Avis sur La Bonne

Mon dieu, que ce film est esthétiquement sublime ! C’est absolument incroyable comme il est beau par rapport au peu de reconnaissance qu’il lui est fait ! Riz Ortolani qui s’est occupé de la bande son signe surement sa plus belle partition. La musique est exceptionnelle de beauté, d’élégance, et colle totalement aux scènes qu’elle accompagne. Un véritable enchantement à écouter. Samperi signe une mise en scène d’une délicatesse géniale, filmant ses scènes érotiques avec maestria, et donnant une ambiance surprenante à son métrage, parfois sombre, parfois mélancolique, souvent emprunte d’une tristesse légère. Les décors et la photographie témoignent d’un très grand soin, même si ça reste classique dans le registre.
Cette beauté visuelle et sonore est transcendée par la beauté des deux actrices principales du film. D’ailleurs que ce métrage est triste aujourd’hui ! Cela lui donne sans doute une saveur supplémentaire quand on sait les tourments qu’on traversait ces deux jeunes femmes si jolies et si charmantes. Trine Michelsen qui joue la domestique est morte bien jeune d’une terrible maladie, Florence Guérin a eu de gros problèmes familiaux, et elle-même a subi un grave accident. Triste destin pour deux jeunes actrices ici au sommet, Florence Guérin étant merveilleuse à voir, Trine Michelsen imposant un charme glacée déconcertant, le contraste entre elles fonctionnant à fond. Elles campent avec solidité leurs personnages, mais franchement, entre les yeux de biche de l’une et les yeux d’aigue-marine de l’autre, on se contrefiche de leur interprétation, j’ai rarement vu un duo d’actrices aussi magnifique ! Que c’est joli !
Après l’histoire reste un peu restreinte certes, mais là encore, on sent vraiment que l’ambition de Samperi c’était avant tout l’esthétique. L’intrigue reste cependant de très bonne facture, explorant avec finesse la relation ambiguë de ces deux jeunes femmes, et introduisant d’étonnants motifs en second plan (la vieille femme alitée par exemple), avec parfois une méchanceté surprenante, souvent un onirisme délicat. On n’est pas du tout dans un film qui se veut réaliste, c’est une sorte de long poème amoureux et parfois brutal, qui séduit surtout par son ambiance et la vibrance de certaines scènes. C’est clairement un film que l’on ressent plus qu’on ne le suit. Les scènes érotiques étant d’une beauté terrassante.
Franchement depuis Joy je n’avais pas vu un film érotique aussi magnifique. C’est l’excellence du genre, un film d’une poésie de chaque instant, magnifique, incroyablement touchant, si vous aimez le genre c’est un film clairement incontournable. Décidément, je ne pensais pas faire cela, mais je donnerai 5 car j’ai été séduit de seconde en seconde.

Salvatore Semperi était un spécialiste du cinéma érotique des années 70, avec surtout son célèbre « Malicia » qui révéla Laura Antonelli. Un énorme succès au box office y compris en France, où ce fut un film érotique de référence pour beaucoup d’ados boutonneux des seventies. « La bonne » , moins connu est aussi une réussite, un must pour ce style de film , maintenant désuet. Un scénario minimaliste : l’embauche d’une bonne sexy qui va libérée une maîtresse de maison coincée et mal mariée. Mais les ingrédients son bien là, une jolie réalisation classique mais très soignée , une bonne musique originale, mais surtout deux actrices principales sublimes qui nous gratifient de 3 à 4 scènes érotiques de toute beauté . La caméra sert au plus près les corps féminins, la poitrine, les fesses ( beaucoup c’est le fantasme de Semperi ), et les toisons luxuriantes, voir même un petit peu plus . Une 1ere scène dans un lavoir au bord de la rivière où le deux filles vont se caresser face à face et découvrir le plaisir, avec un très bel éclairage. Puis une scène voyeuriste, et enfin la scène finale avec le pharmacien en trio , et en exhibition. Mais le film doit beaucoup à ces 2 actrices au corps de rêve : Florence Guérin , française , si délicieuse , si raffinée , qui fera une bien maigre carrière en France et en Italie , plus tard dans des films de série B. Et Katerine Michelsen , danoise au corps sculpté, qui ne fera pas du tout carrière, mais que l’on retrouvera beaucoup plus tard dans le cultissime « Les Idiots » de Von Trier en 1998, ayant eu une vie tragique et mourant très tôt en 2009. Quel dommage. En tout cas le film se laisse toujours regardé avec plaisir, les acteurs masculins son aussi très bons, mais c’est surtout la caméra de Semperi qui sait vraiment filmer le corps féminin.