Il est des films parfois qui ne paient pas de mine, au premier abord et qui, pourtant, se révèlent être des objets rares. Poupoupidou en fait partie. Planter la "réincarnation" pensée de Marylin dans un frisquet village jurassien n'était pas facile mais Gérald Hustace-Mathieu relève le défi haut la main. Parce que son héroïne fait de sa fragilité une force d'attirance et de sa mort un sujet autour duquel il y a beaucoup à dire et beaucoup à suspecter aussi: d'anciens amants, une psy et tous les gens du village aussi.
Le bel atout du film repose aussi dans ses personnages, très travaillés. Jean-Paul Rouve campe un écrivain pas très sympathique au départ, dragué par une réceptionniste gothique un poil allumée. Guillaume Gouix se révèle, sous une ambiguité de moins en moins dissimulée, être un gendarme d'un grand secours et que dire de la divine Sophie Quinton qui habite le personnage de Candice avec une rare densité!
Le ton est juste, les décors sont glaciaux, la musique est bien choisie: l'atmosphère générale du film est excellente et parfois glaçante. Par ailleurs, le film ne manque pas d'humour et le ton, souvent léger, vient nuancer la fraicheur du propos. En somme, un belle petite surprise de début d'année.