Pendant le confinement, j'avais découvert la comédie musicale "Hamilton" créée par Lin-Manuel Miranda sur Disney + et je suis tombé littéralement sous le charme de cette fresque historique redynamisée façon hip-hop, avec des chorégraphies et performances hallucinantes. Si vous ne l'avez pas vu, n'attendez pas et foncez ! Tiré d'un de ses autres shows à succès de Broadway, et saluée par quatre Tony Awards, "In the Heights" retrace les tribulations d'un jeune New-Yorkais dans son quartier défavorisée où la température atteint des pics de chaleur étouffants. Casting latino, danses urbaines, bain de foule, éloge altruiste, hymne à la vie nous emportent dans un tumulte spectaculaire de positivité ! À l'aube d'un été hexagonal bien chaud, ce film permet d'aborder cette période avec le smile tiré jusqu'aux oreilles. L'histoire, rappelant un peu "West Side Story" par son cadre et ses protagonistes, est pleine d'espoir et décrie avec quelle détermination, solidarité et courage une communauté peut faire preuve en ces temps où la division sévit. Les thémes des origines, des racines des immigrés, l'héritage et le respect des anciennes générations, la lutte contre les préjugés, les nouveaux départs, les rêves qui deviennent réalité ou non sont ici au coeur des enjeux et des problématiques de ce film au sang chaud. Ce qui est très réussit et plaisant, c'est que les mélodies mettent en valeur le phrasé naturel des comédiens au lieu de les faire pousser la chansonnette comme des pros des vocalises ! Ça contribue à l'authenticité et à la modernité du long-métrage, et à la sincérité de ces personnages en quête de valeurs. Anthony Ramos mène le bateau de cette célébration de la culture hispanique et de l'immigration. C'est touchant et le côté fleur bleue ne décrédibilise pas l'ensemble. Au contraire. Il y a des archétypes, certes. Des passages musicaux moins marquants aussi (sur presque trois heures de film, c'était inévitable !). La thématique peut paraitre un peu rabâchée et peu manquer de saveur dans son fond (c'est sans doute ce qui l'empêchera de rester dans les annales sur le long terme...) mais la forme et les notes solaires de ces airs sur-vitaminés permettent de se laisser aller à ce vent de fraicheur, entre hip-hop, rap et salsa. Le tout donne vraiment envie de participer à une flash-mob sous les éclaboussures d'une bouche d'incendie en plein cagnard ! L'énergie est communicative, les chorégraphies nous clouent le bec et laissent place à des frissons imprévus et bienvenus. En bref, de quoi se requinquer !