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philhag
28 abonnés
370 critiques
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3,0
Publiée le 5 mai 2010
C'est un film sur un sujet grave, Israël et le poids des religieux, traité avec justesse et profondeur, mais qui se termine sur une pirouette dramatique qui efface le débat au profit de l'affect.
On s'attend à un film profond, une réflexion sur Israël d'hier (l'illusion utopiste du kibboutz) ou de demain (la crainte que ce pays devienne le refuge réactionnaire de religieux ultra-orthodoxes). On entend bien la thèse du réalisateur, on est tous frères, laïcs ou religieux, on doit s'entendre notamment pour éviter que les Palestiniens prennent le dessus sur les Juifs. Bien. Mais le traitement cinématographique reste simplet. Belles images de syndicat d'initiative de la campagne ou de Jérusalem, zooms sur l'élevage de biquettes, musique emphatique, longueurs (ah ce procès où rien ne nous est épargné!), rebondissements dignes d'un film muet des années 20 y-compris les mines des comédiens qui veulent nous faire comprendre par leurs grimaces qu'ils souffrent ou qu'ils aiment...Dommage, le sujet méritait mieux que de la bonne volonté et de l'empathie.
J'ai vu un film... qui présente les questions cruciales de la société israélienne contemporaine... entre tolérance et intolérance qui lient ce qui se considèrent comme "Juifs" et ceux qui se se voient plutôt "Israéliens", le distingo entre la spécificité de la religion et la nature de la citoyenneté... Le débat de fond qui traverse cette société est bien plus subtil que ne le laisse entrevoir les schémas stéréotypés des actualités. Le film est intéressant pour l'idée de fond, mais finalement pas vraiment bien traité... Car au-delà du procès, la fiction n'a finalement que peu d'intérêt... Trop de maladresses au niveau de la réalisation (des voix off sans intérêt, des images peu soignées, une musique trop présente...). L'interprétation a assez peu d'intérêt et n'est pas toujours au niveau du message. Cela dit, et à son corps défendant, c'est un film qui n'a bénéficié que de peu de moyens... Images en vidéo, qq insistances sur les visages des personnages qui insistent beaucoup pour laisser transparaître leurs émotions. Et pourtant, de temps en temps, on est pris et surpris de se laisser emporter par le film, par l'enjeu du thème... Donc pour apprendre, pour comprendre, pour savoir, c'est à voir...
Interprétation pas toujours juste. Réalisation sans surprises et des clichés à répétition. Et pourtant ... on reste captivé par cette histoire et ses personnages.
Un film qui soulève une problématique d’envergure. Même si la photographie est peu travaillée l’œuvre offre d’intenses scènes et des répliques qui fusent. Dan est Aaron est un film utile, il n’abouti pas à une réponse mais se permet de laisser le choix au spectateur d’entendre sa propre fin, mais surtout d’avoir son avis sur un sujet délicat et intéressant.
A travers la relation tumultueuse de deux frères que tout semble opposer à l'occasion d'un procès où s'affrontent extrémistes religieux et laïcs convaincus, c'est une réflexion profonde sur la société israélienne et son débat ancestral entre État et Religion que nous propose Igaal Niddam. Ce film admirable parvient à concilier une passionnante dialectique politique avec une humanité lumineuse. Une mise en scène volontairement sobre, voire ascétique, ne vient jamais troubler notre questionnement permanent, et se contente d'exposer les points de vue portés par des personnages attachants et jamais caricaturaux. D'une honnêteté intellectuelle exemplaire, ce petit chef d'oeuvre nous convie à réfléchir sans manichéisme sur des équilibres fondamentaux de notre monde contemporain.
Igaal Niddam, aujourd'hui, à Cannes, après la projection de son film, expliquait qu'il a réalisé ce film parce qu'il a peur pour son pays. Il considère qu'avec la montée en puissance de l'intégrisme religieux (et les questions de corruption qui l'accompagnent) son pays, Israël, est au bord de la guerre civile. Dans son film il montre que la seule manière de l'éviter, c'est la laïcité. Il précise que le procès en question a effectivement eu lieu, il a duré 10 ans. Il précise aussi que Baruch Brener (interprétation masculine à Biarritz) n'était pas acteur, mais rabbin lorsqu'il a fait ce film (il est devenu acteur depuis). Il précise que lui-même Igaal Niddam se sent à la fois Aaron et Dan. La situation qu'il décrit est transposable à bien d'autres démocraties où la montée de l'intégrisme de la religion dominante met en péril la nation dans son ensemble. C'est donc un problème général qu'il décrit, bien au-delà de celui d'Israël confronté au judaïsme orthodoxe (qui, rappelle-t-il, a provoqué l'assassinat d'Itzac Rabbin alors même que le conflit Israélo-palestinien allait trouver une issue pacifique). Un film profond et rassurant. À voir absolument !
D'aucun s'attendait a un film profond et n'y on pas trouvé fortune. Et pourtant c'est un film profond et admirable. Un questionnement gordien sur les rapports entre le laïc et le religieux, entre l'état et la religion, sur les religions entre elles. Au fond sur l'acceptable et l'inacceptable, sur la tolérance véritable, sincère mais lucide, a l'écart de toute démagogie. Une réflexion grave et profonde de portée universelle.