais, le portrait à l'eau-forte d'un solitaire, marathonien et braqueur de banques, qui cherche à échapper à un ennemi invisible, insaisissable, auquel il doit faire face en permanence : lui-même. Le spectateur suit avec fièvre la course poursuite menée sans temps mort, hors des sentiers battus du thriller traditionnel. La mise en scène est précise et économe, l'intérêt ne faiblit pas un seul instant. Film salué par l'ensemble de la critique. Plus 1, comme on dit dans les forums d'opinion.
Ce film, c'est 3 choses : un acteur génialissime, froid mais charismatique en même temps , Andrea Lust ; ensuite, ce film c'est un rythme incroyable, au rythme des grandes enjambées du braqueur; enfin, ce film c'est une maitrise parfaite du début à la fin, des plans sublimes, des paysages somptueux (surtout de nuits), des scènes ultra-réalistes de courses-poursuite, et une rare intelligence dans le scénario. Y'a pas d'autre mot : ce petit bijou allemand est un chef-d'oeuvre. Courrez le voir ;)
Preuve de la grande forme du jeune cinéma allemand, ce "braqueur" est un condensé d'intensité cinématographique. Le film est marqué par un refus bienvenu du psychologique : le personnage principal est absolument opaque, page vierge sur laquelle on peut projeter un geste politique (le retour de manivelle d'une société ultralibérale), ou existentiel (l'obsession aveugle comme carburant premier des individus). Benjamin Heisenberg fait preuve d'un sens ébouriffant de la mise en scène, transformant cette éternelle cavale d'un homme qui (se) fuit en une véritable expérience cinétique, totalement fascinante.
Dès le début, on sent que ça va mal finir - ce gars mince, solitaire, mental, ordinaire (d'apparence), au visage cloisonné, sans émotion, tel un cyborg, qui coure - espace - participe à des courses et les remporte, et qui braque pathologiquement, avec une technique froide, systématique - car-jacking - masque - capuche - fusil à pompe - qui se met en mouvement comme un prédateur fond sur sa proie, qui braque comme on tue, tueur en série méthodique, doué, agile, rapide, précis, endurant. Qui s'échappe toujours, hyperconcentré dans l'action, tel un Jason Bourne schizo. La poursuite avec la police est digne de la scène finale de Lost Highway. Ce que Lynch a condensé, Heisenberg le déploie temporellement. Construction magistrale, mise en scène visuelle, ingénieuse, nette, le jour n'est pas encore levé, des petites maisons, des cheminées qui fument, un coup de feu dans le lointain... Pas vu de film d'action aussi haletant et passionnant depuis des lustres. La fin est juste à couper le souffle. Le bouche à oreille doit réparer l'injustice de cette sortie sur 9 copies..... Le film de la semaine. Peut-être même un des films de l'année. Courez-y !!
C'est un film d'action intelligent, assez excellent, s'il avait été américain ont aurait crié dans les médias à l'exploit formidable, un peu comme "the town" d'Affleck, autre bon film mais avec le gentil/le méchant le happy end un romantisme propret. Ici chaque personnage est avant tout un être humain qui n'est écrasé sous le poids d'aucun stéréotype, on échappe à la fin heureuse soit-disant pour préserver nos sensibilités de spectateurs payant, et les scènes culs sont charnels et réalistes. Il s'agit du parcours kamikaze d'un braqueur de banque, fou enragé, bien que froid et pas intrinsèquement brutal égoïste, passionné talentueux de course de fond; on se demande ses motivations pour en être arrivé là, à ce degré de sociopathie puissante? Le film n'y répond pas, effleurant quelques pistes, au-delà de photos qu'il tient en main, d'une probable enfance brisée, d'une haine canalisée contre "le système" et la société, mais lui-même ne veut pas réellement y faire face, c'est le prix à payer pour vivre selon son code d'honneur personnel ultra discipliné, sa course/fuite en avant, vers la mort, parce qu'il préfère souffrir et crever, afin de conserver intact son intégrité personnel, sa façon d'appartenir à l'humanité, ce qu'il reste de son identité. Tous les gangsters n'ont pas de tels loyautés, loin de là, mais la plupart des taulards de bas étages ont reçu en cadeau par la vie des cellules familiales délétères. Notre héros autrichien est finalement très moral, il nous montre comment finissent ceux qui veulent échapper et abîmer le conformisme de la vie en communauté citoyenne, notre société. Chacun se situera plus ou moins proche de ces deux extrêmes, comme un équilibre, là est l'illusion, cet équilibre se redéfinit à chaque instant. Allez-y sans problème.
(...) proche d’un cinéma intimiste, Le Braqueur – La Dernière Course offre aux amoureux de films de genre une expérience loin d’être déroutante mais suffisamment bien mise en scène pour nous faire sentir impliqués dans cette traque à la vie sans relâche. Lire la suite: http://www.leblogducinema.com/2010/10/18/critique-le-braqueur-la-derniere-course/
Second long-métrage pour le cinéaste d'origine Allemande Benjamin Heisenberg qui adapte pour l'occasion le roman "L'Envolée belle" de Martin Prinz, ce dernier s'étant inspiré d'un fait réel ayant défrayé la chronique en Autriche. Il s'agit ici d'une libre adaptation de la part du cinéaste, le roman s'avérant trop linéaire pour être transposé sur grand écran (dixit le réalisateur). Il y retranscrit ici un drame saisissant, certes trop lent sur le début mais très prenant sur la seconde et dernière partie du film (au moment où la chasse à l'homme prend une toute autre tournure). On y fait la connaissance d'un ex-détenu, fraîchement libéré, passionné par la course à pied, il n'aura eu de cesse de s'entraîner durant ses six années d'emprisonnement. A sa sortie, s'il continue de plus belle ses marathons, ses hold-up auront eux aussi raison de sa détermination. Benjamin Heisenberg y dépeint un être torturé, à la nature psychologique profonde et sans cesse chamboulée. Ses courses effrénées entre chaque braquage offrent à la mise en scène, une énergie prenante et captivante, mais hélas, seulement dès la seconde partie du film.