L’internaute Cinephilegirl a raison sur un point : il ne faut pas toujours se fier aux avis publiés sur divers sites. Mais des fois… la tendance est avérée. C’est le cas de ce "Low cost". Le long métrage de Maurice Barthélémy est une comédie qui porte bien son titre tant elle est pathétique. Certains commentaires parlent de références cinématographiques, mais était-ce vraiment le souhait de les tourner en dérision ? Il est vrai qu’elles y sont, mais elles sont tellement mauvaises que ça en devient ridicule, en particulier celle qui est faite par rapport au second épisode de la première trilogie de la saga "Star wars". Franchement, même dans un moment de pure déconnade, je ne vois pas bien ce que ça vient faire là-dedans. Mon avis est que le réalisateur (qui est aussi scénariste) a voulu égratigner le low cost dans l’aéronautique. C’est tout à fait louable, tant certaines compagnies aériennes jouent avec la vie des gens. Mais la façon de faire est on ne peut plus ridicule. Si ridicule que j’étais loin de m’imaginer l’ampleur du désastre. Pourtant, le générique de début n’annonce en rien la catastrophe qui va suivre, bien au contraire : les noms apparaissent et disparaissent au gré des échos radar cadencés par la rythmique de "Planet claire", le célèbre titre du groupe The B-52’s qui a vite fait de nous inonder le corps de swing. Malheureusement, le spectateur va vite déchanter, car "Low cost" a été placé sous le signe de la caricature à grande échelle. Aucun personnage n’y échappe, de Jean-Paul Rouve en soi-disant espion industriel à Gérard Darmon en pilote, en passant par Judith Godrèche en hôtesse de l’air, François Bureloup en passager sans-gêne, et le dealer malencontreusement assis à côté d’un CRS. Je ne cite que les principaux, car la liste est longue. De nombreuses incohérences viennent rapidement plomber le film, à commencer par l’accès au poste de pilotage, espace sécurité (et sécurisé) véritablement en mode portes ouvertes, ou encore par l’impossibilité de prendre l’envol à cause d’un désaccord avec un voyagiste alors que l’autorisation de décollage a été donnée. En tout état de cause, l’avion est cloué au sol pour des raisons assez incompréhensibles, en tout cas illogiques. Je ne parlerai pas des autres incohérences car elles sont nombreuses. C’est la résultante d’une accumulation de situations toutes plus ubuesques les unes que les autres. De nombreuses vannes parsèment les dialogues, mais tombent à plat la plupart du temps. Quelques-unes cependant sortent du lot (« [ ] la vie de famille c’est mieux […] »), tout comme certaines séquences (l’hymne national entonné), mais en aucun cas elles ne suffisent à faire décoller cette comédie vers la franche hilarité. Pire : on s’ennuie ferme devant ce ramassis de débilités malgré les grands efforts fournis par les comédiens. En somme, je suis bien content de ne pas avoir déboursé le moindre centime pour faire ce voyage à bord de ce Boeing de la compagnie Air Navet, même dans un cinéma low cost (euuuh, ça existe au moins ?). Il n’y a pas à dire, "Low cost" est un de ces nombreux exemples de ces grosses comédies bien « grasses » qui affluent dans nos salles alors qu’elles sont marquées par un véritable manque d’état d’âme. Et "Low cost" ne déroge pas à cette règle. En résumé : un joli crash pour tout le monde.