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    Le Guépard
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 octobre 2017
    Burt Lancaster en félin germano-sicilien superbe et désabusé, mais aussi Paolo Stoppa ou Serge Reggiani, tout à fait dans leur rôle, beaucoup plus que le couple Delon - Cardinale, qui sont pour moi largement en dessous. Et puis le roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, j'ai failli dire la fresque.
    Olivier Ferry
    Olivier Ferry

    4 abonnés 196 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 février 2017
    Pour dire la vérité, je ne sais pas trop quoi penser de ce grand classique. Etant un incontournable pour tout cinéphile qui ce respecte, j'attendais avec plaisir l'occasion de voir ce film, en effet il faut avoir le temps de regarder un film de presque 3h30!
    Séance finite, je puis dire, que malgré ce temps particulièrement long, je ne me suis pas ennuyé, cependant je n'ai pas été passionné non plus, je trouve l'histoire assez plate, il ne ce passe quasiment rien (bien que le contexte historique soit tourmenté )
    En revanche il ce dégage une atmosphère simplement envoutante: les paysages, les costumes, les décors, les acteurs (a-ton jamais vue couple plus séduisant que Delon et Cardinal ?), la lumière de Sicile...
    Tout est magnifique et remarquablement mis en scène par la caméra.
    Remarquez dans la première scène comment le mouvement régulier du vent dans les rideaux souligne le contraste entre une nature tranquille subissant un rythme immuable sous le soleil sicilien et les personnages boulversé par les événements.
    Et puis bien sur, la scène de balle, avec la caméra qui suit les personnages d'une pièce à l'autre, changent d'atmosphère avec toujours en fond continue la musique qui subie la modulation sonore suivant l'éloignement de l'orchestre. (On croirait y être )
    fabrice d.
    fabrice d.

    26 abonnés 1 507 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 janvier 2017
    Ce film est surement un chef d’œuvre mais c'est pareil qu'une œuvre d'art, il faut être initié pour en gouter toutes les subtilités. Néanmoins on peut en tant que simple spectateur non ou peu averti y trouver son intérêt je suppose. Ce film est une fresque, un péplum sicilien dont l'action se situerait au 19ème siècle, voire une comédie musicale ou presque avec sa scène de bal à rallonge. Bref c'est costumé, féérique, grandiose au sens premier.
    Burt Lancaster est magistral, Delon en noble princier arrogant aussi sans oublié Cardinale. On y retrouve les traces familiales de Visconti, l'affrontement entre la jeunesse et les ainés, la fin des nobles pour la venue de la noblesse et de la République.
    C'est l'histoire de cet homme qui veut que rien ne change, mais qui sait que tout va changer même s'il essaie de faire tout pour que ça n'arrive pas.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 327 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 janvier 2017
    Visconti, jusqu’à présent, j’en avais peu vu, souvent par bribes, et ça m’avait totalement laissé sur la touche. Seulement voilà, parce que le pitch de ce « Guépard » m’intriguait, et aussi parce qu’un collègue cinéphile ne cessait de dire tout l’amour qu’il avait pour ce film-là, j’ai profité d’une diffusion sur Arte pour me risquer à ces 2h50 de « chef d’œuvre incontestable » pour reprendre les mots de la chaîne. Eh bah désolé Arte, mais moi, je vais me permettre de contester un petit peu… Loin de moi l’envie de tomber dans cet exercice ridicule consistant à démontrer par « a plus b » ce qui définit « objectivement » un chef d’œuvre. Moi je n’écris pas des critiques sur Allociné pour faire valoir un statut social ou défendre une culture de domination, je suis là pour transmettre un ressenti. Et mon ressenti c’est que – de un – ce film m’a fait progressivement sombrer dans l’ennui – et de deux – j’ai trouvé son propos plus que douteux pour ce Visconti qui aimait tant se définir comme un communiste de la première heure. Pourtant, je l’avoue, au départ j’ai été plutôt conquis. On ne pourra pas retirer ça au réalisateur italien : je trouve son cinéma très soigné formellement. Cadrage et photo magnifiques : au moins le plaisir des yeux était là. Et puis aussi, pour un auteur à qui je reprochais d’aimer se complaire dans de longues scènes de blablas vains, là le début de ce « Guépard » sait être assez dynamique. Il pose tout de suite ces personnages en plein cœur de sa révolution garibaldienne et indique assez rapidement les différents chemins que l’intrigue va se risquer à prendre. Or ça, je trouve, ça marche. Il y a de belles scènes d’extérieur qui alternent avec des scènes de dialogues qui surviennent dans des cadres variés – des scènes souvent très riches de sens et de suggestions – le tout porté par une intrigue qui se développe assez vite. (La révolution militaire est bouclée en une demi-heure ; son entérinement politique au bout de trois-quarts d’heure.) Bref, j’avais là une belle dynamique qui promettait un regard riche et fort sur l’Italie du Risorgimiento… Et puis, passé le premier tiers du film, un tout nouveau « Guépard » commence à se mettre en place. Plus vraiment d’extérieur. Les lieux se figent. Les personnages commencent à pérorer et pérorer encore… Chacun énonce son discours fort convenablement, mais de manière très didactique. Et là, j’ai commencé à mourir lentement sur mon siège… Parce qu’à bien tout regarder, on pourrait se demander à partir de quel instant le film arrive à la conclusion de son propos. Puisque la démarche visait manifestement à démontrer que spoiler: le passage de l’ordre noble à l’ordre bourgeois n’allait rien changé à l’Italie, mais qu’au change, celle-ci perdrait la classe, la pudeur et la grandeur qu’avaient ces nobles au regard de ces chacals de bourgeois
    , alors on peut dans ce cas-là clairement dire que le propos a fini d’être développé à la fin de la première heure. A partir de cet instant les personnages ont cessé d’évoluer et se présentent tel que Visconti entend nous les montrer : spoiler: l’opportunisme et le retournement de Tancrède sont évidents ; l’absence totale d’épaisseur et de distinction de Don Calogero et de sa fille est aussi clairement énoncée ; quand au Prince Salina, il n’y a désormais plus d’ambiguïté sur le regard qu’il convient de porter sur lui : c’est un noble, certes, mais un bon noble. C’est l’esprit lucide du groupe. C’est le Marty Sue viscontien de l’étape.
    Bref, l’intrigue est finie au bout d’une heure, et il reste donc deux heures à se coltiner pour le reste. Et là, fini la grande épopée ou la grande fresque historique. On retrouve le Visconti tel que je le connais et tel que je le rejette. On ne bouge plus et on paaaaaaarle… On parle pour dire et redire sans cesse la même chose. On parle pour illustrer l’archétype de personnage que l’on est. On parle lors de scènes interminables. Et la blague veut que l’ami Luchino nous conclue tout ça par une scène de trois-quart d’heure de bal mondain ! Une purge. Deux personnages discutent ensemble pour démontrer toute la différence qu’il existe entre la noblesse et la bourgeoisie et à quel point l’Italie y perd au change. Next. On prend deux autres personnages, et ils vont encore discuter ensemble pour démontrer toute la différence qu’il existe entre la noblesse et la bourgeoisie et à quel point l’Italie y perd au change. Next… Et tout cela pendant trois quart d'heure ! Horrible. Que c’est dur quand, en plus, on est parvenu à s’intéresser au début. Bref, autant vous dire que, non, pour moi, ce film est loin d’être le chef d’œuvre incontestable qu’Arte voulait nous vendre. Et puis quel chef d’œuvre franchement ? Un film qui nous dit « Ah l’ancien régime ! Les nobles, les privilèges, les serfs, les corvées… Finalement c’était pas si mal ! » Eh bah il est beau le communiste italien ! En arriver là pour juste dénigrer du bourgeois, non seulement c’est ridicule, mais en plus c’est bien pauvre en argumentation. Donc non, pour moi le « Guépard » n’est pas un chef d’œuvre. Il n’est pas intéressant, loin de là, mais je peux vous dire qu’on ne risque pas de m’y reprendre à le revoir de si tôt !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 29 décembre 2016
    Trois grosses heures de vide et de parlote meublées par des froufrous, des redingotes et des moustaches ! On a trouvé l'instrument de torture ultime pour faire parler les prisonniers : 3h de Guépard non accéléré et sans pause ! oui tu parleras et tu te mettras à table, car le Guépard est plus fort que toi !!

    Dire qu'on se liquéfie sur place à tenter de rester les yeux ouverts devant cette galerie de personnages compassés et raides comme des piquets est un doux euphémisme. La mise en scène de Visconti (connue également sous le nom de "la tortue" ainsi que "la torture") est d'une lenteur et d'une pédanterie stupéfiantes, tout ça pour brasser du vide et raconter du vent.

    Alain est mauvais comme à son habitude, Burt est du genre constipé et ne se sent plus depuis qu'il tourne en Italie et Claudia exhale l'ennui qui se lit sur son visage comme un livre ouvert : on la comprend, nous aussi on s'ennuie comme des rats morts.
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    202 abonnés 1 910 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 décembre 2016
    Un chef d'oeuvre ? Sans doute par la beauté des images, l'excellence de la mise en scène et de l'interprétation. Mais un chef d'oeuvre un peu froid. Alain Delon est formidable dans son rôle de jeune aristocrate arrogant, hâbleur, ambitieux et lucide qui lui va comme un gant, mais peu sympathique. Claudia Cardinale est belle, mais on ne devine pas grand chose de son caractère, sinon qu'elle est heureuse d'intégrer la société aristocratique. Son père campe un parvenu un peu caricatural. Viconti ne semble manifester de sympathie que pour le prince Salina interprété par un surprenant Burt Lancaster, dont le monde s'écroule, peut-être parce qu'il est comme lui originaire d'une grande famille noble. Le conteste politique est un peu difficile à comprendre pour qui ne connait pas l'histoire de l'Italie, bien que certains dialogues soient très didactiques. On n'entrevoit la misère sur laquelle s'est construite l'opulence et le raffinement de cette classe de parasites que lors d'une très brève séquence et, si on en parle, on ne voit jamais les miséreux révoltés qui ont suivi Garibaldi. On a donc l'impression que Visconti, en dépit de son engagement officiel auprès du parti communiste italien à l'époque, se sent plus proche de la vieille noblesse qu'il oppose à la bourgeoisie corrompue qui va lui succéder que du peuple.
    Philippe C
    Philippe C

    97 abonnés 1 050 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2023
    Un film qui ne vieillit pas, signe que c'est grand film réalisé par un Grand metteur en scène, Visconti en l'occurrence. Situé dans la Sicile de la fin du 19 -ème siècle, le film raconte la fin d'un monde (celui de l'aristocratie) et l'avènement du pouvoir de la bourgeoisie sous l'œil lucide du Guépard, le chef de clan des seigneurs locaux et celui ambigu de son curé secrétaire.
    Des images magnifiques, des décors splendides et des acteurs fabuleux comme Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale. On ne s'en lasse pas.
    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 décembre 2016
    Grande fresque sicilienne dans une bourgeoisie notoire, remplit de bassesse et mondanité sans nom. Chef d'œuvre de son temps, mais surtout vachement ennuyant. Il faut s'accrocher à son fauteuil pour ne pas tomber dans un ennui morbide. Alors oui, c'est beau. Ça oui forcément. Mais faire un film grand avec l'idée en tête qu'il sera grand, ça fait plus tape à l'œil au final qu'autre chose. J'ai pas aimé, simplement parce que ça ne raconte rien de pertinent. Pompeux, barbant, long... les mots me manquent.
    aldelannoy
    aldelannoy

    38 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 décembre 2016
    Un film très difficile à aimer. Commençons par le défaut, Visconti ne maîtrise pas le temps cinématographique (ce qui est insupportable dans Mort à Venise, son pire film): autant le Titanic de Cameron ne dure pas, autant ce film de quasi même durée est pesant en longueur. Ce pourquoi? parce qu'il est trop littéraire, il parle trop, il est trop Ancien Monde face au Nouveau Monde américain qui, avec des Cecile B. de Mille, des Ford, des Hitchcock et des Chaplin, a tout compris depuis le début de l'aventure temporelle cinématographique.
    Mais la difficulté à apprécier ce film est aussi qu'il ne parle pas de ce qu'il montre. Les héros sont le Prince, Lancaster, et Claudia Cardinale dans le rôle de l'Angelica démoniaque qu'elle interprète à merveille avec un sourire carnassier. En troisième (ou en deuxième?...), c'est Don Calogero, le gagnant du jeu dont Angelica n'est que la figure séductrice tandis que lui, le père qui a acheté l'amour de sa femme avec son or, ressemble à ce qu'il est: il est laid (on le dit). Sur fond de révolution nationale italienne sans profondeur, cette histoire raconte la noblesse qui se corrompt avec la bourgeoisie au visage avenant et sans âme de Claudia Cardinale. Il y a quelque chose de La Grande Illusion de notre Renoir dans ce film! Le pauvre Tancrède-Delon n'est ici que l'otage d'un drame auquel il ne comprend rien, Delon joue d'ailleurs parfaitement ce jeu de personnage-jouet, profondément inutile et sans avenir.
    Un film qui est donc, dans son fond politique, profondément mélancolique, voire réactionnaire.
    Backpacker
    Backpacker

    77 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 décembre 2016
    Encore un film complètement surcoté! Uniquement parce que Visconti se trouve derrière la caméra... Autant le dire tout de suite, l'ennui s'installe dès le départ et pour ne rien céder jusqu'à la fin de cet interminable bal! Quant à Delon, il est aussi arrogant et suffisant qu'à l'habitude. Bonne chance aux courageux qui tiendront aussi pendant ces presque 3 heures qui n'en finissent pas!
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2016
    Le Guépard est un des plus beaux films du monde, qui allie souffle romanesque, réflexion sur le temps qui passe et l'Histoire (ici l'Histoire des vaincus), et tentative par Visconti de retrouver la beauté d'un monde disparu, à l'instar de Proust dans A La Recherche du temps perdu. Voir ma critique sur mon blog ::
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    193 abonnés 2 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2016
    Le guépard est un monument du cinéma.
    L'histoire est très belle, se tenant dans un contexte historique déterminant. Le film décrit magistralement la classe aristocratique perdant progressivement de l'importance et luttant entre la nostalgie du passé et le besoin de s'adapter à un monde qui change.
    Alain Delon est très bien. Burt Lancaster est gigantesque (et pas que sur le plan physique). Claudia Cardinale est très bien.
    Les décors sont splendides et les costumes sont très réussis (la version colorisée valorise beaucoup ces deux éléments).
    Par contre, le film est beaucoup beaucoup trop long et une heure de moins était tout à fait envisageable.
    Un très beau film.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 août 2016
    Un absolu chef-d'œuvre de Visconti avec des plans inoubliables dignes des peintures de la Renaissance.
    Burt Lancaster est au meilleur et Claudia Cardinale plus belle que jamais. Même Delon est agréable à regarder.
    « Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change ».
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 juin 2016
    Fresque exceptionnelle dans sa reconstitution, Le Guépard cherche tout d'abord, comme s'il elle s'inclinait modestement devant l'Histoire, à restituer la beauté du faste de la noblesse sicilienne au sortir d'un rattachement à l'Italie qui la verra se diluer petit à petit dans un gouvernement constitutionnel qui éclatera l'ordre ancien. Avec toute la sobriété nécessaire, Visconti sondait, comme s'insinuant dans les galeries d'un musée pour s'arrêter en contempler les tableaux, toute la majesté de ses décors (la scène du bal est phénoménale), y incrustant ses personnages par des plans d'ensemble qui captent à chaque instant les échanges et les déplacements. Jamais je n'avais vu filmé avec une telle évidence un morceau d'Histoire, parce qu'on préfère lui offrir la préséance en le laissant s'étaler pleinement sans le circonscrire esthétiquement à un cercle de quelques personnages et à une histoire particulière qui arracheraient sa souveraineté au contexte. Techniquement aussi distant et enveloppant que la marche du Temps, Le Guépard possède une force, une pureté, une évidence qui rend sa beauté encore plus désirable. Le luxe et l'harmonie, en effet, semblent n'y appartenir ni à une noblesse inconsciente de sa décadence et de sa fin imminente, ni à une bourgeoisie montrée comme grossière, fruste et importune. On semble alors figé, avant que la transition entre les deux mondes ne s'opère, dans un éphémère instant où les uns vont disparaître et où l'imminence de leur disparation rend leurs atouts plus désirables encore. Seuls, pour figurer la marche du Monde, demeurent Delon et Cardinale, qui forment ici un couple incandescent à qui tout appartient. Le premier est un aristocrate cynique qui comprend le compromis à faire pour garder sa place, quitte à s'acoquiner avec des gens de plus basse extraction. La seconde est fille d'un riche roturier, et découvre avec nous le faste de cette époque révolue. Un autre personnage, bien sûr, prend aussi acte de ce bouleversement à venir ; celui du patriarche Fabrizio Salina, sorte de préfiguration du Parrain de Francis Ford Coppola. Lucide, celui-ci voit venir la mort de sa caste, et conscient de cette dure loi que Visconti rappelle avec tant d'à-propos selon laquelle la marche de l'Histoire oblige à faire des choix (car même se mettre en retrait en est un), il consentira au mariage de son neveu (Delon) pour lui assurer un avenir à défaut de préserver le mirage d'une lignée de haut rang. Vecteur de toute la mélancolie du film, qui ira grandissant, le personnage joué par l'immense Burt Lancaster finira étouffé par la mise en retrait que lui imposeront des événements contre lesquels on ne peut pas lutter. Curieux, mais surtout dépassé malgré la noblesse avec laquelle il accepte sa condition, le personnage parait recouvrer sur le tard une lucidité neuve. Comme s'il réalisait ce que, perdu dans des certitudes séculaires, il avait logiquement oublié : le Monde aura beau renaître, nous, nous devrons tous mourir. Élégiaque, et de la profondeur vertigineuse des chef-d’œuvres.
    demoph
    demoph

    2 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 septembre 2016
    Le Guépard est l'adaptation d'un roman de Lampedusa, paru quelques années plus tôt. Comme par exemple Le Docteur Jivago de Lean, il s'agit d'une adaptation ambitieuse qui n'est pas faite pour surfer sur le succès du livre comme c'est trop souvent le cas, mais qui cherche à poursuivre la réflexion de l'auteur et apporter un point de vue personnel. Et à ce jeu là, Visconti est un maître.
    On sent bien tout ce qui a pu attirer le réalisateur à cette œuvre. Il s'agit d'un passage essentiel de l'histoire de son pays vu à travers le regard d'un noble ouvert d'esprit et très lucide mais attaché cependant à ses privilèges. Il faut peut-être rappeler que Visconti est d'origine noble, et à cet égard est tiraillé entre ses origines et ses aspirations socialistes. Et peut-être se sentait-il plus légitime pour évoquer la lutte des classes depuis le point de vue des nobles que des prolétaires dont il ne peut faire partie.
    Visconti met dans son film tout son pessimisme historique. Le film a été plutôt mal reçu par ses confrères marxistes. Certes Visconti choisissait un noble comme héros mais surtout Visconti s'opposait radicalement à la vision de l'histoire de Marx. Pour Marx, l'histoire va vers l'égalité et la fin de la lutte des classes, qui n'est qu'une étape vers la victoire finale. Visconti, lui, n'a de cesse de répéter durant son film, que même si tout changeait, tout resterait comme avant. Dès lors, là où Lénine ou Guevara légitimait l'usage de la violence comme accélérateur de l'histoire, Visconti, partant du même constat de l'inégalité des classes, en tire une conclusion radicalement différente. Plus rien ne légitime l'action révolutionnaire puisque la révolution n'est que l'installation d'une nouvelle société tout aussi inégalitaire, seuls peuvent changer ceux qui profitent du système.
    Dès lors, Visconti multiplie les allusions sombres. D'autant que dans les révoltes de 1860, nait le système politique qui maintiendra pendant plus de 20 ans Mussolini à la tête de l’État. Ainsi dès la fin du film, on voit la nouvelle république se pervertir, on voit les arrivistes, et à travers le personnage de Delon, on voit les révolutionnaire qui d'eux-même renie leurs idéaux de la première heure de la lutte, tandis que dans les champs le peuple travaille.
    Le Guépard est donc à la fois une grande œuvre socialiste et une œuvre anti-marxiste. Au delà de ses messages, c'est un chef d’œuvre visuel. Car désespérant de tout (cf la scène où Lancaster prédit le futur de la Sicile), Visconti garde foi dans l'art, dans le pouvoir des images. Il fait renaitre tout une époque sous nos yeux, et par des cadrages sublimes, nous offre un nombre miraculeusement élevé de plan digne de tableau de maîtres.
    Les acteurs sont très bons, surtout Lancaster, et la musique de Rota est parfaite, comme toujours.
    Le Guépard est un grand moment de cinéma.
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