Avis sur The Dry Land

Thème classique du soldat américain qui revient brisé d’Irak et ne peut se réinsérer dans la société, faute de compréhension de ses proches. On est loin du génial « Voyage au bout de l’enfer » (1978) de Michael Cimino mais c’est bien réalisé. A signaler la présence de l’actrice America FERRARA, dans le rôle de l’épouse fidèle attendant son mari : c’est elle qui jouait « Ugly Betty » !

On pourrait se dire : "Encore un film sur la guerre en Irak", mais on ne le dirait pas longtemps à propos de ce film. Car même si The Dry Land raconte le retour d'un soldat américain de la guerre en Irak dans sa famille, le propos n'est pas aussi éculé qu'il pourrait paraître. Loin des clichés, le jeune réalisateur (c'est un premier film), offre une démonstration magistrale mais tout en pudeur de ce que peuvent ressentir ces hommes abîmés qui rentrent au pays et qui sont censés reprendre une vie normale après cela.... Grâce à l'excellent jeu des acteurs (même les seconds rôles sont bons) et surtout à l'interprétation de Ryan O'Nan, on comprend véritablement le décalage de la situation et le difficile retour à la réalité. Sous l'idée d'une quête d'un souvenir perdu, c'est un cheminement que le spectateur fait avec le personnage. Très réaliste et sans en faire des tonnes, on suit le périple du jeune soldat et toutes les difficultés que cela représente. Quelques scènes sont particulièrement réussies comme la fête organisée pour son retour (en total décalage) ou la scène à l'abattoir démontrant que l'horreur est bien partout et pas seulement au front.
En bref, un film bouleversant et magistralement bien rendu à l'écran. Espérons maintenant qu'il connaîtra une sortie française....

« Dry land » est un film de Ryan Piers Williams avec Ryan O’Nan et America Ferrara, bien connue des fans de la série « Ugly Betty » dont elle est l’interprète principale.
James rentre chez lui après avoir combattu plusieurs mois en Irak. Il retrouve donc sa femme Sarah et son ami Michael ainsi que sa mère, à la santé très précaire. Très vite, James va être victime de graves crises d’anxiété et d’accès de violences incontrôlables, si bien que Sarah va retourner vivre chez ses parents le temps que James se soigne. Son problème majeur tient au fait qu’il a oublié tout ce qui s’est passé lors de l’embuscade qui a précipité son retour. Il part alors retrouver un des amis soldats à la recherche de ses souvenirs…

Au demeurant assez réussi, aussi bien au niveau du scénario, de la mise en scène que des acteurs tous excellents, le principal souci du film est son manque total d’originalité : oui, la guerre c’est moche et c’est vachement traumatisant ! On l’avait déjà compris avec des films comme « dans la vallée d’Elah » ou récemment le formidable « Brothers » de Jim Sheridan. Après nous avoir fourni une cargaison de films post-Vietnam, depuis 2-3 ans, l’Irak est devenu le cheval de bataille des réalisateurs US. Et ici, du début à la fin, on éprouve un immense sentiment de déjà-vu même si l’on reste indulgent devant la bonne volonté et la bonne foi qui se dégagent du film. Dommage !