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La_Mort_Dans_L_Oeil
28 abonnés
248 critiques
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5,0
Publiée le 12 novembre 2010
Dès le début, on sent que ça va mal finir - ce gars mince, solitaire, mental, ordinaire (d'apparence), au visage cloisonné, sans émotion, tel un cyborg, qui coure - espace - participe à des courses et les remporte, et qui braque pathologiquement, avec une technique froide, systématique - car-jacking - masque - capuche - fusil à pompe - qui se met en mouvement comme un prédateur fond sur sa proie, qui braque comme on tue, tueur en série méthodique, doué, agile, rapide, précis, endurant. Qui s'échappe toujours, hyperconcentré dans l'action, tel un Jason Bourne schizo. La poursuite avec la police est digne de la scène finale de Lost Highway. Ce que Lynch a condensé, Heisenberg le déploie temporellement. Construction magistrale, mise en scène visuelle, ingénieuse, nette, le jour n'est pas encore levé, des petites maisons, des cheminées qui fument, un coup de feu dans le lointain... Pas vu de film d'action aussi haletant et passionnant depuis des lustres. La fin est juste à couper le souffle. Le bouche à oreille doit réparer l'injustice de cette sortie sur 9 copies..... Le film de la semaine. Peut-être même un des films de l'année. Courez-y !!
Le Braqueur avance comme son héros, sous l’apparence du calme, mais avec une intensité croissante qui nous prend par surprise. Le film peut déconcerter par son absence presque totale de psychologie, mais il trouve aussi sa force dans cette confiance accordée à la mise en scène (excellente) pour exprimer ce que les personnages taisent. Que ce soit dans la cellule où Johann finit de purger sa peine en s’entraînant sur un tapis roulant, ou lors des divers marathons qu’il remporte une fois libéré, ce qui intéresse surtout Benjamin Heisenberg, c’est la course de son héros. Assimilée à une résistance contre toutes les oppressions que peut subir au quotidien un ancien prisonnier, cette perpétuelle fuite vers l’avant prend peu à peu une tournure tragique et rappelle les premiers films de James Gray. Le réalisateur témoigne d’une même adhésion inconditionnelle au parcours d’un marginal qui sème lui-même les obstacles sur lesquels il trébuchera. Très silencieux, très distant dans son point de vue, Le Braqueur convoque aussi les fantômes lointains de l’existentialisme et du néo-réalisme des années 50, où l’errance et la critique sociale formaient une étrange et subtile alliance. Cette dernière comparaison ne tourne pas à l’avantage du film de Heisenberg, mais elle a le mérite de rendre justice à son charme singulier et à la foi tranquille qu'il semble placer dans le pouvoir des images. Critique détaillée: https://www.espace-critique.fr/critique-le-braqueur-la-derniere-course/
Issu d'évènements vrais, le portrait à l'eau-forte d'un solitaire, marathonien et braqueur de banques, qui cherche à échapper à un ennemi invisible, insaisissable, auquel il doit faire face en permanence : lui-même. Le spectateur suit avec fièvre la course poursuite menée sans temps mort, hors des sentiers battus du thriller traditionnel. La mise en scène est précise et économe, l'intérêt ne faiblit pas un seul instant. Film salué par l'ensemble de la critique. Plus 1, comme on dit dans les forums d'opinion.
Un film assez curieux, car malgré pas mal de défauts, on reste jusqu'au bout et c'est déjà pas mal en soi. Je m'explique, la mise en scène est ultra austère, voire même triste et froide, la musique est quasi inexistante, et les dialogues se réduise à une dizaine de mots... Mais voila, le scénario est tellement bien ficelé qu'on a envi d'aller jusqu'à la fin même si on s'ennui par moment. Heureusement le film n'est pas trop long. A voir pour passer le temps mais pas indispensable.
(...) proche d’un cinéma intimiste, Le Braqueur – La Dernière Course offre aux amoureux de films de genre une expérience loin d’être déroutante mais suffisamment bien mise en scène pour nous faire sentir impliqués dans cette traque à la vie sans relâche. Lire la suite: http://www.leblogducinema.com/2010/10/18/critique-le-braqueur-la-derniere-course/
Preuve de la grande forme du jeune cinéma allemand, ce "braqueur" est un condensé d'intensité cinématographique. Le film est marqué par un refus bienvenu du psychologique : le personnage principal est absolument opaque, page vierge sur laquelle on peut projeter un geste politique (le retour de manivelle d'une société ultralibérale), ou existentiel (l'obsession aveugle comme carburant premier des individus). Benjamin Heisenberg fait preuve d'un sens ébouriffant de la mise en scène, transformant cette éternelle cavale d'un homme qui (se) fuit en une véritable expérience cinétique, totalement fascinante.
Un bon thriller au scénario original tiré d'une histoire vraie, l'histoire d'un braqueur de banque passionné de course à pieds. La mise en scène épurée de ce film brosse le portrait d'un homme froid et taciturne lancé dans une fuite en avant à l'issue inéluctable. Le réalisateur a su trouver le bon rythme dans ce récit contemplatif, bien appuyé par l'excellente interprétation d'Andreas Lust .
Très belle surprise ! Le cinéma germanique renaît avec ce double caractère propre à l'art allemand depuis Dürer en passant par Otto Dix : grâce et objectivité. La lumière frappant le visage de l'acteur (parfait dans ce rôle) en laisse voir la moindre ride. Les braquages à répétition sont d'une mécanique froide. Et pourtant, tout est magnifiquement filmé et si bien rythmé. D'ailleurs le film compte peut-être le plus beau plan de l'année : un plan fixe de village au petit matin vu en plongée, un coup de feu dans le lointain, incompréhensible pour le spectateur, puis une myriade de lumière déferlant dans les rues telle une étrange retraite au flambeau... Je n'en dis pas plus. Allez voir ce film !
C'est un film d'action intelligent, assez excellent, s'il avait été américain ont aurait crié dans les médias à l'exploit formidable, un peu comme "the town" d'Affleck, autre bon film mais avec le gentil/le méchant le happy end un romantisme propret. Ici chaque personnage est avant tout un être humain qui n'est écrasé sous le poids d'aucun stéréotype, on échappe à la fin heureuse soit-disant pour préserver nos sensibilités de spectateurs payant, et les scènes culs sont charnels et réalistes. Il s'agit du parcours kamikaze d'un braqueur de banque, fou enragé, bien que froid et pas intrinsèquement brutal égoïste, passionné talentueux de course de fond; on se demande ses motivations pour en être arrivé là, à ce degré de sociopathie puissante? Le film n'y répond pas, effleurant quelques pistes, au-delà de photos qu'il tient en main, d'une probable enfance brisée, d'une haine canalisée contre "le système" et la société, mais lui-même ne veut pas réellement y faire face, c'est le prix à payer pour vivre selon son code d'honneur personnel ultra discipliné, sa course/fuite en avant, vers la mort, parce qu'il préfère souffrir et crever, afin de conserver intact son intégrité personnel, sa façon d'appartenir à l'humanité, ce qu'il reste de son identité. Tous les gangsters n'ont pas de tels loyautés, loin de là, mais la plupart des taulards de bas étages ont reçu en cadeau par la vie des cellules familiales délétères. Notre héros autrichien est finalement très moral, il nous montre comment finissent ceux qui veulent échapper et abîmer le conformisme de la vie en communauté citoyenne, notre société. Chacun se situera plus ou moins proche de ces deux extrêmes, comme un équilibre, là est l'illusion, cet équilibre se redéfinit à chaque instant. Allez-y sans problème.
Toujours fan d'art et essai. Film qui mérite vraiment le déplacement au ciné car ce n'est pas le style à passer à la télé le dimanche soir. Un prisonnier libéré qui court les marathons comme un dieu et qui braque les banques. Une histoire d'amour pas mièvre. Et une fin à découvrir en allant le voir.
Un film à la fois dérangeant et passionnant le portrait d'un monstre. Un homme qui agit par pulsion et qui, comme un violeur, est incapable de se canaliser. On sent qu'avec les atouts qu'il possède il pourrait s'insérer dans la société mais rien n'y fera, il finira traqué comme une bête. On reste pétrifié.
Un polar/thriller qui tourne autour de ce personnage abrupt, étrange, intense et plein d'une énergie qui transforme sa vie en tragédie. Sobre, minimaliste et pas convenu du tout, ce film sonne vraiment très juste. C'est une course contre le temps, la vie et la mort, haletante jusqu'au dernier souffle de ce marathonien, que ce soit dans la forêt, sur l'autoroute, dans la rue, etc... Une petite claque dans le genre.