Et ben dis donc, même après avoir fait des chef d'oeuvre comme la saga "Indiana Jones", "Jurassic Park", "Il faut sauver le soldat Ryan" ou encore et surtout "La liste de Schindler", ce bon vieux Spielberg a encore plus d'une pellicule dans sa caméra en adaptant ici le roman du même nom écrit par Michael Morpurgo. Avant tout, une petite anecdote : "Cheval de guerre" est un film historique et de guerre réalisé pour rendre hommage aux 8 millions de chevaux qui ont perdu la vie durant la première guerre mondiale, ils étaient utilisé comme des objets pour transporter les blessés ou des armes et les soldats qui avaient recours à ces pauvres bêtes ne le traitaient même pas comme des animaux normaux ou des êtres vivants. Et je vais pas m'attarder sur le fait que la guerre était, est et sera toujours une énorme connerie tellement pleine d'horreurs qu'on ne pourrait pas tout répertorier, ce film nous montre d'ailleurs la bataille de 1918, celle de la deuxième bataille de "La Somme" ou plusieurs centaines de milliers de soldats ont perdu la vie que ce soit du côté allemand ou du côté des alliées de la France, c'est à quel point l'homme peut être atteint par la bêtise au point de sacrifier ses semblables pour des raisons et des biens souvent superflus.
Au départ, l'histoire est simple voire même enfantin, l'histoire d'un jeune fermier qui se lie d'amitié avec un cheval qu'il nomme Joey, mais qui sera racheté par l'armée à cause de la première guerre mondiale, c'est un scénario de début classique mais avec un bon fond dramatique qui débarque pour donner plus d'atmosphère au récit, à savoir la guerre, un sujet ô combien utilisé mais qui marche toujours lorsqu'il est bien traité dans un film. On suivra alors les péripéties du cheval Joey qui, par son attitude et son caractère, influencera le destin et les choix des soldats et des gens qu'il rencontrera au cours de son périple. Sur le papier, tout cela est très passionnant, dans les faits la réalisation et la mise en scène sont parfaitement maîtrisés avec des plans de paysages magnifique visuellement et aussi un cadrage bien géré sur les batailles, et suivre l'histoire personnelle des soldats et autres protagonistes par les yeux du cheval est une idée très sympa, en plus on a le droit à quelques bons moments avec lui et on sent que le film veut nous faire ressentir des émotions fortes, on voit que la mise en scène et les péripéties du cheval Joey (à qui je met un mention spécial pour son jeu d'acteur) sont là pour nous bouleverser, et ça marche plus d'une fois.
Seulement, le film n'échappe pas à des longueurs dont on se passerait bien, de plus les bons sentiments interviennent très souvent que ce soit avec les chef d'infanterie ou de simples soldats. Je dois dire que j'aimes bien ce genre de détail, ça donne de l'humanité aux personnages et avec les soldats que l'on rencontre constamment, ça nous montre qu'ils ne sont pas totalement déshumanisé et même que certains ont une vie et ne sont pas des crétins finis atteint du bourrage de crâne et de la propagande de l'époque. D'un autre côté, je conçois que certains n'apprécient pas qu'il y ait tant de bons sentiments avec un sujet pareil et je ne cache pas que parfois c'était exagéré et que ça prenait un peu trop de place, parce que ça gâche le réalisme du contexte actuel, ainsi que la gravité de la situation dans lequel nous sommes plongés à cette époque.
En dehors du cheval, les acteurs aussi s'investissent encore une fois : Jeremy Irvine était persuasif et touchant en tant que jeune fermier britannique qui deviendra le meilleur ami du cheval dont on parle, Emily Watson était bien pour le peu de scène que l'on voit d'elle sur les 2 heures et 20 minutes de film, Peter Mullan s'est montré excellent en tant qu'ancien soldat ravagé par son passé sombrant dans l'alcoolisme et ayant du mal à aller de l'avant, le casting était bien fichu encore une fois.
Pour parler de la composition musicale de John Williams, le grand collaborateur de Steven Spielberg, pour une fois je suis très mitigé : par moment la musique sait être forte, belle et nous insuffler des émotions fortes au point de lâcher sa larme comme celle que l'on entend à la fin du film, mais souvent elle est juste banale et bien sans vraiment nous en mettre plein les oreilles, je suis resté sur ma faim pour une fois.
Quant à la version française du film elle est encore une fois excellente, surtout que j'adore entendres la voix de Donald Reignoux qui doublait l'acteur Jeremy Irvine, c'est vraiment un de mes comédiens de doublage préféré, en plus c'est aussi lui qui double Spider-Man dans les deux films de Marc Webb, donc si ça c'est pas la classe. Le reste des comédiens de doublage s'en sortent bien aussi : Yoann Sover, Patrick Raynal, Alexis Tomassian, bref, rien à redire de ce côté là.
"Cheval de guerre" : une nouvelle approche de la guerre sous un nouvel angle signé Spielberg, des maîtres de Joey plus ou moins attachants rencontrant un tournant dans leur vie grâce à l'animal, une bande-son qui reste de qualité mais moins efficace qu'à l'accoutumé, un peu trop de bons sentiments à plusieurs moments mais une fin émouvante avec des plans sublimes, Steven Spielberg sait toujours surprendre et faire de très belle réalisation contrairement à d'autres qui se sont cassé la gueule ces dernières années.