On ne va pas présenter Steven Spielberg, vrai bon cinéaste, tout le monde sait ce qu'il a pu accomplir tout comme tout le monde sait qu'il nous a laissés quand même quelques sacrés films. Mais aussi des mauvais, comme tous les autres réalisateurs me direz-vous. Là, on peut quand même se demander légitimement ce qui a bien pu intéresser Spielberg au point de vouloir l'adapter. Parce qu'en fait, qu'est-ce que c'est que ce « Cheval de guerre » ? Le problème c'est que ce n'est rien. Juste une accumulation de bons sentiments et de bienséance. En gros, le genre de film spécialité Etats-Unis. D'entrée de jeu, ça envoie du lourd. Le poulain vient au monde et l'accouchement est tout sauf gore, c'est aussi clean que si tu sortais une tarte ou un gâteau du four. Comprenez, montrer un accouchement, c'est bien, mais il ne faudrait surtout pas froisser, alors on édulcore le procédé au maximum. En on continue encore plus fort, une fois le poulain né et bien né, le futur héros de l'histoire lui apporte une pomme. Non mais, n'est-ce pas trop mignon ? Ben non, c'est pas mignon du tout. Ça aurait pu l'être. Mais ça tire tellement sur le ressort que ça finit par te mettre mal à l'aise. Et pour terminer, devinez qui va acheter le poulain ? Mais ouais, personne d'autre que le père du petit gars qui a filé la pomme ! Histoire de dire aux gens, regardez mesdames et messieurs, ce garçon et ce poulain étaient faits pour se rencontrer, comme s'il y avait une force ou je ne sais quoi destinée à les unifier. Ouais, sauf que moi, ce genre de trucs, j'y crois pas une seconde. Et ça m'énerve de voir des choses comme ça. Entendons nous bien, dans l'absolu, je n'ai rien contre le films montrant une amitié fusionnelle entre un humain et un animal. Pour preuve, j'ai énormément de sympathie pour un film comme « Mon chien Skip » alors qu'il utilise les mêmes ficelles et les mêmes facilités. Sauf que dans le film de Russell, y avait un je ne sais quoi, un charme peut-être qui s'en dégageait, une certaines sincérité, alors que là, on utilise les gros sabots, c'est écoeurant. Tout bonnement. Mais bon, il n'y aurait que le début du film qui serait ainsi, ça pourrait passer, mais, c'est comme ça tout le long quoi. Pendant pas loin de 2h30, c'est une avalanche de guimauve parfaitement indigeste. Je ne citerai pas tous les exemples, cela prendrait trop de temps et pourtant, je peux cependant vous garantir une chose, c'est que des exemples, ce n'est pas ce qui manque. Mais alors, qu'est ce peut sauver, ne serait ce que de façon minime ce « Cheval de guerre » ? Tout simplement l'esthétique. L'image est vraiment belle. On ne peut que saluer le soin qui a été apporté au visuel. C'est tout. Parce que le reste c'est vraiment du nauséeux et de l'ennuyeux.