C'est avec un immense bonheur que le jeune Albert s'occupe de Joey, le cheval que son père lui a acheté à prix d'or, alors que sa famille doit faire face à d'importantes dettes.
C'est la deuxième fois que j'ai l'occasion de voir Cheval de guerre et à nouveau je me demande ce qu'avait en tête Steven Spielberg lorsqu'il a décidé d'adapter cette histoire. Il s'intéresse surtout à ce cheval, son parcours de sa naissance jusqu'à la guerre et les différents maîtres qu'il va avoir et auxquels il va s'attacher ou non. Mais malheureusement il tombe dans presque tous les défauts de ce genre d'exercice (niaiserie, ennuie, longueur, glorification, manichéisme...).
Retour au classicisme raté pour Steven Spielberg qui livre là un film assez plat où, dès les premières secondes, la niaiserie devient énervante (bien aidée par des dialogues adéquats) et jamais belle ou touchante, comme il l'aurait surement voulu. Passé ce long début où il instaure une relation entre le cheval et le jeune adulte, l'intérêt commence parfois à venir lorsque la guerre commence, avec des segments vraiment réussis à l'image de celui où, dans les tranchées, il met l'homme face à ses peurs et face à la guerre mais c'est bien trop court et insuffisant, Spielberg préférant braquer sa caméra sur d'héroïques, fantastiques et magnifiques (et toute sorte de superlatif) chevaux que sur la guerre, sa noirceur, sa psychologie ou sa stratégie.
Finalement le problème c'est que Steven Spielberg ne m'a pas emporté, ni fait croire à cette histoire, il ne rend son film que trop rarement intéressant et il en devient trop long et ennuyant. De plus, les artifices qu'il utilise deviennent vite insupportable à l'image de la sur-utilisation de la musique, de la glorification du cheval (j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi il a cherché à adapter ça) et de ceux qui l'aident, de l'importance donnée aux chevaux (donnant lieu à quelques séquences hallucinantes où, en ces temps de guerre, les deux camps se donneront la main pour en sauver un... ridicule) et dans l'ensemble du côté un peu trop larmoyant du film et malheureusement l'émotion n'est jamais au rendez-vous. Ajouté à cela des acteurs assez fade et trouvant le moyen de se faire voler la vedette par les chevaux, il ne reste que la reconstitution et quelques plans dont Spielberg à le secret à sauver (notamment lorsqu'il filme la guerre, de manières parfois aussi sombres que réalistes), mais c'est bien évidemment trop insuffisant.
Bien plus proche du ridicule et de l'ennuie que du lyrisme et de l'émotion, cette ode aux chevaux parait bien pale et plate et se place comme l'un des plus mauvais films de Steven Spielberg, malgré un certain savoir-faire de ce dernier...