Mon compte
    Le Guépard
    Note moyenne
    4,0
    5612 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Le Guépard ?

    186 critiques spectateurs

    5
    71 critiques
    4
    51 critiques
    3
    26 critiques
    2
    17 critiques
    1
    15 critiques
    0
    6 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    oneosh89000
    oneosh89000

    38 abonnés 554 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 avril 2011
    C'est dans le contexte d'une Italie de fin de dix-neuvième siècle, en proie à la révolution , que Luchino Visconti peint le prince Don Fabrizio Salina , grand aristocrate partagé entre deux mondes , l'un qui s'effondre (celui qu'il a connu) et l'autre qui se met en place (celui qu'il se prépare à connaître). Les plans sombres et tristes où Burt Lancaster, grandiose acteur , se noie dans les ruelles au début et à la fin du film représente le monde représenté qui se meurt. Adaptée d’un roman écrit en 1957 par Tomasi di Lampedusa, la mise en scène du cinéaste de l'italien est incroyable. Soucis du détail, du décor,du costume , absolument tout est formidablement caractéristique de l'époque italienne. Comptant de même de grands seconds rôles tel Alain Delon superbe en Tancrède et Claudia Cardinale de même en jeune fiancée. Epique fresque au rythme très lent , pour exposer délicatement la lente descente de cette génération d'aristocrates italiens pendant le Risorgimento,mouvement nationaliste idéologique et politique qui aboutit à la formation de l’unité nationale entre 1859 et 1870. Sublime photo aussi à ne pas oublier , où les scènes de solitude du Guépard sont sidérantes comme la scène de Bal qui prend le tiers du film , somptueuse. Chef d’œuvre incontestable.
    belo28
    belo28

    68 abonnés 1 130 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 avril 2011
    Une fresque historique magistrale portée par deux acteurs splendides (Burt Lancaster et Alain Delon) qui résonne dans notre esprit longtemps encore après les 3h10 de film. Une étude de moeurs encore curieusement d'actualité où se mêle pouvoir, amour, argent et une peur inconcevable de la vieillesse et de l'oubli... Une peur qui terrasse Burt Lancaster (le guépard) plus que la mort elle même! Cependant la scène de Bal aurait gagnée à être raccourci.
    DarioFulci
    DarioFulci

    102 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2011
    Les changements de l'Histoire de l'Italie, qui trouve son indépendance et son unité aux dépens de la traditionnelle aristocratie proche d'une royauté sur le déclin. La société sicilienne n'échappe pas à l'évolution et cette vieille famille solidement installée est elle aussi bouleversée. Le patriarche anticipe l'inéluctable, et tolère un mariage contre nature. Visconti filme la fin d'une époque avec force détails et un regard tantôt bienveillant, mais le plus souvent froid et distancié. Car cette vieille aristocratie si sûre d'elle n'a pas les faveurs du réalisateur. En dehors du personnage de Burt Lancaster, aucun n'anticipe les bouleversements à venir. Lui seul sait que l'époque de la puissance de son rang est révolue, tandis que les autres s'imaginent immuables. La beauté des caractères, si complexes, est une merveille de dramaturgie. Tout un monde s'écroule sous nos yeux et ceux d'un patriarche résigné mais lucide. La scène du bal, pivot du film, fascine bien sûr. Mais elle n'est rien sans l'ultime scène. A elle seule, elle résume tout ce qui s'est joué pendant 3 heures. Et c'est magnifique.
    Akamaru
    Akamaru

    3 088 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2011
    Le chef d'oeuvre impérissable de Luchino Visconti n'a pas pris une ride,et se révèle même d'une troublante actualité.Bien qu'elle soit abondamment commentée,l'époustouflante scène du bal ne cristallise pas tout l'intérêt du "Guépard".Visconti s'attache à reproduire la méconnue période historique de la Sicile de 1860.L'aristocratie locale y vivant depuis des générations,voit son mode de vie,être proche de l'extinction à la suite du rattachement forcé à la république naissante d'Italie.Le prince Salina,patriarche pondéré,d'un calme olympien,d'une clairvoyance étonnante,symbolise le déclin inexorable de sa lignée,à moins d'une alliance opportuniste.Burt Lancaster,empli de cynisme,de majesté et de morgue,livre une prestation confondante.Bien entendu,personne n'a oublié la romance idéale entre un Alain Delon fougueux et charmeur,et une Claudia Cardinale étourdissante de beauté et de grâce.Plus que tout le reste,ce qui est imprégné pour toujours dans les esprits,c'est la reconstitution maniaque voulue par Visconti,avec tout le faste,la démesure,les décors et costumes appropriés pour pénétrer ce cercle décadent.La direction artistique est également irréprochable,avec les 45 minutes du bal réglés au détail près.Alternant plans-séquences méditatifs et réflexion sur un monde qui se meurt pour mieux renaître,cette fresque somptueuse,portée par la musique inoubliable de Nino Rota est un parangon du cinéma classique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 mars 2011
    Le Guépard de Luchino Visconti est une fresque politique dont les trois heures passent d'une traite . Visuellement le film est une splendeur que ce soit au niveau de la photographie , les décors , les costumes , la réalisation , la mise en scène ... et la musique de Nino Rota transporte le tout dans une autre dimension . Celui qui marque le film de sa griffe c'est Burt Lancaster d'une dignité et d'une noblesse incroyables qui ne feront que rendre sa chute plus insupportable . Alain Delon , fougueux et idéaliste , Claudia Cardinale , charmeuse et manipulatrice et les seconds rôles , à l'image de Serge Reggiani , brillent . Le Guépard , et plus particulièrement le bal à la fin du film , est une merveille du septième art .
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 25 février 2011
    Je n'ai pas vu beaucoup d'intérêt à ce film sur l'italie et surtout, les siciliens. Des scènes se passent sans fil conducteur et, durant 3h, c'est l'ennui total à essayer désespéremment à chercher un but quelconque de regarder ce drame. Je laisse tout de même une étoile pour l'interprétation, en particulier du vieux qui m'a touché alors que je ne comprenais rien. Bravo!
    annastarnomberon
    annastarnomberon

    136 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2012
    Le Guépard est vraiment le genre de film qu'on regarde sans chercher un gros divertissement. Car, il faut bien le reconnaître, le rythme n'est pas des plus stimulants. Bon autant dire que si l'on a soif d'action (et quand je parle d'action je ne parle même pas au sens cliché du terme, mais tout simplement de film à rebondissements, de film où c'est la fluidité du scénario qui fait tout) on frappe ici à la mauvaise porte. Oui, le Guépard est lent. Pas lent comme peut l'être un film contemplatif à la Jarmusch par exemple, mais lent parce que Visconti a choisi de construire son film autour de quelques scènes majeures en les développant énormément (exemple : la scène du bal). Et si le rythme du film est lent, le scénario est loin d'être vide ! Il s'y passe (presque paradoxalement) énormément de choses (bouleversement dans l'histoire de la Sicile qui assiste à la remise en question du règne de la noblesse, mise en place de "bureaux de votes", révolutions...) car le contexte du film est chargé. Mais en fait ce qui, pour moi, fait la beauté du film, c'est la focalisation que fait Visconti sur la psychologie de Fabrizio Corbera (interpreté par un Burt Lancaster magistral...). Je n'ai pas lu le livre, mais j'ai cru comprendre qu'il s'y passait beaucoup plus de choses. Je pense qu'il ne faut donc pas chercher à voir en ce film une adaptation fidèle du livre mais plutôt une interprétation, un choix. Ici Visconti a décidé de se focaliser sur certains aspects du livre pour pouvoir en retranscrire la densité. Et c'est un pari qui me semble gagné (et donnerait presque envie à l'affreuse flemmarde que je suis de lire le bouquin, c'est pour dire). Le guépard pour moi, c'est un magnifique portrait de l'homme dans toutes ses contradictions, dans sa dualité. Et à travers le prince de Salina, on a l'incarnation de toute cette problématique existentielle. Assistant à une nouvelle ère historique (déclin de l'aristocratie et arrivée d'une classe politisée), il se retrouve le cul entre deux chaises (car il ne rejette pas ces avancées puisque par exemple, il cautionne, et encourage même, le mariage de Tancredi et d'Angelica qui représente la nouvelle classe puissante). Il se retrouve aussi à un âge bâtard, il projette l'avenir à travers son neveu et ne se voit pas vieillir, alors qu'il n'est pourtant pas à un âge hyper avancé. Comme si, avec ce bouleversement historique, il n'avait finalement plus sa place. Visconti nous montre avec un grand talent, tout au long du Guépard, cette espèce de résignation qui caractérise le personnage du prince, une sorte d'abnégation qui fait qu'il passe son temps à intermedier les choses mais que son personnage semble presque déjà mort. La scène du bal, où le prince éprouve une immense nostalgie pour sa jeunesse, est magnifique. Elle a beau être très longue, tout a une symbolique et un sens, et du coup on ne s'y ennuie jamais. Et la fin du film, qui sous-entend la mort de Salina, est d'une très belle gravité. Voilà, c'est vraiment ce personnage qui m'a marquée dans le film, je le trouve extrêmement abouti, et Burt Lancaster est incroyablement habité par son rôle. Tout le reste du film est plaisant aussi : l'esthétique est parfaite, les paysages sont à couper le souffle, les dialogues sont percutants (le passage où Reggiani raconte au prince, posé au pied d'un arbre, l'histoire de la famille Calogero est passionnant, ou encore le magnifique passage où le prince parle de la Sicile et des Siciliens à Chevaley), les scènes de danse sont enchanteresses, et Alain Delon et Claudia Cardinale sont probablement les acteurs les plus à même de représenter cette jeunesse belle, ambitieuse et à qui tout semble promis. Bref, en somme le Guépard n'est pas un film que je regarderais tous les jours, l'histoire ne me passionne pas spécialement, mais il est d'une qualité incroyable si l'on accepte de s'y plonger, surtout dans le traitement de ses personnages, extrêmement minutieux et réussi.
    TCovert
    TCovert

    78 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 février 2011
    Je me considère plutôt comme étant bon public et je mets rarement en cause les films unanimement considérés comme des chefs-d’œuvre mais pour moi le Guépard est un film assez décevant. Le rythme est incroyablement lent et les qualités soporifiques du film se font vite voir. En version doublée française, les voix et les dialogues ainsi que le travail technique au niveau de son se révèle catastrophique. On pardonne aisément la postsynchronisation pas très bien réussie car elle est courante de le cinéma italien de cette époque, en revanche on pardonne moins des dialogues si plats qui permettent au film d’avoir quelques scènes pompeuses d’anthologie. Le scénario est faible et propose peu de rebondissements sur une durée de 3H, imaginez un peu. Mais son plus grand défaut et de absolument rien expliquer, aussi faut-il maîtriser l’histoire de l’italien et particulièrement de la Sicile pour comprendre ce qui se passe. C’est dommage car par là même on ne comprend pas vraiment les motivations des personnages et on est empêcher de rentrer dans le film. Le Guépard contient tout de même des choses positives. La musique de Nino Rota est excellente et les plans de Visconti sont parfois très beaux, comme une série de tableaux. La reconstitution est très réussie, que ce soit au niveau des costumes ou au niveau des décors. Enfin bref, Le Guépard, malgré certaines qualités a été pour moi un petit voyage au bout de l’ennui.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 février 2011
    un chef-d'oeuvre tout le monde le sait eh banane !
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    167 abonnés 532 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 janvier 2011
    6 étoiles, on ne peut vraiment pas ?!?? Ou 7 ?! Rien, rien, rien de comparable n'a été fait de mon vivant de cinéphile... Burt Lancaster est hors du commun dans ce rôle.
    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    63 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 janvier 2011
    Il nous revient dans une version restaurée, avec des couleurs splendides, comme au premier jour. Quel chef d'oeuvre! Trois heures, sans aucune interruption, à rester bouche bée devant la beauté de ce qui se passe à l'écran. Et ça vaut pour les acteurs comme pour le cadre dans lequel ils évoluent. Burt Lancaster, presque intimidant de charisme, tour à tour hautain, bourru, fragile, drôle, séducteur, mélancolique... Alain Delon, aussi léger que Lancaster est pesant, virevoltant, cynique, tranchant comme la lame d'un poignard. Claudia Cardinale, à la fois candide et perverse, belle comme jamais. Les "seconds rôles" (on n'ose le dire): Serge Reggiani, qui renoue brillamment avec ses racines italiennes, Paolo Stoppa qui promène son regard d'aigle plébéien sur les fastes de l'aristocratie, Romolo Valli plus vrai que nature en père jésuite, Lola Braccini... Et, personnage omniprésent, la Sicile, ses villages, ses églises, ses montagnes, ses palais, ses beautés et ses misères. La Sicile magnifiée comme jamais par la caméra souveraine de Luchino Visconti. Les extérieurs grandioses, les scènes d'intimité familiale de la famille Salina, belles comme des Velazquez, les ruelles de Palerme et de Donnafugata, la longue, étourdissante et (justement) célèbre scène du bal... Sommet de l'art: Visconti n'est jamais prisonnier de la beauté qu'il filme. Sa mise en scène est fluide, légère sans aucune facilité, réfléchie sans jamais être pesante - parfaite, tout simplement. On pourrait parler aussi du formidable scénario adapté du roman de Lampedusa, de cette acceptation sereine et résignée du temps qui passe et corrompt inexorablement l'univers du prince Salina... et de Visconti. "Génie" est un mot aujourd'hui galvaudé. Dans le cas du "Guépard", il prend tout son sens.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    141 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2011
    Mon cinéma proposait une retrospective européenne, et Le Guépard était proposé dans une version restaurée de 3h25. L'occasion était trop belle, je n'ai pas hésité une seconde à choisir ma place.
    Peut-être était-ce le fait de le découvrir au cinéma, mais en tout cas pendant plus de 3 heures j'en ai vraiment pris plein les yeux... Le Guépard est l'une des oeuvres les plus sublimes visuellement qu'il m'ait été donné de voir. La qualité de la photo est grandiose, l'esthétique est à pleurer! C'est vraiment la première chose qui frappe, mais alors quand s'ajoute à cela une mise en scène des plus belles, ca devient du bonheur à l'état pur. J'ai vraiment pris une de mes plus grandes claques visuelles, Visconti a atteint des sommets dans l'art de la réalisation. Il sait filmer les scènes intimes à la perfection, tout comme les rares scènes de guerre et les scènes en extérieur. Travellings, plans séquences, gros plans... Tout y est, c'est une démonstration, un exercice de style.
    L'histoire est passionnante. On y suit la déchéance de la noblesse et la montée en puissance de la petite bourgeoisie, sous fond de révolution garibaldienne, une époque qui m'a toujours intéressé bizarrement. On y suit un aristocrate nostalgique, interprété par l'excellentissime Burt Lancaster, qui constate la fin d'une époque, qui marque la fin de certaines valeurs qui seront enterrées à jamais pour laisser place à des nouvelles, en contradiction totale avec les anciennes. Dans son propre entourage, c'est son neveu (Alain Delon) qui incarnera ces valeurs nouvelles, avec toute la traîtrise et le caractère lunatique qui va avec. Delon est génial dans ce rôle. Claudia Cardinale, elle, incarne la fille du petit bourgeois, celle qui se verra accéder au sommet. Le casting est génial, à noter aussi les présences de Serge Reggiani et de l'envoûtant Terence Hill dans un petit rôle intéressant.
    Le Guépard est un film au fond passionnant, une fresque historique menée de main de maître et un véritable coup de génie. Je soulignerais également la belle partition de Nino Rota et surtout, pour moi un des points forts du film, la qualité des dialogues. Ils sont superbement écrits, le spectateur a vraiment l'impression d'assister à un grand film intelligent, ces dialogues respirent l'inspiration et l'intelligence. Une oeuvre titanesque, un film qui ne fait que confirmer mon amour du Cinéma, celui avec un grand C.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 avril 2012
    Si Luchino Visconti a tout d'abord été célèbre pour son realisme ("Les amants Diaboliques" premier film annonciateur du Neoréalisme Italien), c'est finalement son talent d'innovateur et de metteur en scène qui lui permettront d'accéder à un statut honorable. "Le Guépard" (1963) est particulièrement interessant; car, il reflète presque toute la totalité du talent de son auteur, de sa période plus classique "Rocco et ses frères" à sa période moderne "l'innocent". Ressorti recemment au cinéma et figurant à la 24ème place sur la liste française des meilleurs films de tous les temps, on s'interessera sur ce qui fait du "Guepard" un chef d'oeuvre incontestable.

    Le scénario tout d'abord, grande perle de l'oeuvre, est inspiré d'un roman à titre posthume de Guiseppe Tomasi, qui fut un prince et s'inspira de la vie de son grand père pour écrire l'histoire du prince de Salina (Burt Lancaster). Cette épisode historique, relatant la modernisation du gouvernement de Sicile, avec la montée de la classe moyenne et la fin de la monarchie, est interessant pour deux points : Tout d'abord il raconte une étape importante de l'histoire Italienne (toujours très interessant à adapter au cinéma) mais également bénéficie d'un sujet fort : un prince, un homme qui perd son pouvoir, son honneur, et se rend compte que sa mort est proche.

    Le deuxième point interessant sur les enjeux du scénario aboutira à l'un des genres préférés de Visconti : le mélodrame. Ce genre permettra à Visconti d'être à l'aise avec son sujet et d'exercer, sans contrainte de style, son talent. Le résultat en sera très beau, des scènes de bonheur, de tristesse où Visconti joue avec la notion d'éternité. Il ira même encore plus loin, en matérialisant son mélodrame par l'intermédiaire d'un bal majestueux regroupant humour, déception et malheur

    Contrairement à Fellini (que d'ailleurs pour préciser je préfère), Visconti maîtrise parfaitement son art et sait exactement ce qu'il veut (interview Alain Delon). En effet, excepté "La terre tremble", il aura commis peu d'erreurs durant sa carrière. "Le Guépard" peut résumer à lui seul la maîtrise et le talent de son auteur. D'un point de vue artistique, chacun de ses plans est digne d'un travail remarquable. Que ce soit au niveau des costumes, des décors, de l'éclairage, des couleurs, de l'organisation ou même de la signification : son exigence résulte d'un ensemble époustouflant.

    La musique, écrite ici en partie par Nino Rota (compositeur très talentueux adoré par Fellini), est en accord avec les plans et au delà d'une volonté de sublimer les plans qu'elle accompagne, elle leur apporte une signification : dans la scène du bal ou Burt Lancaster part s'isoler, la gaïté de la musique contredit le désarroi du prince: ce qui montre bien la mélancolie (présence de tristesse dans un moment de bonheur) de Salina et intensifie son isolement.

    Au delà des talents artistiques de Visconti, ce qui fait la beauté du "Guépard" c'est la modernité de sa mise en scène. Cette modernité se caractérise tout d'abord par sa volonté de mêlé les registres, en créant une alternance comique/tragique. Ce mélange se fait sans artifice, comme Renoir (référence à "Partie de campagne"), Visconti réussi à faire passer son spectateur du rire aux larmes et inversement. Ce qui fait la réussite de ce mélange, est inévitablement le jeu d'acteur. Très libre, mais également très brillant, chaque acteur (de Lancaster à Reggiani) parvient à donner une image complexe et réaliste à son personnage.

    D'après mes propos sur le mélange des genres et le jeu d'acteur, on pourrait finalement penser que "Le Guépard" est un film léger... En effet, c'est un film léger contrairement à d'autres films de Visconti tel que "Rocco et ses frères". Cependant ce qui fait la force du "Guépard", c'est son impact psychologique. Pendant la séance, les gens rient, se laissent facilement divertir comme on pourrait se détendre devant une simple comédie, cependant l'oeuvre de Visconti va au delà de cela et réussi à marquer. Surement parce que le "Guépard" est également une tragédie, mais pas que pour cela. Ce que réussi à faire Visconti, c'est ce que Maupassant appellé l'illusionnisme, c'est filmer la vie, non pas telle qu'elle est, mais donner l'impression qu'il s'agit de la vie même. La force du "Guépard" réside dans son réalisme, dans sa manière de nous faire croire que derrière le rire, se cache souvent les larmes.
    Nico2
    Nico2

    84 abonnés 939 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 janvier 2011
    Palme d'or à Cannes en 1963, le chef-d'oeuvre de Luchino Visconti ressort en salles dans une version entièrement restaurée, et il faut bien le dire, tout cinéphile se doit de redécouvrir cette merveille du 7ème art sur grand écran. Car le film est déjà beau comme objet d'art : chaque plan est composé comme un tableau, la beauté des costumes et des décors et l'harmonie des couleurs font du film un véritable plaisir des yeux pendant plus de trois heures. Cette saga familiale nous plonge dans une Italie en plein bouleversement politique dont nous voyons l'évlution à travers celle d'une famille d'aristocrates dirigée par un patriarche autoritaire : le Prince Don Fabrizio Salina. Cet homme, qui veut que "tout change pour que rien ne change" décide d'apporter son soutien à l'unification de l'Italie tandis que son neveu Tancredi combat pour la même cause engagé au sein des Chemises Rouges. Film historique épique, Visconti ne sort jamais de la saga familiale proprement dite, sauf pour quelques scènes de bataille impressionnantes et mémorables. Pour rester proche des personnages, il fallait que ceux-ci aient de l'épaisseur et du poids, et le casting est ici sans appel : Burt Lancaster est magnifique de charisme et impose une présence rare dans le rôle du prince Salina. Face à lui, Alain Delon dans le rôle de Tancredi et Claudia Cardinale dans celui de sa future épouse Angelica sont beaux comme des dieux et forment un des plus magnifiques couples du cinéma. Mario Girotti (qui fera carrière plus tard sous le pseudonyme de Terence Hill), alors débutant, est lui aussi excellent en comte Cavriaghi, compagnon d'armes fidèle de Tancredi mais amant malheureux et Serge Reggiani en métayer. Le Guépard possède ce souffle romanesque propre aux grandes oeuvres qui le rendent passionnants de bout en bout. La passion et l'émotion submergent le spectateur tout en caressant son regard par l'esthétique soignée. A ce titre, la scène du bal (près d'une heure) est une leçon de cinéma à elle seule. Véritable plaisir des yeux tout en étant oeuvre forte et passionnée, Le Guépard possède ce charme irrésistible et cette force propore aux grandes oeuvres qui vous emportent tout en restant accessible à tous ceux sensibles à l'art et la beauté, aux grands sentiments et aux moments de bravoure, aux histoires d'amour et aux destins individuels qui se mêlent à l'Histoire. Le Guépard est un chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 mai 2011
    Que dire ce film sinon qu'il est tout simplement Beau! Tout y est magnifique, les paysages, les décors, les costumes mais aussi et surtout le trio Cardinale, Lancaster, Delon. Merci Visconti pour ce chef d'oeuvre du 7eme art.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top