Une bande annonce aguicheuse et le réalisateur de la meilleure saga de l'histoire du cinéma dans la boucle, il ne m'en fallait pas plus pour me donner envie de voir ce nouveau Peter Jackson.
Et sur la forme il tient toutes ses promesses, visuellement très réussi entre monstres mécaniques et terres désolées on a un mix aussi impressionnant qu’original qui s'avère parfaitement efficace. On est aussi happé dans cet univers si singulier, et les villes mécaniques suscitent aussitôt l'intérêt, tout comme la mythologie de ce monde et son histoire qui semblent foisonnantes.
Mais voilà, cet univers au potentiel énorme, "Mortal Engines" ne fait que l'effleurer du bout du doigt. On nous parle d'un tas de choses à priori passionnantes (esclavagistes du Sud, cités mobiles, 1ers survivants à la catastrophe, la catastrophe en elle même, la division du monde entre "pro villes mobiles' et antis, Shan Guo, ...) dans un monde qui pourrait rappeler aussi bien la série vidéo-ludique des Fallout que Madmax, bref un potentiel immense, mais jamais le film ne va au bout des choses, il nous présente tout ceci sans nous expliquer le pourquoi du comment. En résulte une énorme frustration, bien incarnée par le personnage de Shrike qui aurait pu être hyper intéressant et qui ne s'avère au final être qu'un ressort scénaristique bidon.
A cause de cette narration trop surfacique, l'histoire,le monde et les personnages perdent beaucoup d'intérêt, surtout que ces derniers ne sont pas très originaux. De plus, là où le film commence très bien avec cette chasse entre Londres et une bourgade, les villes mouvantes qui auraient dû être le cœur du sujet (voire des personnages à part entière) se retrouvent rapidement reléguées au second plan au profit d'une vendetta personnelle dont les enjeux sont moindres, le tout sous couvert de la sempiternelle rengaine des films pour jeunes adultes "toi personnage principal qui ne voit que son petit destin, alors que ce-dernier te dépasse largement et qu'il te voue à de très grandes choses....", un peu usant.
Et malheureusement ça va de mal en pis, puisque le dernier quart est une sorte de copie bancale de Star Wars, le tout étant ultra prévisible. Cette fin est même limite à jeter tant elle sent le réchauffer.
Et c'est tellement dommage, car "Mortal Engines" effleure le bon, très bon , comme je le disais grâce à un univers original et apparemment très riche et qui pourrait s’avérer ô combien captivant. S'il évite tout de même la sortie de route (cela reste un spectacle qui se regarde plutôt bien à part ce dernier quart indigeste), à chaque fois qu'il est à la croisée des chemins "potentiel très bon film" - "blockbuster facile" il choisit la 2ème voie. Espérons que si suite il y a, cette dernière puisse emprunter la voie du bon film, car le potentiel est bien là.