Une copine m'appelle et me dis "Viens voir ce film, il parle de musique punk, de dissidence sur fond de Pologne des années 80...". Super, le sujet me tente... le milieu alternatif, la musique contestataire sur fond de contestation sociale réprimée, régime militaire, état policier... tous les ingrédients d'un grand moment.
Résultat ?
Déçu.
Pourtant le début du film est prometteur. Une caméra sur l'épaule, de la musique punk, un wagon de chemin de fer transformé en salle de répèt... et voilà.
C'est à peu près tout ce que vous verrez de la dissidence musicale, excepté un morceau remarquablement interprété qui fait fuir un commissaire symbolisant toute la puanteur du régime en place.
Le film s'englue à filmer ce personnage attachant, mais sans épaisseur, qui a une mère trop sympa, un père militaire mais trop sympa, un frère trop sympa, une copine trop sympa et des super copains... aucune vraie fêlure en somme... juste une allure à la Bertrand Cantat... Il tombe amoureux, il marche main dans la main avec sa copine, il marche sur une jetée en regardant au loin, parfois il court pour nous rappeler qu'il est un jeune chien fou...
Le film ne décrit rien.. ne va dans le fond de rien, il reste à la surface de tout et du coup ne montre rien: ni la dissidence, ni la lutte sociale, ni la dualité des sentiments d'un jeune de 18 ans (l'alternatif du mouvement punk face au conventionnel d'une relation amoureuse), ni le mouvement punk polonais (on ne voit qu'eux, il n'en existe pas d'autre, il ne font rien de 'punk' ni le soir, ni le week end... excepté le bassiste qui visiblement se fait taper dessus par son père et ne va plus en cours), ni même la puissance de la musique dans les mouvements contestataires (3 morceaux de musique en 1h30 de film).
Voilà le problème de ce film. A vouloir parler de tout, on ne traite de rien. On reste à la surface. Ce qui me déçoit le plus, c'est qu'on est pas près de revoir un film sur le mouvement punk polonais des années 80, thème qui méritait un vrai film imersif.