Dogs of Hell est un franc ratage du cinéma d’horreur, avec juste la bonne idée de mettre en scène des rottweilers, mais à l’écran rien ne fonctionne.Le casting d’abord est composé essentiellement d’inconnus, et je ne peux pas vous dire que j’ai été enthousiasmé le moins du monde. Aucun ne parvient vraiment à s’avérer convaincants, les interprètes faisant plus ou moins le job mais sans susciter un attrait quelconque. D’habitude je trouve toujours un personnage, un acteur, plus charismatique, plus marquant, qui peut relever un ensemble moyen, mais là j’ai trouvé les prestations fades, qui ne parviennent guère à pimenter un scénario qui s’avère du même acabit.En effet ce film est terriblement mou et sans saveur. Il s’appelle Dogs of Hell mais je peux vous dire que les chiens vous n’allez quasiment pas les voir. Au plus deux minutes d’apparitions dans les dernières vingt minutes, point barre. C’est affligeant. Tout le reste c’est une succession de dialogue foireux, de bavardages inutiles, de présentations de personnages sans intérêt, d’enquête sans saveur, parsemé de très rares meurtres, et en plus pas sanglant pour un sou. Dogs of Hell est totalement à côté de son propos, souffrant du pire souci pour une série B à petit budget : l’avarice. Radin en tout, le métrage dure 1 heure 30 pratiquement et on se demande vraiment pourquoi à la fin du visionnage tant c’est vide.Visuellement le résultat n’est pas plus concluant. Certes je n’ai pas vraiment vu le métrage dans des conditions idéales puisqu’il n’existe que de vieilles bandes de ce film et qui ont généralement fort mal vieilli, mais enfin il n’y a rien de réellement mémorables à retenir. De Worth Keeter j’avais déjà visionné Snapdragon, et je dois dire que je l’avais trouvé pas mal, et c’est vrai qu’en 11 ans (1982 ici et 1993 pour Snapdragon) le réalisateur a eu le temps de se faire la main et de s’améliorer, mais ici je n’ai rien trouvé de fameux. En fait on sent que le réalisateur a voulu faire son film sans chien, et qu’il a essayé de contourner le problème autant que faire se peut par des procédés divers, mais le résultat ne fonctionne pas du tout. Il y a la mort d’une jeune fille par exemple qui nous montre une tête de chien, la tête effrayée de la jeune femme, et sa main ensuite ensanglantée qui glisse sur une vitre. Honnêtement on ne ressent strictement rien avec ce montage, Keeter ratant même la dimension suggestive. Cela d’autant que le travail sur les bruitages est nul. A la limite avec les dents du chien brisant les os, tout de suite ça aurait eu plus d’allure. Les décors et la photographie ne sont ni pires ni meilleurs que la moyenne des productions de série B à bas budget de l’époque. Peu d’effets sanglants, peu de meurtres, je croyais même m’être fait avoir avec un film différent dans la jaquette et j’ai été obligé de comparer les noms des acteurs avec l’IMDB pour être sûr ! C’est fou comme le film démarre tard et ne montre rien. Enfin la bande son est très minimaliste, avec un travail principalement au synthé des plus basiques.Dogs of Hell est un ratage bien franc, une série fauchée des années 80 qui ne mérite guère que l’on s’y attarde. Mou, sans qualité réelle, bourrelée de défauts en retour, difficile de réellement s’amuser devant un tel spectacle. Dommage, mais je ne peux guère faire autrement et attribuer un 0.5.